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L’agrivoltaïsme au cœur du Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine

Écosystème
jeudi 04 mai 2023

Photo d'illustration : Adobe Stock Ipman

Plusieurs temps forts professionnels se dérouleront durant le Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, du 13 au 21 mai prochains. Placés sous le signe de l’innovation, ces échanges feront la part belle à l’agrivoltaïsme.

« Remettre l’agriculture au goût du jour ». Telle est l’ambition affichée par la Chambre d’agriculture et le Conseil régional, à moins de dix jours du prochain Salon de l’agriculture de Nouvelle-Aquitaine (SANA). L’événement, qui nécessite un budget de 2,3 millions d’euros (+15% cette année) se tiendra à l’occasion de la Foire internationale de Bordeaux, du 13 au 21 mai prochains. International, le SANA le sera également car « ce sera le retour de nos clients au grand export, d’avant Covid-19 », se réjouit Dominique Graciet, président de l’événement. Une centaine d’acheteurs de 16 pays différents seront ainsi présents. Mais s’il y a un autre qualificatif que l’organisation du salon met en avant, c’est son caractère innovant.

La journée du 16 mai sera ainsi consacrée aux professionnels, avec deux temps forts : les neuvièmes Etats Généraux de l’innovation dédiés cette année à l’agrivoltaïsme, et le 6e Carrefour de l’innovation et de la transition agricole. Une innovation « volontaire et raisonnable », souligne Dominique Graciet. « Il faut changer concrètement les exploitations. Ce sera le moment de faire un point sur les solutions existantes, notamment pour se passer le plus possible du chimique, ou encore de présenter des solutions de gestion de ressources comme l’eau. »

Une évolution législative attendue

Ce Salon de l’agriculture intervient dans un moment particulier : depuis mars 2023, la loi d’Accélération des énergies renouvelables donne pour la première fois un cadre légal à la pratique de l’agrivoltaïsme. Il prévoit ainsi que tout producteur d’énergie doit « contribuer durablement à l’installation, au maintien ou au développement d’une production agricole », et doit apporter des services à cette exploitation, que ce soit sur l’adaptation au changement climatique, sur la protection contre les aléas ou sur l’amélioration du bien-être animal. « Cela va nous permettre de nous positionner, de pouvoir accompagner des projets alors que jusque-là, on était dans l’incertitude », se réjouit Luc Servant, président de la Chambre d’agriculture régionale. 12 entreprises néoaquitaines (ou ayant un fort ancrage en région) seront ainsi présentes pour présenter leurs solutions.

Un peu plus loin entre les stands, un espace de débats et de conférences sera ouvert aux visiteurs sur différentes thématiques. L’agrivoltaïsme sans surprise, mais aussi sur le carbone (« une opportunité pour les agriculteurs ? ») ou sur le biocontrôle. « L’innovation est indispensable pour répondre aux enjeux qui se présentent à nous, répète Luc Servant. Nous devons maintenir une production agricole assez élevée, en faisant différemment. En utilisant moins de ressources, moins de produits phytosanitaires, d’énergie… Il faut apprendre à produire différemment. »

La gestion de l’eau sera également encore au cœur des préoccupations cette année, en Nouvelle-Aquitaine. Si Luc Servant précise que la situation sur la façade atlantique est meilleure que l’an dernier à la même époque, il souligne que « les réserves d’eau ne sont pas tout à fait reconstituées. On n’espère pas avoir un été aussi chaud et sec que l’an dernier, d’autant que si l’ouest de la région est plutôt serein, les difficultés sont de plus en plus importantes sur la partie est ». Une contrainte supplémentaire, à ajouter à une situation déjà précaire pour certains agriculteurs en cette période inflationniste. Luc Servant : « La difficulté pour les agriculteurs, c’est de savoir à quel moment acheter et vendre, pour éviter l’effet ciseau que l’on connaît actuellement - des achats à des prix élevés et de ventes à faible prix. Il faut être prudent dans la gestion des exploitations au quotidien, car on voit bien qu’un accident climatique, une tension géopolitique, la moindre petite annonce dans le monde fait très fortement fluctuer les prix. »