Légumineuses et céréales : quel bilan pour Maïsadour ? - Premium
Le maïs fait partie des récoltes phares du Groupe. Crédits : Livier Garcia
Les derniers mois de l'année sont généralement synonymes d'heure des comptes. Alors qu'il y a quelques jours, Maïsadour évoquait ses chiffres et projections concernant les volailles et palmipèdes, c'est cette fois sur la filière céréales que se penche notamment le Groupe. La Coopérative s'est dite satisfaite des résultats des récoltes, portées par une stratégie agricole « adaptive ».
Christophe Bonno, directeur général de Maïsadour l'avait évoqué lors d'une précédente interview : la Coopérative doit désormais s'adapter au changement climatique. C'est d'ailleurs la stratégie qui a été appliquée aux filières agricoles, et notamment celles des légumineuses et des céréales françaises. Le Groupe a annoncé une moisson fructueuse en cette fin d’année, avec 510.000 tonnes de céréales et oléo-protéagineux. Tandis que les récoltes avaient été fortement impactées par la sécheresse de l’été 2022, au sein de Maïsadour, on se félicite d’une campagne plus sereine en 2023 « grâce à une stratégie agricole dite adaptive face aux aléas climatiques. » Une orientation qui a permis, précise le Groupe, de sécuriser les rendements.
Semer plus tôt pour récolter plus tôt
S'adapter pour ne pas péricliter, donc. A l'instar de beaucoup d'autres entreprises du territoire, Maïsadour a dû revoir ses pratiques, aussi bien sur les productions animales que végétales. « En 2023, nous avons misé sur une nouvelle approche : semer plus tôt pour récolter plus tôt. Une stratégie qui a porté ses fruits, avec des bénéfices à la fois pour les agriculteurs et pour l’environnement avec notamment, des économies en eau. Les champs de maïs ont ainsi pu profiter des pluies de juin et début juillet limitant ainsi les besoins en irrigation », a indiqué le Groupe. Autre bénéfice : une optimisation des outils industriels et logistiques. « Les récoltes aux taux d’humidité plus faibles ont permis aux agriculteurs d’économiser sur les coûts de séchage », a-t-il encore été précisé. Ainsi, ce sont 490.000 tonnes de maïs qui ont été récoltées contre 367.000 l'an dernier.
Pour Daniel Peyraube, président de Maïsadour, c'est « le travail collectif des agriculteurs et des techniciens de la Coopérative qui a permis d’améliorer les résultats, notamment pour le maïs. Quant au soja et au tournesol, en plus d’offrir de multiples débouchés, ces espèces répondent au double défi de la souveraineté alimentaire et du réchauffement climatique. »
Une filière 100% soja local
A chaque culture son calendrier. Tout comme le maïs, le soja se sème entre avril et mai et la récolte démarre avec l’automne, entre septembre et octobre. « En 2023, le bilan est là aussi positif : 7.500 tonnes de soja ont été collectées et 1.800 tonnes de soja bio. Une récolte qui viendra alimenter dès le mois de décembre l’usine de trituration de soja Graines d’Alliance de Saint-Sever », annonce le Groupe. A noter que l’usine Graines d’Alliance devrait permettre de développer une filière 100 % soja local. « Elle valorise les cultures des agriculteurs de Maïsadour et contribue à diminuer les importations de soja déforestant issu d’Amérique du Sud. Les tourteaux obtenus sont ensuite incorporés à la nutrition animale, pour couvrir la totalité des besoins des éleveurs de Fermiers du Sud-Ouest », est-il précisé. Un soja local qui pourrait permettre de diminuer de façon très significative l’impact carbone des productions animales.
Pour Christophe Bonno, « 87 % du soja est importé par l’Union européenne, qui est le deuxième importateur de soja mondial derrière la Chine. Ce soja importé est destiné à l’alimentation animale, dont la moitié pour l’élevage de volailles », affirme t-il. « Alors que les émissions de CO₂ issues de la déforestation comptent pour environ 10 % du réchauffement climatique mondial, Maïsadour est le seul acteur majeur en France à élever des volailles décarbonées grâce à une alimentation en circuit court, à base de soja local, non OGM et non déforestant. »
Maïsadour
780 éleveurs (volailles et palmipèdes)
4.300 Salariés
5.000 Adhérents (éleveurs et agriculteurs)
207 sites
