Le Forum européen des mobilités bas carbone change d'échelle - Premium

Dans la grande salle du Palais Beaumont, les équipes événementielles mettent la dernière main aux stands, installent les écrans, les chaises et les estrades. Sur l'une d'elles, l’équipe Vision Technology installe soigneusement son kart à hydrogène. Dans quelques heures, le Forum européen des mobilités bas carbone ouvrira ses portes. Organisé conjointement par l’Agglomération paloise, la CCI Pau-Béarn, l’agence d'événementiel Créa-SUD qui en est l’opérateur et plusieurs partenaires spécialisés comme Teréga, l’IFPEN et l’association des producteurs de carburants européens FuelsEurope, cet événement en est à sa troisième édition. Et l’année 2024 s’annonce charnière.« Ce forum est né en 2022, quand il a fallu revoir le modèle du Grand prix de Pau après deux ans d’interruptions dues au covid, raconte Valérie Demangel, directrice des affaires internationales à la mairie de Pau. Il ne nous apparaissait pas possible de repartir sur le modèle précédent d’un grand prix fossile et carboné. » La mairie décide donc de revoir sa copie, et crée le Pau Motors Festival, « une structure qui englobe un certain nombre d’événements autour des mobilités ». Parmi ceux-ci, le Grand prix en lui-même, ainsi que des courses bas carbone, faisant la part belle aux véhicules à hydrogène, électriques, aux biocarburants… « C’est une approche globale, qui visait à s’appuyer sur la notoriété de la ville de Pau au niveau automobile. » Le Forum européen des mobilités bas carbone s’inscrit également dans ce cadre-là : « Il nous a paru logique d’inviter un certain nombre d’acteurs européens pour débattre des nouvelles mobilités », explique Valérie Demangel.Le Forum au centre du Pau Motors FestivalEn 2024, cependant, la donne est différente. Pour la première fois, le Grand Prix de Pau ne se tiendra pas, faute d’un modèle économique viable. Voici donc le Forum, auparavant relativement confidentiel et intégré au Grand prix, projeté sur le devant de la scène et appelé à être l’événement central du Pau Motors Festival. « On a décidé d’y associer un salon professionnel, d’ouvrir le forum aux entreprises pour apporter des réponses concrètes à leurs questions », raconte Valérie Demangel. Des réponses qui prendront la forme d’ateliers thématiques d’une demi-heure, organisés le mardi 7 mai : « Quelles solutions de décarbonation pour les engins agricoles ? » animé par la Chambre d’agriculture, « Les impacts RH des nouvelles mobilités : effets sur la marque employeur et impacts juridiques ? », avec le MEDEF et l’UIMM… « On a travaillé avec des partenaires, la CCI, le Medef, la Chambre d’agriculture, l’UIMM, la French Tech, tous les réseaux, pour définir les thématiques sur lesquelles les entreprises ont besoin de réponses, résume Valérie Demangel. On a aussi souhaité mettre en lumière les porteurs de projets locaux, par exemple sur l’hydrogène natif, sur les projets de production de biocarburants. »À lire également - Le Groupe Daniel mise sur l'électrique pour sa flotte de camions« L’événement n’a plus le Grand prix sur lequel s’adosser, et il n’est pas le seul sur le créneau des mobilités décarbonées, constate Eric Dournès, directeur général de Créa-SUD. Beaucoup d’autres événements prennent le parti du grand public. Nous, nous partons sur un angle différent, nous voulons être plus dans l’esprit d’un lieu de réseautage, un trait d’union entre différentes sphères… Notre ambition est d’avoir des discussions de qualité, de créer un réseau pour les décideurs et, à moyen terme, de devenir le rendez-vous annuel du partage d’expériences et de connaissances sur la mobilité bas carbone, avec un angle plutôt industriel, politique et économique. On ne veut pas avoir que des nouvelles technologies exposées, mais aussi des retours d’expérience de gens venus du transport terrestre, maritime, aérien. »Pas d'objectif annoncé de fréquentationEn 2023, le Forum avait été visité par 150 personnes en présentiel et suivi par plus de 1.000 internautes. Et si l’événement est ouvert au grand public - « c’est une volonté d’ouverture, tout ce qui se dira ici se veut partie d’un débat ouvert et public », explique Eric Dournès - les organisateurs n’annoncent pas d’objectif de fréquentation pour cette édition, citant en guise d’explication la cible BtoB de l’événement, et sa temporalité « pas forcément optimale », au milieu des ponts de mai. « De toute façon, notre modèle économique est basé sur les partenariats, pas sur la vente de billets », considère Valérie Demangel.« Sur la fréquentation, on jugera du succès à l’instant T, mais aussi à T 1, précise Eric Dournès. Nous avons acheté beaucoup d’espaces et de publicité pour diffuser les contenus produits après le forum. L’enjeu est donc d'avoir des visiteurs pendant l’événement, mais aussi les impressions après. » « Chaque table ronde pourra être visionnée, ajoute Valérie Demangel. Ça répond à la demande du public de pouvoir choisir son contenu sur des sujets parfois très ciblés. »

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