Ford Blanquefort : promesse signée avec Axtom, projet de village industriel sur 250.000m², 2.500 emplois évoqués

Progressivement, un nouveau Meccano industriel se profile sur le site de l’ex-usine Ford à Blanquefort, dont l’activité avait définitivement cessé le 1er octobre 2019. Depuis, après une longue phase de gestation, mais aussi la cession des terrains annexes dits « des circuits » où HDF a lancé en début d’année la construction d’une future gigafactory de piles à combustible hydrogène, un opérateur était retenu en début d’année pour acquérir les 50 hectares de cette friche. Un site dont les bâtiments ont été détruits, et où les travaux de dépollution sont en cours jusqu'à la fin d'année prochaine. Aujourd’hui, c’est la promesse de vente avec Axtom qui est officialisée. Basé à Paris, se présentant comme un « collectif d’entrepreneurs qui accompagne les entreprises et les collectivités dans leur développement immobilier et économique », cet opérateur spécialisé dans l’immobilier d’entreprises, qui planche par ailleurs sur un projet à Beychac et Cailleau, lève le voile sur ses ambitions.

Tout au long du processus, les collectivités territoriales concernées (Bordeaux Métropole, Ville de Blanquefort, Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine) ont été informées et consultées. « Sans être décisionnaire s’agissant d’une cession entre acteurs privés, Bordeaux Métropole a pu faire valoir ses orientations voire certaines exigences pour conserver un caractère industriel à ce site emblématique de l’agglomération », faisaient valoir les services de l’ex-Communauté urbaine de Bordeaux. En mai dernier, Stéphane Delpeyrat, vice-président de Bordeaux Métropole notamment en charge du développement économique et de l’emploi, évoquait dans nos colonnes le travail mené « avec Ford et Axtom pour éviter les zones commerciales ou ce genre d’offres : on veut accueillir des industriels ». Véronique Ferreira, vice-présidente en charge des Finances mais aussi maire de Blanquefort, confirme et affine : « Ça doit rester industriel, c'est vraiment une réponse politique pour moi. Il faut retrouver un savoir-faire que nous perdions avec départ de Ford... Ce ne sera pas forcément le même savoir-faire, on était dans une grosse industrie de la fin des Trente Glorieuses, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Je fais partie des maires qui militent pour avoir de véritables industries sur le territoire, la crise du Covid l'a encore plus démontré : on doit fabriquer sur place, même si on ne fabriquera pas tout. »

250.000 m² de plancher, 2.500 emplois… et autant d’arbres

C’est donc un projet de village industriel qui est évoqué, dont la logique viendrait ainsi rompre avec celle de l’opérateur unique qui avait prévalu au tout début des années 70 avec l’arrivée du constructeur américain Ford. « Nous sommes très fiers d’avoir été choisis pour construire, en étroite collaboration avec les collectivités, un tel projet qui préfigure l’industrie de demain sur un total de 250.000m² de plancher. Il ne s’agit pas seulement d’offrir des équipements performants pour les entreprises qui viendront s’installer mais également de proposer un cadre de travail et un écosystème privilégié pour leurs collaborateurs », indique dans un communiqué Joël Soulignac, cofondateur d’Axtom. L’architecte bordelais Michel Pétuaud-Létang a réalisé une esquisse qui pose le concept global et les grands axes de circulation sur cet ensemble qui serait divisé en 22 lots. Du côté d’Axtom, on évoque des « bâtiments à étages pour optimiser le foncier, l’usage de matériaux vertueux (biosourcés, bas carbone et recyclés) », mais aussi « un équipement photovoltaïque en partenariat avec EDF-ENR (toitures et ombrières de parking) pour une production équivalente à celle de 5.000 foyers » et « la sanctuarisation de la zone verte pour protéger la faune et la flore, une voie piétonne depuis la gare [de Blanquefort, ndlr] avec un accent sur les mobilités douces et la plantation de 2.500 arbres ».

L’opérateur indique travailler « en étroite collaboration avec les collectivités à l’établissement d’une feuille de route détaillée pour la réalisation du projet », précisant que « les premiers bâtiments pourraient être livrés en 2026 ». La commercialisation devrait être lancée dès l’année prochaine et le volet immobilier serait achevé en 2030. L’investissement est évalué à quelque 500 millions d’euros.