Maison Sesâme, la solution de deux mamans solos pour concilier vies pro et perso - Premium

En développement depuis maintenant un an et demi, le projet Maison Sesâme va voir le jour, c’est désormais une certitude pour ses deux initiatrices. « Nous avons reçu une première offre ferme de financement », indique ainsi Laure Lahournère, qui porte le projet aux côtés de Marie Lentz. Les deux femmes se sont connues en travaillant au même moment au sein de la société girondine Synapse Medicine. « On était toutes les deux mamans solos, on avait les mêmes problématiques, on galérait clairement dans la gestion boulot à plein temps et enfants en bas âge… On a eu cette idée en déjeunant ensemble, on s’est laissé 15 jours pour réfléchir et on a décidé de se lancer », se remémore-t-elle. La Maison Sesâme, quèsaco ? « C’est un lieu de survie pour les parents, résume Marie Lentz avec le sens de la punchline, on a voulu mettre en place une solution unique, globale et personnalisée, que Laure et moi aurions adoré pouvoir utiliser. On l’a donc créé. »Sur le principe, les fondatrices prévoient quatre thématiques. Tout d’abord un espace Kids, en partenariat avec une maison d’assistantes maternelles qui proposera du périscolaire les soirs, mercredis et vacances scolaires. Mais aussi un « espace miam, qui est plutôt un café kids-friendly, avec des produits locaux de qualité », ainsi qu’un espace de coworking premium, à la location. Et enfin un espace « life, avec des activités de sport, bien-être, développement personnel ». Une diversité qui constitue, selon les deux entrepreneuses, l’un des facteurs différenciants de leur offre. « On a l’intégralité des services et, aujourd’hui, ça n’existe pas, ni localement ni nationalement », argumente Marie Lentz. Qui reprend : « On n’est pas uniquement focalisé sur les 0-3 ans. Souvent, il y a des modalités de garde pour la toute petite enfance mais une fois qu’on passe à l’école, c’est plus compliqué. Nous couvrons l’intégralité de l’enfance. » Un lien fort avec l’économie sociale et solidaire est également revendiqué : « On veut inviter tous les publics, notamment ceux qu’on considère comme sensibles, c’est-à-dire les familles monoparentales. Aujourd’hui, ça reste une famille sur quatre et, dans 82% des cas, c’est la maman qui assume seule les enfants. Une situation qui s’accompagne d’une baisse de revenus et par des problématiques d’organisation. On a à cœur de s’inscrire avec des acteurs locaux et d’avoir cette démarche d’éco-conception des lieux, une réflexion sur les mobilités, sur l’énergie, les déchets… »Rentabilité rapide, solidarité… et essaimageEstimant pouvoir atteindre la rentabilité au bout d’un an, les fondatrices prévoient dans ce cadre « une offre qui serait un peu dégressive pour les publics sensibles. On a géré le risque économique en diversifiant les sources de revenus », souligne Marie Lentz. « Ce qui nous différencie aussi, c’est que les abonnements sont à la carte, on peut prendre uniquement les activités dont on a besoin », ajoute Laure Lahournère. « On a des offres qui se répondent l’une à l’autre. Donc le même client peut être une source de revenus à plusieurs tiroirs de notre côté », complète encore Marie. Le premier lieu est identifié et une promesse de bail a été signée pour un espace « de 400 m², avec 200 m² d’extérieur, au Bouscat, du côté de la place Ravesies. Donc à côté des entreprises, des familles et des écoles, accessibles en tram ou en bus ». Une enveloppe travaux « assez conséquente » est prévue, dont une partie prise en charge par le propriétaire, « pour en faire un beau lieu » résument, sibyllines, les fondatrices.L’objectif est d’ouvrir les lieux en septembre prochain, pour la rentrée scolaire. En attendant, outre le chantier à mener, tout un travail reste à mener « avec les institutions, les collectivités, la CAF… ». Le concours « les 101 femmes entrepreneures », dont elles sont lauréates girondines, « nous permet de mettre notre projet en lumière, ça favorise le contact avec les banques et les futurs partenaires », respire Laure Lahournère. Accompagnées par Les Premières Nouvelle-Aquitaine, les deux associées ont ainsi été soutenues pour monter leur business model, et penser le marketing. Mais avouent aussi « avoir dû affronter le scepticisme ambiant, face à notre situation de femmes entrepreneuses, toutes les deux chargées d’une famille… On a eu pas mal de projections de peur de l’extérieur sur nous », raconte Marie Lentz. « Les femmes sont beaucoup attendues sur des services, sur du “care”, mais pas sur un projet aussi ambitieux, notamment concernant l’enveloppe budgétaire initiale. La plupart des gens qu’on a rencontrés et qui avaient l’idée d’ouvrir ce type de lieu ont abandonné », abonde Laure Lahournère.Le regard fixé vers l’ouverture prochaine de ce premier lieu, les deux associées songent déjà à l’après. « On l’a pensé dès le départ. L’idée c’est d’essaimer à la fois localement et au niveau plus national, mais aussi de décliner le concept en fonction des besoins. On peut très bien envisager une Maison Sesâme solidaire dans un environnement qui le permettrait, ou une autre plus axée entreprises, si on est dans un pool de sociétés », explique Marie Lentz, qui précise être déjà en contact avec différents partenaires à cette fin. « On n’a pas l’idée de faire des franchises, mais plutôt de décliner l’ADN qu’on a voulu mettre dans notre projet. Et dans ce cadre-là, ça suppose de faire grandir les équipes. » Une partie des activités sera portée à l’interne, les services « café » et « life » feront plutôt appel à des prestataires. Initialement très impliquées dans la gestion quotidienne de la première Maison Sesâme, ses fondatrices prévoient ensuite d’embaucher une personne « qui fera ce job de gestionnaire, pour nous focaliser sur le prochain lieu, tout en chapeautant », concluent-elles.Maison Sesâme Société en cours de créationPremier lieu prévu en septembre 2024 au Bouscat

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