Irisiôme à la croisée des chemins pour ses lasers dermato-esthétiques - Premium
Irisiôme annonce des traitements « sans douleurs ni effets secondaires ». Crédits : Irisiôme
Comment, d’une thèse de doctorat on bascule vers l’aventure entrepreneuriale dans le secteur dermato-esthétique. Ralentie pendant près de 2 ans en raison de la pandémie, la jeune pousse Irisiôme explore plusieurs modèles pour adresser les différents marchés ouverts par sa technologie laser innovante.
Les prémices de la société Irisiôme se trouvent notamment dans le projet Lasagyl reposant sur un laser pulsé et accordable, de technologie brevetée, à même de délivrer plusieurs longueurs d’onde via un seul et même système. Une versatilité qui, dès l’origine, permet d’envisager un vaste éventail de solutions. Un projet porté par Romain Royon après sa thèse de doctorat à l’Université de Bordeaux sur les lasers et leurs applications en dermatologie. Accompagné par la SATT (Société d’accélération du transfert de technologie) Aquitaine Science Transfert pour le développement technique, l’Incubateur régional d’Aquitaine pour la réflexion sur l’entreprise mais aussi Unitec, il se lance pendant l’été 2015 et crée sa propre société. « L’idée était de créer une machine pour la dermato-esthétique, avec comme première application le détatouage, raconte le jeune dirigeant. Entre l’idée initiale en laboratoire et la mise en œuvre pratique, il a fallu quasiment repartir de zéro. Pour des questions de financements, pour rapidement générer du chiffre d’affaires, on a créé une autre marque : Irisiôme Solutions ». Par ce biais, la startup valorise différentes briques technologiques qui émergent de sa R&D. « Avec cette division, nous adressons 3 segments : la microscopie, l’accélération de particules et enfin les applications quantiques. Nos clients sont des grands groupes internationaux, des prix Nobel… à travers le monde. Cela représente la moitié de notre chiffre d’affaires qui s’élève à un million d’euros cette année », détaille-t-il.
En parallèle, le travail sur la machine à détatouage se poursuit et l’argumentaire commence à se déployer, avec la promesse d’une opération « sans douleurs ni effets secondaires ». Début 2019, les premiers tests sont lancés avec les early adopters. « Le temps de développer l’application et les protocoles, on était prêts à lancer commercialement le produit. Nous étions en mars 2020… Le covid nous a bloqués pendant quasiment 2 ans. Jusqu’à début 2022, on s’est pris un mur ». Après des exercices 2020 et 2021 difficiles, l’activité aurait été proche de l’équilibre en 2022. Un temps malgré tout mis à profit pour explorer de nouvelles pistes, toujours dans le domaine dermato-esthétique, grâce à la versatilité de la technologie.
To B2B or to B2C ? That is the question
Outre le détatouage, les machines maison permettent de proposer tout à la fois d’adresser l’épilation définitive, l’anti-âge, les marques vasculaires ou encore l’effacement de taches cutanées. Pour Irisiôme, les réflexions portent désormais sur le modèle à adopter. Une piste explorée repose sur le développement de marques mono-application. « Cela facilite la communication, avec une seule cible à la fois » analyse Romain Royon. Ainsi de Demos. Créé et piloté en interne, ce studio de détatouage dispose déjà de deux sites girondins, l’un à Pessac et l’autre à Bordeaux. Pour les autres applications, les convictions ne sont pas encore établies, d’autant que les marchés sont à des degrés de maturité très divers. « Les tâches et l’anti-âge ne sont pas encore développés, il y a une place à se faire. L’épilation définitive est un gros marché, déjà bien implanté. Mais ce qui fait la différence, c’est la technologie et la nôtre, c’est “l’état de l’art” », vante le dirigeant. Reste qu’adresser le consommateur final ou des professionnels de l’esthétique ne repose pas sur les mêmes ressorts et implique des modèles de financement différents.
A cet égard, une première étape vient d’être franchie, avec l’intervention récente de Nouvelle-Aquitaine Amorçage via un prêt d’honneur, outil de financement en fonds propres indirect et non-dilutif. « Ça nous permet de nous faire connaître et de communiquer, ça nous apporte de la visibilité pour de futurs financements mais aussi concernant nos produits ». Ayant déjà levé 1,8 million d’euros au printemps 2019, la SAS pourrait mener un nouveau tour de table, pour un montant évalué entre 2 et 3 millions d’euros. « Le financement en equity, ça demande un peu plus de temps. Pour les studios, on pourrait plutôt lever de la dette », résume le dirigeant. Lequel annonce par ailleurs 3 postes ouverts pour compléter l’équipe actuelle d’une douzaine de personnes, notamment sur des profils très recherchés en matière de conception et de montage de lasers, mais aussi pour booster la force commerciale.
Irisiôme
Fondation en août 2015
12 personnes
CA : 1 M€
11 avenue de Canteranne, Pessac (Cité de la Photonique)
06 17 13 32 16
