Drones : Aqprim brevète son projet de vertiport - Premium

« Tous les ans nous mettons au point un ou deux concepts essentiellement liés à des problématiques sociétales, présente le président fondateur d'Aqprim, Laurent Mathiolon. Aujourd’hui nous comptons une dizaine de ces concepts, intégrés sur l’ensemble de nos implantations à Paris, Nantes, Toulouse et Montpellier. » Depuis 2018 le promoteur immobilier œuvre sur un projet futuriste : un vertiport capable d’accueillir des drones et des taxis aériens en zone urbaine, baptisé Airnova. « Nous avons imaginé cela en répondant à un concours, Dessine-moi Toulouse. J’ai imaginé un toit d’immeuble pouvant servir de piste d’atterrissage pour les drones-taxis développés par Airbus, qui a une filiale d’expérimentation dans ce domaine. Nous avons réussi à nous procurer le cahier des charges de ces drones et c’est cela, l’étincelle qui a donné naissance au projet. »Breveter AirnovaDès lors Laurent Mathiolon constitue un groupe de travail pluridisciplinaire composé d’architectes, d'urbanistes, de notaires ou encore de gestionnaires d’immeubles ; et fait appel aux services de Henri Guerin. Militaire de carrière puis consultant en communication d’innovation, il s’est intéressé aux drones en découvrant des projets émanant de l’industrie de la défense. Aujourd’hui il fait le lien « entre le ciel et la terre », entre le promoteur immobilier qu’est Aqprim et des entreprises de l’aéronautique. « Dans toutes les métropoles à l'échelle mondiale nous sommes en quasi-saturation, reprend le président de l’entreprise. Concernant les transports en commun comme les routes. Surtout, une zone n’est pas utilisée : l’espace aérien réservé aux drones, entre 50 et 150 mètres d’altitude. » Pour se positionner sur le sujet Aqprim a breveté sa solution Airnova et a investi 200.000 euros depuis trois ans. Une somme qui peut paraître modique car selon Henri Guerin, « l’implantation et le retour sur investissement de la mobilité urbaine et aérienne, et les transports de colis par drones, pourraient générer 1.500 milliards de dollars d’ici 2040 ».Un premier prototype sera construit d'ici deux ans - Crédits Leclercq AssociésConstruire les bâtiments de demain L’idée de Laurent Mathiolon et de ses équipes est de créer, dans les années à venir, plusieurs vertiports. Ils seront situés sur le toit d’immeubles neufs, car les travaux d’aménagement sur des bâtiments déjà existants seraient trop coûteux voire impossibles à réaliser. Ces derniers devront être hauts de 30 à 50 mètres, et être assez éloignés d’autres immeubles pour éviter la création de courants d’air. « Nous pourrions en construire entre cinq et dix sur la métropole bordelaise, imagine le fondateur d’Aqprim. Nous avons déjà identifié des points clefs enregistrant un certain flux de personnes et 15 minutes de trajet coûteraient environ 80 euros, une somme qui reste accessible. » Ces vertiports pourraient être utilisés pour quatre types de drones. Pour le domaine médical, pour transporter différents types d’objets, pour transporter une personne à la fois sur de courtes distances (10 à 30 km), ou pour transporter plusieurs personnes en même temps sur de longues distances. « Il faudra attendre encore plusieurs années pour ces grands drones qui pèseront plusieurs tonnes et pourront accueillir jusqu’à 6 personnes, concède Laurent Mathiolon. Mais les taxis individuels sont déjà en phase de test chez certains constructeurs comme Airbus ou l’allemand Volocopter. Ce dernier a été retenu pour les JO 2024 de Paris pour effectuer la liaison entre l’aéroport Roissy et le village olympique. Ce moyen de transport est bien réel, et ne sort pas du film "Le cinquième élément". »Un premier prototype d’ici deux ans ? Pour Airnova la prochaine étape après le dépôt du brevet sera, cette année, son extension à l’échelle européenne. Les équipes recherchent également des partenaires financiers et vont lancer un avant-projet sommaire, plus détaillé que le concept actuel. « C’est l’étape préalable à la construction d’un premier prototype à taille réelle, explique le président de Aqprim. Nous espérons le construire en 2022 ou 2023. » Dernièrement l’entreprise a répondu à la consultation « Aire 2 » lancée par Bordeaux Métropole, pour un projet de tour abritant des bureaux en bordure de rocade. « Nous étions au deuxième tour de la consultation mais n’ayant plus d’investisseurs potentiels sur les bureaux en cette période de crise, nous n’avons pas pu confirmer notre offre. » Avant que les vertiports fleurissent dans les métropoles françaises voire internationales, un point reste à clarifier : le modèle économique. Aucun équivalent n’existe pour l’instant, et ce sujet devra être régi durant ces deux prochaines années. « Nous avons commencé à prendre en contact avec un certain nombre d’opérateurs, eux-mêmes dans la phase de réflexion. Tout le monde est dans cette préparation et je reste convaincu que le projet Airnova aboutira », conclut Laurent Mathiolon. AqprimBasée à Bordeaux50 salariésCA : n. c. www.aqprim.com

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