Pour Patrick Seguin (CCI), les nouvelles mesures de soutien aux entreprises sont « efficaces » - Premium

C’est un président de la CCI Bordeaux Gironde optimiste, qui a tenu, ce mercredi 5 janvier, un point presse de rentrée. Malgré une réactivation de la cellule de crise mise en place par la chambre consulaire, pour aider et accompagner les entreprises du territoire, Patrick Seguin a souligné que peu d’entreprises sont aujourd’hui dans de graves situations financières. « On entend dire que l’économie va se casser la figure, jusqu’à maintenant ce n’est pas le cas. On dit tous les six mois qu’on va se retrouver avec un paquet d’entreprises au tribunal de commerce, or ce dernier n’est pas en léthargie mais presque. » Le président de la CCIBG a nuancé tout de même son propos, soulignant que lorsque ces rares entreprises en graves difficultés demandent de l’aide, « c’est souvent trop tard ». Revenant sur les annonces du ministre de l’Économie Bruno Lemaire, et les nouvelles mesures d’aide aux entreprises, Patrick Seguin juge « plus efficace » une sorte de « quoi qu’il en coûte amélioré ». « Les décisions qui ont été annoncées lundi sont exactement celles que nous avions proposées en septembre dernier au niveau national », a précisé l’élu de la chambre consulaire. Notamment, le remboursement à 100% de l’activité partielle pour les entreprises faisant l’objet de nouvelles restrictions, dès lors qu’elles enregistrent une perte de chiffre d’affaires de 65%. « Avant, c’était 80%, a repris Patrick Seguin. Cette évolution n’est pas neutre, et va aider toutes les entreprises de l’événementiel, du tourisme, qui sont concernées actuellement. »PGE, indemnités et télétravail Autre mesure annoncée par le gouvernement, une procédure de traitement accélérée pour les indemnités qu’une entreprise pourrait percevoir (d’un montant inférieur à 50.000 euros). « Désormais, c’est du déclaratif et c’est ce que l’on demandait, s’est réjoui Patrick Seguin. Pouvoir faire du déclaratif, que l’entreprise touche l’indemnité rapidement, pour qu’ensuite nous, dans les CCI, vérifiions les dossiers. Cela a été acté et bien sûr il y aura des contrôles que nous ferons si nécessaire. » Les prêts garantis par l’Etat (PGE) sont aussi concernés par les annonces et le premier remboursement pourra être repoussé de six mois « en fonction des situations réelles économiques » des entreprises. « Surtout, on va vers un étalement du remboursement sur dix ans, note le président de la chambre consulaire. Cela va améliorer les bilans des entreprises, car la dette sera moins forte. » Favorable au télétravail, Patrick Seguin a néanmoins pointé du doigt une incohérence légale. Si le gouvernement parle d’une obligation au télétravail, et de possibles sanctions en cas de manquement, « pour que ce soit obligatoire il faut un amendement voté par le Parlement », qui doit se réunir après le 15 janvier. « Aujourd’hui, je dis qu’on ne peut pas obliger quelque chose qui n’existe pas dans la loi. » Patrick Seguin prône la confiance envers les entreprises, et cite un chiffre parlant : deux entreprises girondines seulement (sur les 100.000 du département) ont écopé d’un rappel à l’ordre sur des manquements au télétravail, entre juin et décembre dernier. « Ce n’est rien, ce qui signifie que le télétravail fonctionne bien. »Être écouté durant les élections Enfin, le président de la CCIBG a évoqué les prochaines élections présidentielle et législatives, et le souhait des chambres consulaires d’être « présentes dans le débat », en formulant huit propositions. « Ce sont des propositions nationales dans lesquelles nous avons œuvré activement, et les CCI de France représentent 3,8 millions d’entreprises, donc on considère que l’on a un certain poids ». - Investir massivement dans le développement des compétences des jeunes et des adultes. « Par exemple, en France il y a entre 750.000 et 900.000 personnes qui partent à la retraite tous les ans. Si ces personnes, deux ans avant leur départ, avaient une mission de tutorat pour accompagner dans le savoir-faire et le savoir-être les jeunes et moins jeunes qui arrivent sur le marché, dans cinq ans il n’y aurait plus de chômage », a évoqué Patrick Seguin. Les CCI demandent une exonération de charges sur les salaires concernés.- Faire le choix d’une France d’entrepreneurs, en proposant notamment une « conduite accompagnée » aux apprentis créateurs et repreneurs d’entreprise. Cela consisterait en une formation théorique et pratique, notamment auprès des chefs d’entreprise volontaires. - Développer le commerce de proximité pour reconquérir les centralités dans tous les territoires. « Il y a notamment un sujet que je veux remettre au goût du jour avec la municipalité de Bordeaux, pour une meilleure logistique du dernier kilomètre. C’est la création d’espaces de logistique urbaine dans les cœurs de ville à destination des commerçants », a illustré Patrick Seguin. - Engager l’ensemble du tissu d’entreprises de l’industrie et des services à l’industrie dans le renouveau productif. Il s’agit de la multiplication des plateformes technologiques partagées, à disposition des TPE et PME. « Dans certains secteurs géographiques, il y a des savoir-faire particuliers, a poursuivi l’élu consulaire. Il faut aider les entreprises à être dans ces secteurs pour qu’elles se fassent connaître et décrochent de nouveaux marchés. » - Protéger les maillons clé des chaînes de valeur constituant des points forts de l’industrie française. « Il s’agit de renforcer les fonds propres des entreprises, et de leur faire comprendre qu’elles ont intérêt à faire entrer à leur capital des structures comme Bpifrance, pour une période définie dans le temps, et qui vont les aider à se développer. » - Transformer les conséquences de la crise sanitaire en atout pour demain, notamment en privilégiant durablement le « fabriqué en France ».- Accélérer les transitions écologiques et numériques des TPE et PME, en inscrivant dans la durée l’accompagnement et le financement de ces transitions. - Soutenir l’internationalisation des PME, par la mobilité des VIE en France, ou encore par l’instauration d’un crédit d’impôt pour ces entreprises, proportionnel à l’accroissement de leur chiffre d’affaires à l’export.

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