Comment Terres de Natures va accélérer Humblot… et réciproquement - Premium

Entrepreneur aux racines girondines - il est né à Talence et a grandi à Gradignan - Matthieu Gufflet a d’abord monté une première société, baptisée EPSA, cabinet de conseil en optimisation de performance opérationnelle, basé à Paris et qui réalise un milliard d’euros de chiffre d’affaires avec quelque 3.000 salariés, rien de moins. Début 2020, il lance Terres de Natures « pour diversifier mes activités dans des domaines qui m’étaient chers », en l’occurrence l’hôtellerie, la restauration/gastronomie et la viticulture. Il y loge notamment le Château de Callac (40 hectares, Graves) acquis en 2007 et enrichit rapidement le portefeuille, qui comprend déjà une vingtaine de sites français (à l’exception d’un lieu situé dans la palmeraie à Marrakech) : six hôtels, huit restaurants et quatre vignobles, ainsi que six épiceries à l’enseigne Mère Brazier, du nom du restaurant lyonnais. Dans la quasi totalité des cas, Matthieu Gufflet acquiert les murs, le fonds et maintient à l'interne l’exploitation, « pour tout maîtriser ». Au total, le groupe emploie quelque 350 personnes - dont 200 recrutées depuis la création du label Terres de Natures - et a mobilisé plusieurs dizaines de millions d’euros pour les acquisitions et les investissements. Son chiffre d'affaires annuel s'élève à environ 30 millions d’euros. A chaque fois, malgré la diversité des lieux et des sites (40% en Aquitaine, 30% en Auvergne-Rhône-Alpes et 20% en Ile-de-France), plusieurs caractéristiques se retrouvent : « des sites ancrés dans une nature préservée, je ne peux pas acheter dans un environnement urbain », avec certains critères d’accessibilité, notamment la relative proximité d’une gare TGV et la « possibilité d’y faire un projet, ne pas acquérir un site totalement abouti mais plutôt pour le rénover fortement et en faire un bel établissement. Pour y faire des chambres, de la restauration et, si possible, de la viticulture », détaille le dirigeant. Une récente acquisition vient compléter le tableau : celle du traiteur girondin Humblot (40 collaborateurs, plus de 7 millions d’euros de chiffre d’affaires). Au-delà de la problématique de la transmission de l’entreprise et de ses savoir-faire - Guy Humblot a passé l’âge légal de la retraite depuis une poignée d’années - l’idée globale est « d’associer les talents et de mettre en place des synergies », annonce Matthieu Gufflet.Humblot rencontre la Mère Brazier« On a fait une opération très rapide, on s’est mis d’accord en quelques semaines à peine », raconte le dirigeant. Il sera accompagné sur ce nouveau business pendant quatre ans par un Guy Humblot qui « avec ses 43 ans dans le business connaît mieux que quiconque la façon d’être un bon traiteur ». En matière de synergie immédiate, le traiteur girondin sera ainsi mobilisé de façon prioritaire pour toutes les prestations internes de Terres de Natures et ses différentes sites, « quand on va faire des mariages au sein de l’Auberge Ostape à Bidarray par exemple, Humblot aura la préférence ». Par ailleurs, « on va mettre nos vins à disposition d’Humblot pour ses prestations », ajoute-t-il. Et d’évoquer également les cultures réalisées dans les fermes urbaines, lieux d’agriculture en hydroponie - développés avec Vif Group et Limagrin - dont Matthieu Gufflet est actionnaire majoritaire, qui viendront enrichir le sourcing produits du traiteur.Par ailleurs, le laboratoire de ce dernier, situé à Canéjan, servira à l’avenir pour réaliser en de plus grandes quantités des produits emblématiques des épiceries à l’enseigne Mère Brazier, aujourd’hui réalisés de façon artisanale. À cet égard, le laboratoire de Canéjan va faire l’objet d’investissements conséquents, notamment en matériel et équipes complémentaires, qui accompagneront la montée en puissance du réseau Mère Brazier, qui devrait passer de six à une vingtaine de sites. « On va en faire un vrai centre névralgique. L’idée est de ne pas démultiplier les sites de production, pas dans l’immédiat en tout cas, et de positionner Humblot sur une logistique nationale », confirme le dirigeant.Un deuxième cycle de croissanceCette acquisition d’Humblot, si elle implique des développements et des investissements à mener, marque la fin d’un premier cycle de croissance pour Terres de Natures. « Nos métiers commencent à être complets. Pour encore quelques mois, on va surtout chercher à intégrer, consolider, rénover. L’idée c’est de mettre à niveau les sites acquis en termes d’infrastructures, de recrutement, d’offres clients. Mais aussi d’intégrer tout ce qui est fonctions au niveau du groupe, support, communication… ». Une relative prise de respiration, avant de repartir de plus belle. « Mi-2025, on va repartir sur un nouveau cycle d’acquisitions, pour pouvoir à nouveau trouver de beaux endroits ». Outre les régions dans lesquelles il est déjà présent, le label Terres de Natures pourrait à cette occasion élargir son horizon. « L’idée c’est aussi d’ouvrir des régions complémentaires, comme la Bretagne pour la partie hébergement-restauration, la Loire aussi pour la partie viticole, ou encore le Languedoc. » Une nouvelle étape qui ne serait pas que géographique. « Il y a tout un pan qui nous manque encore, au-delà du bien-être intérieur qu’on adresse avec la restauration et la viticulture, c’est le bien-être extérieur ». Et de détailler sa pensée : « on s’intéresse aux produits de bien-être, comme les huiles de massage qu’on pourrait obtenir avec les production de nos fermes urbaines, mais aussi des produits détox comme des tisanes ou d’hygiène, tout ce qui est “amenities” dans les hôtels donc les shampooings, les savons… » Ou comment chaque actif peut être valorisé au mieux via l'ensemble des activités du groupe.

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