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ESS : la Nouvelle-Aquitaine veut renforcer son soutien aux entreprises

Écosystème
mardi 21 novembre 2023

Photo d'illustration. Crédits : Adobe Stock

La Région Nouvelle-Aquitaine, après l’adoption de sa nouvelle feuille de route Néo Terra, entend renforcer son soutien à l’économie sociale et solidaire. Un positionnement affiché de longue date, qui pourrait être accru grâce à l’expertise de l’Inec, l’Institut national de l’économie circulaire. Si aucune nouvelle action n’a pour le moment été définie, d’apparence, la volonté semble au rendez-vous.

Comment multiplier les efforts et les actions de soutien à l’économie sociale et solidaire, en Nouvelle-Aquitaine ? Cette question, le Conseil régional se l’est récemment posée lors d’une journée d’échanges avec l’Inec (Institut national de l’économie circulaire). Une rencontre qui est intervenue quelques jours après l’adoption de la nouvelle version de la feuille de route régionale Néo Terra, dédiée à la transition écologique. « Il est nécessaire d’amplifier nos actions pour aller toujours plus vers la transition environnementale, et l’ESS fait bien évidemment partie de notre stratégie », a réaffirmé Maud Caruhel, vice-présidente de Nouvelle-Aquitaine, déléguée à ladite ESS et à l’économie circulaire. Et de poursuivre : « On est déjà dans l’accompagnement avec plusieurs dispositifs régionaux. »

L’objectif de ces échanges était de « renforcer la convergence entre les analyses et les travaux menés par l’Inec, et la politique de la Nouvelle-Aquitaine », qui compte 350.000 emplois liés à l’économie verte, dont 25.000 dans la transition énergétique liés à l’ESS. « Il faut changer l’économie de notre pays, qu’elle soit beaucoup plus économe en ressources naturelles, et créer une économie plus locale, proche de nos concitoyens, créant des emplois chez nous », a insisté Jean-Marc Boursier, président de l’Inec. Depuis 2013, cet institut, un organisme composé de 200 membres (publics comme privés) se positionne en « partenaire » pour tenter de faire émerger de nouvelles lois et réglementations. « On fait vraiment le lien entre les questions d’ESS et celles d’insertion, a insisté Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Inec. C’était l’objet de nos visites de l’entreprise Ecomicro, et d’Envie autonomie par exemple. »

Soutenir les filières et trouver des capitaux

Le 9 juin dernier, l’Inec a remis au gouvernement un Livre blanc pour une industrie circulaire. Ce dernier regroupe 40 propositions pour « une industrie souveraine, compétitive et écologique », en écho au projet de loi sur l’industrie verte, présenté par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire en janvier. « Objectivement, cette loi n’avait pas de volet ESS particulièrement développé, donc on continue à marteler les bonnes idées », a souligné Jean-Marc Boursier. Parmi les propositions, l’Inec suggère d’imposer une planification à l’échelle des filières sur les secteurs stratégiques. Notamment la batterie (le cluster du stockage énergétique représente 70.000 emplois sur la région), le bois, le textile ou les bio-déchets, en Nouvelle-Aquitaine. « Nous voulons être en soutien de la R&D, pour développer de nouvelles filières et ensuite, arriver à massifier l’ensemble de notre territoire, a affirmé la vice-présidente régionale, Maud Caruhel. J’ai discuté avec l’éco-organisme Refashion, de la filière textile, et on se rend compte que sur les déchets textiles, on manque d’usines permettant de produire du fil recyclé. »

Mais au-delà des bonnes intentions, soutenir la transition nécessite beaucoup de capitaux. « Plus on arrivera à flécher des taxes vers la transition, plus il sera facile pour nous de faire aboutir des projets », a rappelé le président de l’Inec. Qui cite entre autres la TGAP, taxe générale pour les activités polluantes. Une manne de 800 millions d’euros par an, « payée essentiellement par les sociétés de stockage et d’incinération de déchets ». « C’est une activité qui a vocation à décliner avec le temps, et on demande que la taxe ne soit pas noyée dans le budget de l’Etat, mais soit allouée à des sujets innovants pour faire émerger des projets de revalorisation des déchets, et ainsi créer une boucle vertueuse », a poursuivi Jean-Marc Boursier. Une demande formulée auprès du gouvernement, seul décideur en la matière.

En attendant que de telles retombées viennent irriguer l’économie sociale et solidaire de Nouvelle-Aquitaine, le Conseil régional entend s’appuyer sur l’expertise de l’Inec pour renforcer ses différents dispositifs. Et notamment le dernier en date, adopté le 15 décembre 2022 : le plan « zéro pollution plastique » déployé jusqu’en 2028, censé permettre d’anticiper la sortie du plastique jetable, de développer le recyclage et de prévenir les fuites dans l’environnement. « Les produits recyclés sont plus chers, donc le marché aval a du mal à se créer. L’industrie du papier existe, celle du plastique est en train de se créer… Nous avons encore besoin d’innovation, de recherche et de financements pour arriver à produire des fibres de seconde génération, ce que l’on est en train d’essayer de faire. Ensuite viendra la question de l’accès aux gisements, qui nécessitera que les villes et les entreprises se mettent à mieux traiter la ressource », a imaginé Jean-Marc Boursier. De quoi ouvrir la question de la redevance incitative ? « Dans les rares villes qui l’ont mise en œuvre, on a constaté une baisse évidente du volume de déchets résiduels. »

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