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Hôtellerie : Millésime va ouvrir trois nouveaux établissements

Stratégie
mardi 13 juillet 2021

Le château de Brindos ouvrira ses portes en 2022 - Crédits : Millésime

Le groupe hôtelier Millésime, malgré une perte d’activité due à la crise, se prépare à ouvrir trois nouveaux établissements dans les deux années à venir. Après avoir revu sa stratégie, il mise sur le développement de sa marque et s’appuie sur des investisseurs.

C’est en 2014 que l’aventure Millésime commence. Les fondateurs, Alexandra et Philippe Monnin, décident de changer de vie professionnelle et de monter un projet ensemble. Elle est alors avocate, lui dans la gestion de patrimoine. « On a acheté une première maison à Arcachon, la Villa Pastels, se remémore Philippe Monnin. Aujourd’hui nous sommes en train de nous en séparer mais c’est comme ça qu’on a commencé. » Entre 2015 et 2018 le binôme acquiert huit établissements, hôtels comme restaurants, à Bordeaux, La Baule, Talence et même au Portugal. « On crée des lieux de vie, reprend le cofondateur. Nos premières maisons n’étaient pas grandes, entre 400 et 1.000 m², une dizaine de chambres, un restaurant d’une cinquantaine de places. » Le terme de maison est d’ailleurs important pour l’entrepreneur, qui insiste sur « l’ambiance créée » dans ses établissements, même si aujourd’hui les maisons comptent a minima 1.500 m².

Une réorientation de la stratégie

Aujourd’hui, Millésime détient dix maisons et a investit 37 millions d'euros dans leur acquisition et rénovation. La société en est propriétaire, mais depuis 2019 c’est un autre modèle économique qui est privilégié, lorsque le duo a décidé d’ouvrir le Grand Hôtel du Soleil d’Or à Megève. « On a vraiment décidé de faire de Millésime une marque du bien manger, de l’art de vivre à la française, poursuit Philippe Monnin. On considère aujourd’hui que l’immobilier n’est plus aussi important. » Millésime source les projets, les rénove et les exploite pour le compte d’investisseurs. « Ce sont des familles souhaitant investir, des fonds d’investissement privés ou publics. Ils deviennent propriétaires du bien et éventuellement du fonds de commerce, et nous, nous avons un mandat de gestion. »

Philippe Monnin explique ce repositionnement stratégique par l’envie de mettre les ressources financières du groupe dans le développement de la marque. « C’est d’ailleurs un pari risqué car contrairement au patrimoine immobilier, la marque est virtuelle. Si ça fonctionne, tant mieux, si dans cinq ou dix ans nous n’arrivons pas vraiment à imposer cette marque, on aura perdu le pari. C’est vraiment un risque que l’on prend. »

Trois nouvelles maisons d'ici deux ans

Malgré la crise économique la pérennité du groupe n’est pas remise en question. « Le périmètre de Millésime est d’environ 12 millions d'euros de chiffre d'affaires, même si malheureusement ça n’est pas celui de 2020 et ne sera peut-être pas celui de 2021. Le Covid-19 a freiné notre développement, consent le cofondateur. On est un groupe très jeune avec une belle croissance, on a démarré 2020 en pensant que ce serait l’année où on allait performer. » Malgré une fermeture des établissements durant plusieurs mois, Millésime « a traversé la période de manière sereine ».

D’ici 2023, trois nouveaux sites ouvriront leurs portes pour un total de 69 millions d'euros d’investissements : le château de Brindos près de Biarritz, le château de Théoule dans la baie de Cannes, et le château Léognan dans la commune éponyme. « Jusqu’à maintenant nous avons été très opportunistes quant aux zones géographiques, avoue Philippe Monnin. Nous recevons chaque jour trois à quatre dossiers, nous en visitons deux par mois et nous en sélectionnons deux à trois par an. On se refuse encore aujourd’hui à avoir une stratégie de déploiement définie. » Plusieurs investisseurs se sont positionnés sur les trois projets en cours notamment le groupe parisien BMF, la Banque des Territoires ou la Caisse d’Epargne. Le groupe bordelais est également en discussion avec des fonds d’investissements privés.

40M€ de CA en 2024 ?

Le groupe compte aujourd’hui 250 salariés et vise une croissance soutenue. Entre 200 et 250 personnes seront ainsi recrutées pour les trois futures maisons. Jusqu’en 2019 Millésime n’était pas rentable. « C’était tout à fait logique car nous étions en pleine phase d’expansion, d’ailleurs nous nous financions sur nos fonds propres. Les seules dettes bancaires étaient liées à l’immobilier. » 2020 aurait dû être l’année d’atterrissage pour la jeune société, qui attend le premier trimestre 2023 pour « regarder les comptes de 2022 ». D’ici trois ans Millésime espère compter dans ses rangs entre 15 et 20 établissements, 700 salariés et un chiffre d’affaires oscillant entre 40 et 50 millions d'euros.

Millésime
Basé à Bordeaux
250 salariés
CA : 12M€
www.millesime-collection.com