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Quelles ambitions pour l’Alliance pour l’énergie solaire qui va voir le jour sur Bordeaux Métropole ?

Écosystème
lundi 10 juin 2024

Sur la partie décarbonation de la production énergétique sur la métropole bordelaise, la priorité sera le solaire. Photo d'illustration : Adobe Stock

Dans son ambition de devenir territoire à énergie positive d’ici 2050, Bordeaux Métropole veut notamment accélérer le déploiement de l’énergie photovoltaïque sur son territoire. Une « Alliance pour l’énergie solaire » sera dévoilée ce mardi 11 juin. Qui implique-t-elle ? Quels sont les objectifs concrets et les moyens mis en œuvre ? Éléments de réponse en amont de l'officialisation.

Engagée dans les transitions, Bordeaux Métropole affiche sa volonté de devenir un territoire à énergie positive à l’horizon 2050. Une ambition portée par son Plan climat-air-énergie territorial (PCAET) prévoyant la montée en puissance de la production locale d’une énergie renouvelable. À ce jour quelque 155 MWc de puissance photovoltaïque ont d’ores et déjà été mis en service sur le territoire métropolitain, sachant que la collectivité se donne l’objectif de monter à 265 MWc en 2028. Et même de faire mieux ? Les projections réalisées tendraient ainsi à démontrer « que les objectifs ambitieux du PCAET pourront être atteints, voire dépassés », suggèrent ainsi les services métropolitains et pourraient grimper jusqu’à 312 MWc, « grâce à une démarche volontariste et systématique de développement d’actifs de production sur le foncier public, partout où cela est pertinent ».

Sur le foncier public, dont le recensement a été lancé il y a plusieurs mois, mais aussi du côté du privé. « Chacun doit prendre conscience qu’il est en possession d’un gisement d’énergie solaire important et sans artificialiser », déclarait ainsi ce samedi, dans les colonnes de notre confrère Sud Ouest, Pierre Hurmic, maire de Bordeaux et premier vice-président de Bordeaux Métropole en charge de la transition des territoires. Lequel signera ce mardi 11 juin une « Alliance pour l’énergie solaire », présentée comme « un engagement collectif et une ambition politique forte ». À ses côtés, seront ainsi présents Etienne Guyot (préfet de la Gironde et de la Nouvelle-Aquitaine), Alain Rousset (président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine), Jean-Luc Gleyze (président du Conseil départemental de la Gironde) ainsi que Christine Bost (présidente de Bordeaux Métropole) parmi « une centaine de dirigeants publics et privés du solaire et de l’énergie, du tissu économique, du secteur immobilier », invités à prendre part à cette dynamique.

Impliquer toutes les parties prenantes

En fin de semaine dernière, le bureau de Bordeaux Métropole faisait l’inventaire du potentiel et des leviers pour l’activer, au-delà de l’évidente « mise en service de tous les projets de centrales photovoltaïques connus sur le territoire », comme la centrale de Labarde ou le projet de Labarde Sud. Les parkings, publics comme privés, représentent sur le territoire métropolitain une importante réserve foncière dont 13% sont ainsi ciblés pour contribuer à l’atteinte des objectifs d’ici 2028. Soit 93 hectares qui seraient dédiés à des projets solaires. Une solarisation qui se jouera aussi sur les bâtiments existants. Ainsi, Bordeaux Métropole accompagne-t-elle les projets portés par les 28 communes qui la composent, notamment dans le cadre du CODEV 6 (contrat de codéveloppement). Accompagnement également pour les grands acteurs économiques et institutionnels, dont certains acteurs publics, parapublics et grands comptes économiques « déjà engagés dans une stratégie de solarisation », à l’instar de l’Aéroport, du CHU, du Grand Port Maritime ou de grands groupes comme Domofrance.

À leur échelle, les particuliers auront leur rôle à jouer et il s’agit là d’augmenter de 20% le nombre de projets portés par ces derniers. Pour créer un cadre favorable, la Métropole met à disposition des outils, dont un cadastre solaire dans le cadre de France Rénov et entend « homogénéiser l’instruction des permis de construire ».

Solariser la voirie : AMI pour une expérimentation

En début d’année, Bordeaux Métropole Aménagement et la Ville de Bordeaux lançaient un appel à projet pour développer une centrale photovoltaïque sur le toit de la base sous-marine. Soit potentiellement entre 9.000 et 25.000m² de panneaux solaires à installer, alors que l’ambition municipale est d’arriver à un total de 60.000m² en fin de mandature (2026), permettant 41% d’autonomie énergétique. À cette occasion, la possible solarisation de voiries - déjà artificialisées - avait été évoquée, avec en ligne de mire un potentiel et pharaonique chantier sur les 45km de la rocade bordelaise. Avant d’engager les quelque deux milliards d’euros nécessaires, des expérimentations doivent être menées, pour éprouver la faisabilité opérationnelle d’une telle réalisation, « dans le respect des contraintes d’une voie de circulation en circulation ». C’est ainsi que Bordeaux Métropole, en lien avec les services de l’Etat, lance un appel à manifestation d’intérêt (AMI) sur le sujet. Il s’agira ainsi de mettre en œuvre des couvertures photovoltaïques sur un tronçon du cours Jules Ladoumergue (au nord du Parc des expositions) mais aussi sur deux portions du ReVE (Réseau Vélo Express) « en cours d’identification ». Ce mardi, à l’occasion de la signature de l’Alliance, c’est la couverture du préau des terrains de tennis du Parc Lescure (1.600m²) qui sera évoquée.

Aller plus loin - Transition : Bordeaux Métropole Energies met 100 millions supplémentaires d’ici 2028

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