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« Invest in Bordeaux doit participer au desserrement territorial », selon son DG William Ballue - Premium

Écosystème
mercredi 01 février 2023

William Ballue, directeur général d'Invest in Bordeaux. Crédits : Invest in Bordeaux

Bordeaux Métropole, lors de son récent conseil, a présenté la nouvelle convention d’objectifs triennale (2023-2025) de l’agence de développement économique Invest in Bordeaux. Pour Placéco, son directeur général William Ballue revient sur les grands axes fixés.

Il y a deux ans, une feuille de route 2021-2023 avait été définie pour Invest in Bordeaux. Que changera cette convention triennale ?
Elle entre dans le cadre du Schéma de développement économique de Bordeaux Métropole. Il y est précisé que la collectivité doit conventionner avec un certain nombre d’associations qu’elle cofinance, et qui œuvrent au développement du territoire – comme nos voisins de Bordeaux Technowest. Nous ne serons donc pas les seuls, mais on peut dire qu’Invest in Bordeaux sert un peu de pilote. Sur l’année en cours, la Métropole prévoit, au-delà de sa cotisation et des subventions classiques [ndlr, respectivement 76.000 euros et 487.000 euros], une subvention complémentaire de 40.000 euros pour notre agence. Cela doit nous permettre d’accroître nos efforts au bénéfice des territoires girondins, hors-métropole. Puisque l’une des préoccupations fortes d’Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, est que notre agence soit au service de ces territoires, et participe au desserrement territorial.

C’est-à-dire ?
Notre objectif est de favoriser l’implantation, la relocalisation ou l’extension d’entreprises partout en Gironde, pour un développement harmonieux et équilibré. Il y a 28 EPCI [établissement public de coopération intercommunale] hors métropole bordelaise, trois agglomérations, 24 communautés de communes et deux PETR [pôle d’équilibre territorial et rural]. Autant de personnes que l’on essaye de rencontrer régulièrement, pour bien comprendre leur offre territoriale et leur stratégie économique. Le point important, c’est que l’on n’est pas les seuls à agir sur le développement économique du département. Donc nous essayons d’avancer en parfaite intelligence, notamment avec la CCI Bordeaux Gironde mais aussi l’A’Urba et le pôle Datar [délégation à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale].

Toujours une forte dominante tertiaire

En 2022, vous avez accompagné moins de projets hors-métropole, mais représentant un potentiel d’emplois plus important (797 contre 474). Cela signifie-t-il que vous développez une certaine sélectivité, et que la qualité est privilégiée à la quantité ?
Notre ciblage, en termes de prospection, a changé ; et on ne cherche pas à faire du chiffre, à implanter pour implanter. Mais nous essayons de viser des projets qui répondent aux stratégies de nos financeurs. Ensuite, les projets qui s’implantent hors-métropole sont souvent industriels ou dans le service à l’industrie. On a une vraie dominante de projets tertiaires (un projet sur deux) et notamment numérique, dès lors qu’on se rapproche de Bordeaux centre… Aujourd’hui, un projet et un emploi sur deux se trouvent dans Bordeaux intra-muros. Donc on voit bien le challenge qui se présente à nous ! Si on veut développer les territoires girondins, on doit attirer certains types d’activité. On conserve des actions de prospection lourdes dans plusieurs filières : le numérique, l’industrie donc, mais aussi la transition énergétique et environnementale. On va par exemple commencer à aborder l’économie sociale et solidaire [ESS], par exemple sur des segments comme les coopératives. Et en regardant ce qu’il est possible de faire, en raccrochant des projets industriels de l’économie conventionnelle avec des acteurs de l’ESS locale.

A lire également : Attractivité - Invest in Bordeaux dresse un premier bilan de 2022

Vers un retour à l'international ? 

La convention triennale mentionne une clause de revoyure. À quoi correspond-elle ?
Elle n’est pas complètement datée, mais on doit se revoir dans le courant de l’année, avec Bordeaux Métropole, pour aborder deux sujets. La création d’un réseau d’ambassadeurs, et le développement d’un volet international. Sachant que depuis fin 2016, l’agence a été recentrée et repositionnée sur l’accueil des entreprises, et qu’on nous avait enlevé la prospection exogène à l’international et le marketing territorial. Aujourd’hui, on envisage donc un retour à l’international, mais cela signifie qu’il faudra qu’on renforce un peu l’équipe… En 2016, avec ce resserrement de notre objet social, nous avions perdu 25% de budget et depuis il a soit diminué, soit stagné. Aujourd’hui on est le petit Poucet en France, et les agences similaires des grandes métropoles sont entre 1,5 et 3 fois notre taille. Je pense que tout le monde, aujourd’hui, s’accorde à dire qu’on a atteint notre seuil et qu’il faut nous redonner un petit peu de moyens…

Comment pourrait se traduire un retour à l’international ?
Ce ne serait pas comme nous le faisions auparavant, ce serait progressif. En commençant par envoyer des chargés de mission en renfort sur tous les stands de la Métropole, ou sur les pavillons régionaux à chaque fois que le territoire est présent sur un événement, un salon à l’étranger. Pour développer un volet prospection. Mais ça pourrait également signifier, faire une tournée de certains bureaux de Business France à l’étranger, qui sont importants et pourvoyeurs de dossiers pour nous. L’an dernier, un dossier sur six était porté par des entreprises à capitaux étrangers, avec une dominante d’Amérique du Nord. On a des zones cible : l’Europe de l’Ouest et du Nord, l’Amérique du Nord donc, mais aussi le Sud-Est asiatique.

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