Polypoles industrialise Ventigel, sa tour antigel « made in Bordeaux » - Premium

« On a toujours été un peu les pompiers du chaud et du froid », plaisante Pierre Perrinet, gérant de Polypoles. Basée au Haillan, cette société de 42 salariés commercialise depuis plus de trente ans des solutions de climatisation, de chauffage et de traitement de l’air, proposées à la vente ou à la location, à des secteurs tels que l’événementiel, l’agriculture, l’industrie, le BTP ou les spécialistes de la gestion des environnements (facilities management). L’épisode de gel de 2017, présent dans toutes les mémoires du vignoble bordelais, a redonné l’idée à cet ingénieur des Arts et Métiers de développer un outil dédié, quinze ans après avoir testé l’installation d’un canon à air chaud à l’arrière d’un tracteur. « Ça marchait à peu près, mais c’était trop contraignant », se souvient Pierre Perrinet. Le déclic se fait en 2020, suite à la rencontre de Philippe Ferrier, un industriel bordelais du BTP passé du côté des vignobles quelques années plus tôt avec l’acquisition du château Duplessis, à Moulis-en-Médoc. Ensemble, les deux hommes décident de concevoir un dispositif antigel adapté aux contraintes du vignoble : un appareil transportable, démontable, rapide à déployer et facile à stocker, par opposition aux éoliennes qui exigent souvent une chape de béton, et font généralement appel à des moteurs thermiques supposant un entretien régulier. Ils imaginent une ventilateur de taille plus modeste, avec six pales au lieu de deux ou trois, alimentée par un moteur électrique, et élaborent une structure métallique porteuse suffisamment étroite pour passer entre deux rangs de vigne. A l’intérieur, ils installent un canon à air chaud, alimenté au fuel, dont les calories sont transmises aux pales par le biais d’une gaine, de façon à ajouter de la chaleur au brassage de l’air quand les températures sont trop basses. Un premier batch de production déjà venduLa V1 de l’appareil est testée avec succès au printemps 2021 par Philippe Ferrier dans ses vignes. De quoi motiver une nouvelle phase de conception, pour optimiser le fonctionnement général de l’ensemble, valider l’intérêt d’une cinquantaine de clients potentiels et lancer dès le mois de septembre la production d’une première série d’une centaine de pièces, avec l’idée de les écouler dès l’hiver auprès des viticulteurs de la région. « Nous avons tout fait en neuf mois, de la conception à l’assemblage jusqu’à l’approvisionnement », se félicite Pierre Perrinet. Pilotée par Polypoles, la production met un point d’honneur à faire appel à des fournisseurs locaux. Les ventilateurs sont fabriqués par AIEB à Tresses, les armoires électriques viennent de chez Negowatt, à Bruges, tandis que Wanecque, récemment entré dans le groupe Cassous, prend en charge la structure métallique. Polypoles promet une efficacité sur des surfaces de l’ordre de 2 ou 3 hectares, avec la capacité à réchauffer l’air pulsé d’environ 8 degrés. Le tout avec une consommation électrique de l’ordre de 12 kWh, une alimentation possible soit directement depuis le chais, soit au moyen d’un groupe électrogène ou d’un compteur de chantier, et des nuisances sonores contenues, estimées à 66 dB à 50 mètres de distance. Assortie d’un réservoir de fuel autorisant une nuit d’autonomie, la tour Ventigel est affichée aux alentours de 30.000 euros prix public, avec une possibilité de subvention à hauteur de 40% par FranceAgriMer. Les ventes réalisées entre l’hiver et le printemps permettent à la société de voir son chiffre d’affaires passer de 6 à 8,2 millions d’euros. Forte de ce succès, Polypoles, qui vend en direct, mais aussi via Euralis, table sur une production de l’ordre de 200 exemplaires pour la saison 2022, avec l’embauche de quatre temps-plein supplémentaires. De quoi améliorer son taux de pénétration dans le vignoble bordelais, avant de partir à la conquête des marchés bourguignons et champenois, avec un stand programmé sur le salon Vinitech en fin d’année. En parallèle, les concepteurs de Ventigel préparent déjà de nouvelles optimisations de leur tour, à commencer par un modèle « low noise » qui ferait appel à un ventilateur de plus grande taille, et mènent déjà des tests sur le terrain de l'arboriculture, où le gel fait aussi des ravages. Polypoles42 collaborateursCA 2021 : 8,2M€ZA05 56 34 44 41 les Tuileries, Rue de la Morandière, 33185 Le Haillan05 56 34 44 41

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