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Dejean Marine : 100 ans et des projets d’investissements

Stratégie
mercredi 18 octobre 2023

Le fabricant de drapeaux et de supports de communication Dejean Marine, basé à Bordeaux, fête son 100e anniversaire. Une longévité évidemment célébrée par son dirigeant, Erwan de Leissègues, qui a repris les rênes de la société il y a un an. Pour Placéco, il revient sur l’activité de Dejean Marine, mais aussi et surtout sur ses perspectives à venir.

Cela fait pile 100 ans que l’entreprise Dejean Marine a vu le jour sur le territoire girondin. Lancée initialement en 1923 par André Dejean, un ancien officier de la Marine, elle vendait à l'époque divers équipements nautiques. Avant de se spécialiser dans la pavillonnerie dans les années 1960, et de rapidement s’imposer comme l’un des leaders français en la matière. Dejean Marine grandit, change plusieurs fois de locaux et de dirigeants, pour s’implanter dans la zone industrielle de Bordeaux. Et d’être rachetée, en 2008, par Arnaud de Leissègues. « J’ai rejoint mon père il y a un an en tant que directeur commercial, présente à Placéco Erwan de Leissègues. J’ai eu ma propre carrière dans la finance, le contrôle de gestion, puis comme directeur commercial au sein d’une startup parisienne. » L’année dernière, le fils rachète l’entreprise au père, et la dirige aujourd’hui avec son épouse. « J’adore le drapeau, c’est un produit qui a énormément de symbolique et qui parle à tout le monde, reprend Erwan de Leissègues. Nous avons notre propre usine, un atelier de fabrication… Dejean Marine a du sens, et je pense que ça plaît aux gens. »

Car aujourd’hui encore, comme depuis toujours, la société compte une équipe de couturiers et de couturières, à la manœuvre pour découper, coudre et apporter les finitions aux produits commercialisés. Le nautisme et la Marine représentent 20% des commandes de Dejean Marine, mais l’entreprise a su amener une diversification de clients et de produits, lui assurant une certaine stabilité. « Entre 15 et 20% de notre activité vient des mairies, des administrations ou des collectivités, qui ont d’importantes demandes de drapeaux, détaille Erwan de Leissègues. Il y a d’autres secteurs d’activité comme l’événementiel, les loisirs, mais aussi les syndicats et les partis politiques. » Grands groupes, PME, ETI, boutiques ou particuliers : Dejean Marine balaye large, d’autant que depuis une vingtaine d’années, elle a développé une autre verticale : les supports de communication en tous genres, du kakemono au drapeau géant. Et peut, à 100 ans, afficher des clients de prestige comme l’UBB, les Girondins de Bordeaux, le groupe Accor, Volvo ou encore Fayat. « Nous sommes positionnés sur un marché de niche en ce qui concerne les drapeaux. On doit être une dizaine en France, notamment un très grand acteur, leader international dans le nord de la France, un autre dans le sud-est… Nous avons la chance d’être le seul grand de toute la région sud-ouest, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie », résume notre interlocuteur. Le chiffre d’affaires de l’entreprise, lui, est passé de 1,5 à 2 millions d’euros en moins de cinq ans.

Bientôt un site marchand 

S’il est difficile de chiffrer la capacité de production de l’entreprise, de par la disparité des dimensions, son dirigeant assure pouvoir imprimer trois à cinq rouleaux de tissu par jour, de 100 mètres de long chacun. La quasi-totalité de la production est réalisée ici, à Bordeaux, seules les très grandes commandes sont sous-traitées à des acteurs européens faute de ressources suffisantes en interne. D’ailleurs, c’est l’un des axes de développement avancés par Erwan de Leissègues pour les années à venir. « Ces deux dernières années, on a atteint certaines limites. Nous projetons d’investir dans une nouvelle machine, et nous serons obligés de pousser un peu les murs pour l’installer. » Un projet conséquent pour la société, propriétaire du terrain, et qui ne compte donc pas déménager.

Mais avant cet investissement, Dejean Marine entend déployer une nouveauté dans les six mois à venir : un site marchand pour digitaliser les commandes les plus simples. Étonnant ou non, l’entreprise ne dispose pour le moment que d’un site vitrine. « Toutes nos commandes passent aujourd’hui par des devis. Ouvrir un site de e-commerce sera un moyen de développer notre chiffre d’affaires, notre visibilité et d'attirer de nouveaux clients, notamment les particuliers », résume Erwan de Leissègues. Qui espère aussi renforcer la vente de supports de communication. Peu présente à l’export, Dejean Marine compte néanmoins des clients en Outre-mer, et dans certains pays étrangers via les filiales de grands groupes français, ou des ambassades françaises notamment en Afrique. De quoi générer un chiffre d’affaires sporadique, qu’Erwan de Leissègues ne prévoit pour le moment pas de faire grandir. « J’ai vraiment envie de renforcer notre ancrage national et surtout local, à Bordeaux, en Gironde. Je le vois quand je me promène dans la rue, il y a des drapeaux partout, mais ils ne viennent pas tous d’ici ! Le marché est important », conclut le dirigeant.

Dejean Marine
Fondée en 1923
Basée à Bordeaux
20 salariés
CA : 2M€

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