Deeptech : Dionymer lève 1,5M€ pour ses polymères biodégradables - Premium

Il y a à peine plus d’un an, en septembre 2022, la jeune pousse Dionymer annonçait à Placéco son intention de boucler une première levée de fonds. Si le tour de table, 200.000 euros collectés auprès des proches des dirigeants, s’est fait à bas bruit, ces derniers réitèrent et annoncent cette fois avoir levé 1,5 million d’euros. Une opération menée auprès des fonds locaux Aquiti Gestion et Irdi Capital Investissement, mais aussi d’AFI Ventures et de ResiliAnce, deux fonds à impact. Objectif affiché : « Devenir un leader européen de la chimie des déchets d’ici à 2030 ». Car Dionymer, startup bordelaise encore discrète, développe une solution pour transformer les déchets organiques (issus de l’industrie vinicole ou de la restauration) en matériaux polymères biosourcés, et biodégradables. « Quand on vulgarise ce terme, polymère, on le résume souvent en disant que c’est du plastique. En fait, cela désigne tous les matériaux organiques, en opposition aux matériaux inorganiques que sont les minerais par exemple. Et souvent, ces polymères sont dérivés du pétrole, utilisés pour les colles, les textiles, les encres, les cosmétiques », expliquait à Placéco Thomas Hennebel, cofondateur de l’entreprise, il y a un an.La startup transforme les déchets organiques en polymères biodégradables. Crédits : Dionymer« Depuis, nous avons optimisé notre preuve de concept et nous avons continué à développer notre technologie, pour arriver cette fin d’année au stade du prototypage. Jusqu'à maintenant, on avait des petits réacteurs de 2 litres, maintenant, on commence à travailler sur 50 litres », déroule le cofondateur. Qui précise que la startup a également été lauréate du concours d’innovation i-Lab, porté par France 2030. Dès 2024 donc, avec ce nouveau prototype, Dionymer sera en mesure de produire près d’un kilogramme de biopolymères chaque mois… Et de livrer ses premiers clients. Selon son fondateur, la jeune pousse enregistre une traction commerciale « assez significative » depuis un an. « Nos polymères sont un matériau très versatile, qui peut convenir à de multiples cas, qu’on segmente petit à petit. On vise d’abord les applications à haute valeur ajoutée, comme la formulation cosmétique, l'encapsulation de principes actifs…En 2023, on a travaillé avec un groupe pharmaceutique par exemple. Mais on est aussi sollicités sur d’autres marchés avec des volumes beaucoup plus importants comme la plasturgie ou les fibres textiles. » Surtout, une partie de ces clients ont aussi un intérêt prononcé dans la valorisation de leurs propres déchets, précise Thomas Hennebel, qui souligne qu’en réutilisant les biodéchets de ses clients pour leur fournir des polymères, la boucle serait ainsi bouclée.Une unité de production d'ici 2028 Cette levée significative permettra logiquement à Dionymer de doubler ses équipes d’ici 2025 (8 salariés aujourd’hui) et d’atteindre le stade préindustriel dès 2024 avec un pilote de 1.000 litres, qui produira de 50 à 100 kg de polymères par mois. « C’est une montée en puissance progressive, nous devons valider un certain nombre de données techniques pour préparer l’industrialisation de notre procédé, relance le cofondateur, mesuré. Et pour cela, nous devons produire davantage pour alimenter les tests industriels chez nos clients, et générer des précommandes. » Et ensuite ? Le pilote devrait être opérationnel en 2025, pour une industrialisation dès 2026, avec une première unité de production à horizon 2028 ou 2029. « Nous sommes une société de deeptech, et en être déjà au stade du prototypage en deux ans, c’est assez rapide », affirme le dirigeant. D’ici là, la startup aura sans nul doute encore besoin de financements, car elle ne génère pour le moment qu’un chiffre d’affaires sporadique (n. c.). « La France soutient les deeptech, c’est indéniable. Ce sont souvent les besoins en financement pour franchir les premières étapes qui sont les compliqués, mais nous avons une activité à impact, on développe une technologie qui va dans le sens de l’économie circulaire, de la réindustrialisation de la France, avec des matériaux dont la fin de vie est maîtrisée. Ça nous aide », analyse Thomas Hennebel. Dionymer pourrait avoir un boulevard devant elle, 390 millions de tonnes de matériaux polymères étant produits chaque année à travers le monde, dont 99% proviennent de la pétrochimie. DionymerCréée en 2021Basée à Bordeaux8 salariésCA : n. c.

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