Reportage : dans les coulisses de la Fresque du Climat au Pays basque - Premium
Les salariés de la mairie de Bardos et de la Brasserie du Pays basque ont pu réaliser trois fresques du climat. Crédits : Anthony Michel
La Fresque du Climat est née en 2018 avec l’objectif de faire accélérer la compréhension des enjeux climatiques. L’association s’est développée et de nombreuses antennes locales se sont créées. C’est le cas au Pays basque. Reportage lors d’une de ces fresques du climat à Bardos.
Dans la salle de dégustation de la Brasserie du Pays basque à Bardos, trois grandes tables, et trois immenses feuilles blanches autour desquelles s’affairent une vingtaine de participants. Ce mercredi, la Fresque du Climat était dans les locaux de l’entreprise et réunissait d’une part des salariés de la Brasserie, et de l’autre, des membres de la municipalité de Bardos, dont la maire.
À l’organisation, l’antenne Pays basque de la Fresque du Climat, autour de deux animateurs, Gérald Oger, et Gracianne Bec. Ensemble, ils dirigent les salariés. Dans un premier temps, les participants sont invités à ranger dans l’ordre des cartes énonçant des effets. On peut lire « famine », « sécheresse », ou encore « conflits armés ». Les « Fresqueurs», comme on les appelle, discutent entre eux et rangent, dans l'ordre, sur leur feuille vierge, les différents phénomènes, en essayant d'en déterminer les liens de causalité. « C’est un atelier d’intelligence collective, les personnes sont obligées d’échanger et réfléchir ensemble » précise Gérald Oger. « L’enjeu derrière, c’est de mettre les choses à plat pour comprendre la problématique ».
Devant les fresques en création, les discussions vont bon train. « Ça vulgarise plutôt bien le discours du GIEC, c’est extraordinaire » salue Maider Behoteguy, la maire de Bardos face à la grande feuille de papier. Selon elle, ce type d’initiative peut permettre « de se demander comment faire mieux ». Sur la table à côté, Julie qui travaille dans l'administration de la Brasserie est un peu stupéfaite. « C’est une vraie prise de conscience » selon elle. « On le savait, mais là, ça nous saute aux yeux, et c’est complètement d’actualité ». Parmi les cartes placées en fin de parcours revient souvent celle du « conflit armé ».
« Le constat est… compliqué » interrompt Gérald Oger à la fin de la première partie du travail devant tous les participants. Mais le travail ne s’arrête pas là. Dans un second temps, les fresqueurs sont invités à apporter de la couleur à leur feuille, avec du dessin et doivent lui trouver un titre. Un moment important selon l’organisateur. « La couleur ça va solliciter d’autres parties du cerveau, certains n’ont pas parlé pendant la première partie, ils auront besoin de s’exprimer de cette manière » justifie-t-il. Et l’activité apaise effectivement l’atmosphère. « La pression monte » a même titré un groupe, très inspiré pour nommer sa fresque. Enfin, dans la dernière partie du travail, « je vous invite à vous mettre par deux pour communiquer votre émotion à l’autre » reprend Gérald Oger. Les participants sont ainsi amenés à échanger autour de la thématique.
Une expérience importante selon Noémie Willemse, responsable QSSE à la Brasserie du Pays basque, qui a sollicité les services de l’association. « Dans l’entreprise, nous menons des actions, et il nous faut faire comprendre les investissements, et pour donner du sens à notre travail » souligne-t-elle. Pour l’occasion, la production a été arrêtée pour permettre au plus grand nombre de venir. Au final, « c’est intéressant de voir la maturité de certaines personnes sur ce sujet, j’ai découvert qu’un collègue était à fond, ça nous fait parler de ce sujet ensemble » salue-t-elle.
À l’image de celle-ci organisée à la Brasserie du Pays basque, la Fresque du Climat intervient dans de nombreuses entreprises et/ou collectivités du territoire, moyennant finance. En moyenne, une entreprise devra débourser environ 100€ par personne pour l’atelier d’une durée de trois heures.
Le Pays basque compte une centaine d’animateurs pour assurer ces fresques sur le terrain depuis sa création en 2020. En tout, selon les chiffres de l’association, plus d’1,3 million de personnes dans le monde ont déjà été sensibilisées via ces fresques du climat.
