Location de bennes : Logifi-Seli reprend la startup MyBen - Premium
Basé à Saint-André-de-Cubzac, le groupe Logifi-Seli revendique déjà une position de leader sur le transport par bennes - crédit Seli
Le groupe familial girondin Logifi, commissionnaire de transport leader sur le marché français du transport en bennes via sa filiale Seli, prend une participation majoritaire au capital de la startup parisienne MyBen, qui développe une plateforme d’intermédiation entre les entreprises du BTP et les spécialistes du transport en vrac.
Après huit passés dans la gestion des déchets de chantier, Natacha Hulmel décide en 2018 de s’attaquer à la numérisation des échanges entre acteurs des travaux publics et transporteurs. « Une entreprise du BTP qui a besoin de faire évacuer des déchets doit souvent passer des dizaines d’appels pour trouver la disponibilité, le bon prix, et gérer les documents administratifs en papier ou par fax. L’ambition de MyBen est de construire une plateforme pour numériser le processus, de l’expression de besoin jusqu’à la facturation en passant par la lettre de voiture », résume Natacha Hulmel.
Numériser l’évacuation des déchets des TP
Développée depuis la région parisienne par une équipe de trois personnes, MyBen propose aux donneurs d’ordre de décrire leur besoin via un simple formulaire précisant le type de camion recherché, le nombre de tours ou le tonnage à évacuer, les adresses de chargement et de déchargement, ainsi que le budget envisagé pour la cotation. La plateforme sollicite ensuite directement les transporteurs les mieux placés pour répondre à la demande, qui peuvent accepter le devis, le refuser ou formuler une contreproposition. MyBen se rémunère selon deux formules : un abonnement côté donneur d’ordres pour les prestations facturées directement par les transporteurs, ou un modèle de commissionnaire, dans le cadre duquel elle assure l’ensemble des aspects administratifs et la facturation.
« En 2022, nous avons évacué un peu plus de 255.000 tonnes sur 9.100 tours pour environ 1.400 annonces déposées », confie Natacha Hulmel. La société référence plus de 150 transporteurs qui représentent un parc de 6.000 véhicules, et réalise sur l’année un chiffre d’affaires de 800.000 euros, principalement sur l’Île-de-France et le grand Ouest.
Nouvelle croissance externe pour le groupe Logifi-Seli
La proposition de valeur de MyBen a attiré l’attention du groupe familial Logifi-Seli, qui a pris fin 2022 une prise de participation majoritaire de la startup. « Nous sommes déjà leader sur le transport bennes, mais nous voulions renforcer notre position sur le métier des travaux publics, tout en apportant au secteur une solution qui simplifie la gestion administrative et documentaire, et permette de dépenser moins d’énergie pour un résultat équivalent », explique Laurent Pizzamiglia, directeur général de Logifi-Seli, qui compte se positionner à la fois comme un partenaire industriel et financier dans le développement de MyBen.
Forte de ce nouveau soutien, Natacha Hulmel ambitionne quant à elle d’accélérer la diffusion commerciale de l’offre MyBen, d’abord à l’échelle de la France, puis à l’étranger, en s’appuyant sur les implantations dont dispose le groupe Logifi dans les pays frontaliers. MyBen poursuivra par ailleurs le développement de sa plateforme numérique, avec l’ambition d’enrichir les fonctionnalités en restant concentrée sur le secteur des travaux publics. « Nous voulons ouvrir une palette de services plus importante, en proposant par exemple la location de pelles ou de balayeuses de voirie, dans une logique d’accompagnement des acteurs du TP », explique la fondatrice.
Le groupe Logifi-Seli, qui affiche une trésorerie disponible de 10 millions d’euros et une croissance continue de son activité, se dit quant à lui ouvert à d’autres opportunités de croissance externe, deux ans après s’être implanté au Luxembourg grâce au rachat de son concurrent Lotraff. « Nous connaissons une forte croissance depuis cinq ou six ans, avec un chiffre d’affaires qui a dépassé les 100 millions d’euros l’an dernier et devrait atteindre les 120 millions cette année, nous sommes donc en recherche d’acquisitions en commission de transport route, maritime ou overseas », révèle Laurent Pizzamiglia.
