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Activ’Inside investit 12M€ pour une usine de compléments alimentaires - Premium

Stratégie
jeudi 12 janvier 2023

L'usine a nécessité 12 millions d'euros d'investissements. Crédits : Activ'Inside

Le spécialiste de la neuro-nutrition Activ’Inside se dote d’un nouvel outil industriel, qui sera opérationnel dès 2023. Une usine de façonnage, pour maîtriser l’ensemble de la chaîne de production, de la transformation de la matière première au conditionnement des produits.

Maîtriser l’ensemble de la chaîne de production des compléments alimentaires. Tel est l’objectif d’Activ’Inside, basée à Beychac-et-Cailleau, en Gironde. Depuis 2009, la PME se positionne en spécialiste de la neuro-nutrition, et plus particulièrement en ingrédientier. « Nous prenons la matière première, puis nous la transformons pour nos clients selon leurs besoins », explique à Placéco David Gaudout, cofondateur de l’entreprise et directeur de l’innovation. Cette matière première, ce sont des extraits végétaux issus du safran ou du marc de raisin entre autres, réduisant le stress ou prévenant le déclin cognitif.

Mais aujourd’hui, Activ’Inside entend aller plus loin, avec la construction d’une usine de façonnage de compléments alimentaires. Elle y a investi 12 millions d’euros dont la majorité en propre, soutenue par ses actionnaires Aquiti Gestion et Bpifrance, et accompagnée par les programmes France Relance et Feder (fonds européen de développement régional). « Avec cet outil nous intégrerons l’aval de notre activité, à la demande de plusieurs de nos clients, reprend David Gaudout. Nous ne transformerons plus seulement les matières premières mais nous les formulerons pour les transformer en gélules, en comprimés, tout en intégrant l’aspect marketing et une validation réglementaire. Cela suppose de comprendre ce que nos clients vont mettre en avant auprès de leurs propres clients, et d’écrire des allégations de santé selon les spécificités des pays. »

Une usine et un logiciel breveté

L’usine de 3.200 m², située à quelques centaines de mètres des locaux de l’entreprise, devrait être opérationnelle au 1er semestre 2023. Et dans la foulée, produire ses premiers compléments alimentaires : sous forme de poudres (de la pesée au conditionnement en vrac), de « gummies » ou de gélules. 15 emplois seront créés dans les deux ans à venir, notamment un poste de pharmacien responsable, mais aussi dans la logistique, l’approvisionnement et la production.

En parallèle de cet outil industriel, Activ’Inside a récemment finalisé Fast Track Formulation, un logiciel ayant nécessité deux ans de développement. Une plateforme numérique brevetée, en lien direct avec l’usine, et qui permet aux commerciaux d’aider les clients à formuler un produit selon leurs attentes. « Nous avons une expertise sur la formulation, les notions réglementaires, le support scientifique nécessaire. Mais cela prend énormément de temps, et si les trois cofondateurs que nous sommes, connaissons toutes les spécificités, quelqu’un qui débute n’a pas tout en tête. Grâce à notre logiciel, il peut aider le client à composer son produit de façon pratique en 15 minutes seulement. » Pour schématiser, Fast Track Formulation est aux compléments alimentaires ce que les logiciels 3D sont à l'architecture.

20% du CA pour la R&D

Le cœur de métier d’Activ’Inside, la transformation des ingrédients, ne disparaîtra pas pour autant. La société flèche chaque année 20% de son chiffre d’affaires en R&D, et 17 personnes font partie du pôle recherche. « On a une dizaine d’études cliniques en cours sur plusieurs actifs, pour permettre à nos clients de se différencier avec une vraie science. Pas de la "science washing" », souligne le cofondateur. La PME a enregistré en 2022 un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, et depuis plusieurs années, une croissance annuelle de +30% en moyenne. Pour se renforcer à l’échelle internationale (75 à 80% de l’activité à l’export), Activ’Inside recrute également un directeur commercial Europe. Et après avoir ouvert un bureau à Bangkok il y a un an, la PME vise désormais « un cran au-dessus » : les Etats-Unis, premier marché mondial des compléments alimentaires. « Nous ouvrirons très probablement une filiale là-bas, c'est en cours de réflexion. Mais nous restons une PME, nous ne devons pas nous disperser trop rapidement », tempère David Gaudout. Ce déploiement stratégique pourrait être effectif dans les deux ou trois ans à venir.

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