Loopi veut favoriser la mobilité durable dans le tourisme - Premium

« Le projet Loopi en lui-même existe depuis 2016, il a été "incubé" dans le Studio Juillet que j’ai créé, qui est spécialisé dans le tourisme depuis vingt ans. On a monté une SAS il y a bientôt trois ans pour le développer », raconte le directeur Fabien Ferdinandy avant de poursuivre : « Tout a commencé il y a dix ans quand on s’est demandé ce que pouvait devenir l’image sur le web de manière générale. On a assemblé 9 GoPro sur une boule avec un capteur GPS et on s’est baladé sur un vélo en filmant les rues de La Rochelle. On a écrit un pilote où on voyait sur une carte un point qui se déplaçait sur la route et dessous, la vue à 360°. Lorsqu'on passait à côté d’un point d’intérêt, une notification apparaissait pour donner des informations. » À l’époque, le directeur de l’office de tourisme d’Oléron s’intéresse à cette solution pour pouvoir réorienter les cyclistes sur des voies sécurisées. Fabien Ferdinandy se rend compte qu’il n’existe pas d’application et que cela pourrait intéresser différentes destinations touristiques. Il crée alors Loopi, une application mobile pour le grand public, gratuite, sans publicité ni inscription. Initialement, elle a été conçue pour les collectivités autour du déplacement à vélo pendant son séjour pour amener sur des chemins sécurisés, agréables et de découvertes. Le projet a ensuite vite évolué pour s’appliquer aux transports en commun et à tous les modes de déplacements doux.70.000 utilisateurs et une quarantaine de destinations « Aujourd’hui, on touche une quarantaine de destinations de la Corse à la Belgique et il y a 70.000 utilisateurs qui ont l’application et qui la garde. On l’a développée sur notre temps libre. C'est un travail de fond à long terme, et on s’autofinance. Le chiffre d’affaires a atteint un peu plus de 100.000 euros. Depuis un an, on s’est aussi orienté vers les professionnels du tourisme pour trouver un modèle économique viable », précise le directeur. Les professionnels ont une licence d’utilisation qui leur permet de mettre du contenu, et grâce au calcul d’itinéraire, de créer des balades de deux heures comme des séjours de dix jours. Au parcours peut s’ajouter un guide audio ou des vidéos. Ensuite, un QR code est généré qui peut être vendu ou donné à aux clients. Un carnet de voyage détaillé peut aussi être réalisé en générant automatiquement un PDF au format magazine. Loopi évolue en mode SaaS (Software as a Service) et des licences annuelles sont vendues aux destinations et loueurs. « On leur donne les moyens de vraiment valoriser leurs services. On a une diffusion privée, ce qui permet de pouvoir utiliser l’appli hors connexion. L'agence de voyage peut ainsi créer et vendre du séjour sur mesure », détaille Fabien Ferdinandy avant de poursuivre : « Aujourd’hui, on a un écosystème qui répond aux besoins des destinations, des loueurs, des agences de voyage, des demandes des hébergeurs et qui nous rend unique. Nos concurrents travaillent soit pour les agences, soit pour les destinations ou font uniquement du carnet de voyage, par exemple. On est devenu un leader technologique dans le cyclotourisme car le vélo reste dans notre ADN et c’est un mode de transport et de voyage de plus en plus privilégié. »Inciter à créer des séjours bas carboneL’objectif de Loopi est aussi de donner une opportunité de créer du lien entre les destinations et les professionnels du tourisme. « On peut mettre à disposition, par exemple, des données de Charentes Tourisme pour les professionnels. Les destinations gagnent ainsi en visibilité et cela contribue au développement éco-touristique », souligne le directeur. En parallèle, l’équipe R&D de l’entreprise est en train de développer de la MaaS touristique (Mobility as a Service) avec un calculateur d’itinéraires intermodal. « En général, ce qui est proposé c’est l’itinéraire le plus court et le plus rapide pour aller d’un point A à un point B. Nous, on fait faire des détours, on est dans la visite et la découverte sécurisée avec tous les moyens de transports. Le but étant d’utiliser le levier du plaisir qui correspond aux attentes du voyageur pour lui faire emprunter un mode de déplacement respectueux de l’environnement, et pouvoir lui dire à la fin combien il a économisé en CO2 », explique Fabien Ferdinandy. Ce calculateur devrait être terminé pour l’été 2024 afin d’inciter les destinations touristiques à créer des séjours bas carbone. La Rochelle, Royan et Angoulême seront villes pilotes. « On est accompagné par la Région Nouvelle-Aquitaine, et Charentes Tourisme co-finance également car un logiciel MaaS est l'un des services numériques les plus complexes à développer. Il y a des données spatiales et temporelles, ainsi qu’une énorme quantité d’informations comprenant les voies cyclables, le train, le bus, le bateau, la ressource pour calculer les itinéraires... » Le développement du pilote nécessite un investissement d’un peu plus de 100.000 euros. « On cherche à inciter les individus à changer leur comportement en utilisant des déplacements doux. Le Graal serait que chaque kilomètre parcouru avec Loopi soit valorisé par une sorte de portefeuille carbone qui permettrait de payer d’autres choses », conclut le directeur.L'application Loopi permet notamment aux professionnels de créer des balades et séjours sur mesure. Crédit : Loopi.Loopi4 salariésCA 2023 : 100.000€

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