Château Garreau : « axer sur l'export à l'international et l'œnotourisme » - Premium

Quatre générations se sont succédées avant que Carole Garreau ne reprenne les rênes du domaine. Aujourd'hui, elle est à la tête d'une exploitation familiale qui, depuis 1919, se transmet de père en fils... Ou en fille. « C'est un domaine familial qui est dans la famille depuis plus de 100 ans. Un endroit où je venais en vacances étant enfant et que j'ai toujours adoré. Mais rien ne me destinait à y travailler », relate Carole Garreau. « Ce qu'il faut savoir c'est que, quand j'ai grandi, on ne nous a pas incités à travailler dans la filière vinicole, mais au contraire, à faire des études. De mon côté, j'ai suivi un cursus à Science Po Bordeaux, filière droit et j'avais pour ambition d'évoluer dans une collectivité locale. » Une carrière toute tracée ou presque. « En 2006, quand mon oncle a voulu prendre sa retraite, s'est posée la question du devenir du domaine. Mon père a alors décidé de racheter les parts de son frère et nous a demandé, avec mon mari, de l'aider », se souvient-elle. Pour Carole Garreau, difficile alors d'accepter l'idée de se séparer du domaine et de son histoire. « Au départ, ça a été un peu compliqué. Nous n'étions pas préparés à ça. Nous avons dû jongler pendant des années avec nos vies professionnelles, mais si c'était le prix à payer pour que le domaine reste dans la famille, nous étions prêts à le faire. Et puis, en 2015, j'ai quitté mon travail pour m'en occuper à temps plein. » « Un chai souterrain, unique dans la région »Une implication qui a été progressive et qui lui a demandé un temps d'adaptation. « C'est un métier qui exige une grande polyvalence. C'est le maître mot selon moi. Au quotidien, je m'appuie sur une équipe solide bien évidemment, composée de six personnes ; mais mes missions sont très variées et vont de la vigne, en passant par la partie commerciale, les déclarations de douane ou encore le travail du chai. Je ne fais pas tout ça toute seule, mais je supervise », explique-t-elle. Un emploi à temps plein, à travers lequel elle tente notamment de dépoussiérer l'Armagnac, cet alcool vieux de plusieurs siècles et dont les lettres de noblesse se perpétuent dans les Landes.C'est d'ailleurs au cœur du triangle d'or de l'Armagnac, à Labastide-d'Armagnac qu'est installé le Château Garreau. Ici, à l'instar d'autres producteurs d'Armagnac, Carole Garreau veut prouver que cet alcool peut se réinventer. Et être consommé différemment. « Notre but est de mettre en avant notre savoir faire ancestral et artisanal, tout en expliquant que l'Armagnac n'est pas juste un digestif. Il peut aussi être servi en cocktail ou à l'apéritif et avoir une image plus moderne. » Un alcool qui est la spécialité du domaine, comme le précise Carole Garreau, « même si nous produisons aussi du Floc de Gascogne, à raison de 30.000 bouteilles par an environ. » Autres spécificités du Château Garreau, « nous avons un chai souterrain unique dans lequel nos alcools vieillissent. Cet espace n'a pas d'égal dans la région, puisqu'il s'agit du seul chai souterrain de l'Armagnac. Il a été construit par un prince russe, qui possédait les terres à l'époque », relate t-elle. Les ventes directes et les exports en progressionLe domaine, qui compte 82 hectares comprend également une distillerie et une partie réservée à l'œnotourisme. « Nous avons un espace dédié à l'Ecomusée de l'Armagnac, qui comprend un espace lié au vin ainsi qu'aux alambics. Il s'agit notamment d'une collection d'objets anciens. Sur ce site, nous accueillons entre 5.000 et 6.000 visiteurs par an. Notre distillerie peut également être visitée et c'est tout un parcours que nous offrons à celles et ceux qui veulent découvrir notre histoire. » Des activités variées donc et qui participent grandement à la progression du chiffre d'affaires. « Sans rentrer dans les détails, nous oscillons entre 500.000 et un million d'euros », détaille Carole Garreau.« Sur la partie agricole, ces dernières années ont été compliquées, avec le gel, la grêle et les maladies de la vigne. La partie commerciale, en revanche, est en progression, notamment avec les ventes directes sur le domaine, mais aussi les exportations en Europe et à l'international. » Un axe sur lequel l'équipe souhaite continuer à se développer. « Nous exportons en Chine, aux Etats-Unis, en Australie et au Canada notamment. Également en Europe. Nous sentons un intérêt pour l'Armagnac, entre autres parce que le whisky ou le rhum sont devenus très chers. De ce fait, les passionnés de spiritueux s'intéressent particulièrement à cet alcool qui reste abordable et c'est une branche que je souhaite continuer à développer. »Château GarreauReprise : 1919Implantation : Labastide d'ArmagnacEffectif : 6 personnesCA en 2022 : entre 500.000 et 1M€

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