Intelligence artificielle : Sense4data se voit en startups studio aux cent jeunes pousses - Premium

Chez Sense4data, on ne badine pas avec l’intelligence, humaine comme artificielle. D’un côté, une équipe de passionnés de technologie et d’experts R&D, « une petite vingtaine d’ingénieurs et de chercheurs spécialisés en informatique, mathématiques, applications et tout ce qui tourne autour de la data », résume le président fondateur Sami Najim, data scientist de métier. De l’autre côté, l’IA vue comme un moteur et un « différenciateur des produits de demain ». Au milieu, la conviction que les entreprises ont « de l’or caché dans leurs données ». Créée en 2018, cette Jeune Entreprise Innovante (JEI) « met en place depuis cinq ans des solutions IA adaptées aux besoins des entreprises ». Ici, pour un acteur de la cybersécurité, un moteur d’IA comportemental pour alerter en temps réel de potentielles fraudes, là des algorithmes de « computer vision » qui identifient instantanément des défauts grâce à des images de drones, pour un spécialiste de l’acquisition et du traitement de données en environnements complexes, dans le secteur Oil & Gas.Soit en tout, depuis le début de l’aventure, quelque « 250.000 heures de R&D cumulées au profit d’une cinquantaine de projets réalisés pour des PME et grands groupes ». Une activité qui permettait à Sense4data, bon an mal an, d’afficher quelque 400.000 euros de chiffre d’affaires. « Ça a un peu chuté, depuis le Covid on fait un peu moins de prestations, même si les vannes commencent à se rouvrir. On a fait un pivot stratégique quand ce premier flux d’affaires s’est tari, pour mettre un coup de boost sur les projets internes », rembobine le dirigeant. Avec un schéma simple à chaque projet : « On démarre d’une feuille blanche, on va créer un logiciel sur une idée sortie du labo de R&D, puis on va monter une structure pour commercialiser le projet. »Des projets internes qui, dans l’esprit du dirigeant, ont vocation à éclore à rythme industriel. Sense4data affiche ainsi ses ambitions : « Développer cent startups innovantes sur vingt verticales métier en une douzaine d’années. » Pour l’heure, seules quelques créations sont dans les tuyaux. « On travaille sur fonds propres et le coût, c’est entre 800.000 et un million à chaque fois », justifie Sami Najim. Le portfolio comprend notamment Almanac : des algorithmes IA quantitatifs 100% automatisés autour des paris sportifs. « On accompagne les bookmakers en leur fournissant les probabilités les plus justes possibles et des cotes intelligentes. C’est un business model de niche », explique le dirigeant. Egalement en cours, le projet Oak de gestion de la mobilité interne d’une entreprise : « Un outil de management interne de la RH, d’aide à la décision, pour les entreprises entre 100 et 1.500 personnes. On en a sélectionné huit en bêta-test payant. La commercialisation sera lancée à partir de septembre prochain », déroule-t-il. Et enfin Dayzee, pour lequel le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a par ailleurs récemment voté un soutien de 300.000 euros, au titre de l’aide au transfert de technologie. Il s’agit de « mettre à disposition des entreprises un logiciel pour driver leur biodiversité et comprendre où elles se situent dans leur environnement direct », pose-t-il. Le but ? « Devenir un acteur majeur de la labellisation en biodiversité en entreprise à horizon de cinq ans », nous explique-t-on.Un modèle pensé pour les investisseursA chaque fois la R&D est portée par Sense4Data, qui réfléchit ensuite à la meilleure structure à mettre en œuvre, y compris la personne qui sera aux manettes : « on ne sera pas exécutif, on va chercher le bon profil pour la direction générale », expose Sami Najim. Qui poursuit : « On monte un prototype, puis un deck. Dès qu’on a un peu de traction, on réalise une levée de fonds. Par exemple, Sense4data va fournir une licence exclusive à Dayzee pour qu’elle exploite le logiciel. On travaille sur une belle levée, près d’un million d’euros, qu’on espère finaliser d’ici la fin de l’année. Beaucoup de gens sont prêts à investir. Une fois qu’elle sera indépendante, a priori en 24 mois, on fera un transfert de propriété intellectuelle ». Au moment de la sortie du capital, 80% des bénéfices seront fléchés vers les investisseurs et le solde aura vocation à être réinvesti vers le labo de R&D, alimentant une boucle de projets vertueuse. « Le modèle est pensé pour les investisseurs, vante Sami Najim, la diversification des investissements augmente les taux de sortie réussie, le multiplicateur de capital moyen attendu est de x125 - 50 fois plus élevé que pour 100 investissement distincts - il y a une possibilité de sortie annuelle pour l’investisseur à partir de la cinquième année ou en cas de vente du studio, et enfin l’unique levée de fonds assure qu’il n’y aura pas de dilution future des investisseurs. »Pour nourrir l’usine à jeunes pousses, le dirigeant songe à une voie supplémentaire : « Aller voir des boîtes de types ETI pour leur proposer le modèle. Elles ont des besoins qui sont autant d’idées, de solutions à créer. » Ayant jusque-là mené son propre développement sur fonds propres, Sense4data travaille elle aussi à sa levée de fonds, pour accompagner sa transformation en startups studio. Avec notamment des recrutements de profils hautement qualifiés à la clef. « On est en pleines discussions, c’est compliqué car il y a un très petit pool de business angels potentiellement intéressés ». Le roadshow financier est en cours auprès d’un « petit cercle de contacts ». L’objectif ? « Réunir à peu près un million d’euros, d’ici la fin de l’année. Le but est là aussi de faire une levée unique qui permettra de pérenniser le studio, de bootstrapper jusqu’à la vente de la première startup. A terme, on veut être le terrain de jeu des entrepreneurs qui ont des idées révolutionnaires mais sont freinés par le coût d’entrée vis-à-vis de l’IA ».Sense4dataCréation en avril 2018Siège à TalenceEffectif : 20 personnesChiffre d’affaires : environ 400 k€

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