Placéco Nouvelle-Aquitaine, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Placéco Topaketa #2 : revivez l’interview de Jean-Marc Abbadie, DRH d’EPTA France

Écosystème
mercredi 31 mai 2023

Jean-Marc Abbadie s'est prêté au jeu du questions réponses avant les adhérents de Placéco Pays basque

Placéco Pays basque organisait ce mardi son deuxième événement mensuel Topaketa. Une cinquantaine d’adhérents a pu échanger avec Jean-Marc Abbadie, DRH d’EPTA France à Hendaye.

Pour le deuxième événement mensuel de Placéco Pays basque, Topaketa, plus d’une cinquantaine d’adhérents étaient présents au restaurant Côtes & Mer à Bayonne. Ce mardi, l'invité était Jean-Marc Abbadie, directeur des ressources humaines d’EPTA France.

EPTA France (ancien groupe Thompson) est leader français et européen dans la fabrication de meubles frigorifiques et emploie 600 personnes, dont 550 rien qu’au siège social d’Hendaye. L’entreprise travaille en grande majorité auprès de la grande distribution (environ 80% de l’activité) et génère 250 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le groupe EPTA, basé à Milan en Italie, consolide plus d’un milliard d’euros.

Pendant une petite demi-heure, Jean-Marc Abbadie est revenu devant les adhérents sur les clés du succès d’EPTA, sur l’innovation notamment et enfin sur les démarches RSE poussées par son entreprise. Il a ensuite pu échanger avec les adhérents Placéco. Retour sur quelques moments de cet entretien.

Dans l’histoire de l’entreprise, il y a des périodes difficiles au début des années 2000, comment avez-vous relevé le cap pour atteindre ce chiffre aujourd’hui ?

Alors au début des années 2000, la période a effectivement été relativement difficile. Donc on a travaillé sur l'innovation, avec de nouveaux produits, de nouveaux meubles. Avant, on avait une usine où on fabriquait toute la gamme de produits et c'était trop par rapport à un marché qui pouvait être relativement étroit. Donc décision du groupe : on ne va faire que certains types de produits sur Hendaye et on fera le reste ailleurs, sur les autres usines du groupe. Et bien nous en a pris. Aujourd’hui, ici, on est spécialisé dans les meubles plutôt verticaux et plutôt surgelés et donc on développe notre activité avec tous les clients. Il faut faire preuve d'innovation, le fait d'être leader, ça ne suffit absolument pas.

Justement dans ce secteur, comment on innove ?

Je pense que vous l'avez constaté, nos meubles n'ont plus rien à voir les meubles d'il y a 20 ans déjà. Avant, quand vous achetiez vos yaourts, vous passiez dans deux linéaires de produits à température positive, il vous tardait de sortir tellement il faisait froid. Désormais, c'est terminé, on a mis des portes partout et c’est la crise énergétique qui a eu cette conséquence. Certaines enseignes disaient que les portes étaient un frein à la vente et tout ce raisonnement là est tombé en éclats avec la crise de l'énergie. Les charges principales dans un hypermarché, c'est l'énergie. Donc nos clients se sont tous posé la question : comment je vais économiser ma facture d'énergie le plus rapidement possible ? En plus, par exemple, on a une activité en parallèle " retrofit " : on va vendre directement des portes, par exemple, à nos clients et qui vont les installer sur nos meubles, mais également sur les meubles de la concurrence. Voilà un exemple d'effort qui n'existait pas il y a quelque temps. On a mis des meubles basse consommation, on a mis en termes d'innovation des rideaux de nuit, on a diminué l'épaisseur des tôles, on a travaillé sur le recyclage de l'air au sein de nos meubles. On a travaillé plus récemment sur le gaz qui va permettre de générer le froid au sein de nos meubles. Finis les gaz chimiques. Aujourd'hui, leader du marché, on va faire des meubles qui vont fonctionner au propane, et tout le marché derrière a suivi. On a un bureau de R&D de 40 personnes, spécialisées dans tous les domaines.

Justement, vous abordez les économies d’énergies. Comment peut-on encore réduire  la consommation de ces produits là ? Et quels autres vecteurs de la RSE vous avancez ?

Effectivement, on invente régulièrement des gammes qu'on va pouvoir produire dans notre usine à Hendaye. Mais forcément, à un moment donné, il faut aller plus loin que la simple analyse pour pouvoir proposer à notre marché le produit de demain. Et puis il faut s'aider du feedback des clients et essayer de proposer le produit le plus innovant possible. Aujourd'hui, on est sur la réduction d'émissions de CO2, on est sur comment arriver à recycler à peu près 95 % des déchets liés à la production de nos meubles. On s'est fixé des objectifs relativement précis au niveau du groupe, qu'on décline par pays, donc par exemple un meuble réfrigéré, ce sont encore deux kilos de déchets qu'on n'arrive pas à valoriser parce qu'ils sont produits en petites quantités. On n'arrive pas à trouver la filière qui pourrait nous permettre d'aller plus loin. Mais on est déjà sur des taux de 95 % de déchets recyclés, donc on est allés relativement loin. On réfléchit aussi comme pas mal d'entreprises au verdissement de notre flotte auto. Nous ça fait six ans que nous avons une voiture électrique à la disposition du personnel en autopartage. Et c'est vrai pour les autres sites qu'on a à Saint-Quentin-Fallavier ou à Paris.

Quid des salariés ?

Alors la question de l'attractivité, c'est notre problème collectif. Comment être innovant et intelligent pour attirer le maximum de ressources et de talents qui feront l'entreprise de demain ? Le marché de l'emploi a beaucoup évolué sur le Pays basque et je peux vous dire ô combien c'est difficile de recruter des personnes au sein de notre entreprise. Alors on essaie d'être effectivement innovant. Il y a des sujets qui avancent et d'autres pas. Ça fait un an que je me bats pour installer une crèche à la disposition de mes salariés. Ça ne marche pas parce qu’on n’a pas d’endroit où l’installer. D'où le problème du logement sur le Pays basque. Une autre solution qui a été avancée et qui est très bien perçue par l'ensemble de notre personnel, les meubles EPTA Bricks qu'on a créés. Ce sont des meubles réfrigérés sous forme de casiers. On propose ça d'une part à nos clients, une sorte de drive piéton qu'on va positionner à proximité des passages relativement fréquentés. Mais on a décidé de l’installer aussi à la sortie de notre usine. Certains salariés font leurs courses sur le drive d'Intermarché, parce qu'on travaille avec Intermarché. Et ensuite, Intermarché vient nous livrer une ou deux fois par jour. Et ensuite le salarié, va effectivement pouvoir ouvrir le casier et récupérer la marchandise et s'affranchir de la corvée de l'hypermarché. Et avec ça on a eu le prix du mieux-vivre en entreprise l’an dernier.