Flying Whales vise 2027 pour la mise en service de son usine à Laruscade - Premium

Pour le Salon du Bourget 2025, Flying Whales a vu grand. Un stand imposant, en dur, plusieurs écrans, une gigantesque enseigne suspendue au plafond du hall d’exposition… l’entreprise girondine en ferait presque de l’ombre à son voisin Dassault Aviation. « Nous avons profité de cet événement pour montrer à nos clients et partenaires l’ampleur du projet », explique Clément Barthe, directeur industriel de l’entreprise, qui fait le pari de produire un ballon dirigeable de 60 tonnes de capacité destiné à des opérations logistiques dans des zones difficilement accessibles. « Toutes nos équipes sont présentes : ingénierie, achats, développement. Cela permet d’enchaîner les réunions avec les industriels du monde entier », poursuit-il. Tester plus pour certifier plusSur le plan technique, « nous avons terminé la phase de conception globale, validée selon les standards européens. Nous entrons maintenant dans la phase de tests des composants, détaille Clément Barthe. On teste des petits composants, puis on assemble des plus gros composants et des plus grands systèmes. On va par exemple tester toute la chaîne de propulsion au Québec, toute la chaîne électrique en France… C'est un cycle tout à fait classique d'un développement aéronautique. Et une fois que l'ensemble des composants et des systèmes ont été testés, on sera capables d'assembler le premier dirigeable ». Pointés du doigt précédemment, la question du transfert de charge et de la stabilisation de l’appareil de Flying Whales pendant l’opération « a déjà été validé par modélisation et on est tout à fait confiant sur notre capacité à tenir les exigences attendues », assure le directeur industriel.À lire également - Le Conseil régional ne dévie pas son soutien au projet Flying Whales L’étape suivante consistera à assembler le premier dirigeable dans les hangars de Laruscade, une fois ceux-ci livrés. « Ce sera la phase de certification, avec essais au sol, essais en vol, puis autorisation commerciale. »La loutre et le vison sauvésPrévue sur 75 hectares, l’usine girondine est en cours d’instruction administrative. Après un avis critique de l’Autorité environnementale en 2023, des ajustements ont été intégrés au projet. Clément Barthe précise : « Le ministère a validé nos mesures de compensation, notamment pour le vison d’Europe et la loutre. L’enquête publique est prévue cet été, et nous visons un arrêté préfectoral avant fin 2025 ».À lire également - Flying Whales à Laruscade : après avis de l’Autorité environnementale, pas d’alternative mais des ajustementsLe site comprendra également une zone d’activité économique portée par la Communauté de communes Latitude Nord Gironde. Flying Whales y sera locataire via un bail à construction, tandis que les collectivités géreront l’aménagement du foncier. La mise en service du site est prévue pour 2027. À terme, 300 emplois seront créés, dont 200 pour Flying Whales. Une moitié des postes sera dédiée à des opérateurs formés à la métallurgie et aux spécificités du dirigeable, l’autre à des techniciens et ingénieurs spécialisés.Côté marché, l’intérêt est manifeste : « Nous avons signé 75 préaccords commerciaux. Cela représente un potentiel de 30 dirigeables déployés dans le monde », affirme Clément Barthe. Le marché visé est mondial et diversifié : logistique forestière, transport de matériel pour les énergies renouvelables, aide humanitaire. L’entreprise estime que le marché mondial pourrait absorber jusqu’à 800 appareils. Pour financer ce développement, elle vise un budget global de 600 millions d’euros. Trois levées de fonds ont permis de réunir déjà 160 millions, dont 122 millions en 2022. Une ultime levée est attendue pour 2025.

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