Maa Bikes : « le vélo électrique s'est arrêté depuis octobre » - Premium

« Depuis le mois d'octobre, le vélo s'est arrêté. Les dépôts de bilan se font les uns derrière les autres et c'est tout une filière qui va mal. » Parmi eux, certains grands noms comme Kiss ou Larrun, au Pays basque. Un constat dressé par Xavier Bonelli, fondateur de Maa Bikes. Depuis la création de son entreprise en 2013, il a connu des moments difficiles et a été frappé de plein fouet par le Covid 19. « Durant la pandémie, les entreprises du cycle avaient le droit de rester ouvertes. Ce qui était un peu inutile puisque les clients ne pouvaient pas venir nous voir. A cette période, j'ai perdu 97% de mon chiffre d'affaires », raconte t-il avec amertume. « Suite à ça, nous avons connu une pénurie de pièces de vélo. Ce sont ces crises successives qui nous ont mis la tête sous l'eau. Depuis, j'ai des capitaux propres négatifs qui m'empêchent d'avoir accès aux crédits bancaires ou aux aides départementales et régionales. C'est pour cette raison qu'aujourd'hui j'autofinance tout. Ce sont les aléas, parfois terribles, d'être un chef d'entreprise », développe t-il, à regret. Une histoire entrepreneuriale faite de hauts et de bas donc, mais qui n'ont pas empêché le chef d'entreprise de continuer à y croire, lui qui devrait clôturer l'année 2023 avec un chiffre d'affaires de deux millions d'euros. Des aides pour les vélos électriques« C'est via les entreprises qu'on va s'en sortir. » Xavier Bonelli en est persuadé : il évolue dans un secteur qui demeure porteur, malgré le coup de frein qu'il connaît depuis quelques mois. « Les revendeurs, toutes marques confondues, ont des stocks qu'ils n'arrivent pas à écouler », explique le chef d'entreprise. En cause selon lui, l'inflation et les difficultés actuelles qu'ont les acheteurs à faire des emprunts. « Ce qui est contradictoire puisqu'il y a une volonté gouvernementale affirmée de favoriser ces machines auprès du grand public mais aussi des entreprises, en proposant des accompagnements divers pour les financements », détaille le dirigeant de Maa Bikes. « On compte de nombreuses aides à l'heure actuelle, au niveau départemental ou national. La Communauté de communes Maremne Adour Côte-Sud propose notamment une aide à la mobilité, à l'instar de nombreuses collectivités du département mais aussi des départements voisins », affirme le chef d'entreprise.« Aujourd'hui il existe un texte de loi qui permet de défiscaliser 125% du montant d'investissement de ces vélos. Les chefs d'entreprise peuvent ainsi récupérer une somme supérieure à celle investie et ce, pour équiper leurs salariés avec des vélos électriques », détaille t-il. « C'est ce qui nous a permis de faire un bon mois de décembre. Mais malgré ce texte de loi qui devrait s'arrêter fin 2024, nous avons un mal fou à faire passer le message et à convaincre les chefs d'entreprise. Quelque part, ils ont l'impression que ça cache quelque chose. » Un nouveau modèle à moins de 2.000 euros Malgré ce manque de visibilité en ce qui concerne les aides, l'entreprise compte aujourd'hui six salariés et regroupe plus de 100 points de vente, répartis en France et en Europe notamment. « Depuis trois ans, nous travaillons avec les agences Orpi, qui achètent nos vélos sur tout le territoire. Nous sommes également sur le point de signer avec deux grands groupes au niveau national, dont Eiffage. De ce fait, si nous vendons entre 1.000 et 1.500 vélos à ces entreprises, nous pourrions repartir à la hausse. Et c'est ce qui pourrait nous sauver. » A partir de cette semaine, l'équipe prévoit également de présenter un nouveau modèle, qui « devrait faire fureur dans les villes et auprès des particuliers », espère Xavier Bonelli. « Il est à moins de 2.000 euros, pliable et bien équipé. On croise les doigts pour que le succès soit au rendez-vous. »Autre projet sur la table : « nous développons à l'heure actuelle un nouveau cadre, notre propre cadre, qui sortira l'année prochaine, en tout cas je l'espère. C'est un travail qui est très long et qui coûte très cher. Et là nous venons de tout arrêter, momentanément, faute de moyens. Nous allons interrompre le processus pour l'instant. Il faut imaginer que le l'enveloppe est de 100.000 euros et que j'autofinance tout », raconte t-il encore. Aujourd'hui le chef d'entreprise continue de s'accrocher et de développer de nouveaux modèles donc, même s'il se dit « fatigué de se battre par moments. » Il explique : « le problème c'est que les pièces détachées nous les payons à l'avance. Si je dois équiper les 1.500 vélos d'Eiffage, nous allons avoir besoin d'aide, d'un financement en amont pour nous approvisionner, sans quoi nous ne pourrons pas fabriquer ces vélos. D'ailleurs, je cherche des financements à l'heure actuelle et j'ai peut-être un repreneur éventuel. » Pour Xavier Bonelli, plus que jamais, les prochains mois seront déterminants pour l'avenir de Maa Bikes. Affaire à suivre.Maa Bikes Année de création : 2013 Implantation : Seignosse Effectif : 7 personnesCA en 2023 : 2 M€

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