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Nouvelle-Aquitaine : un cluster pour tisser du lien entre les acteurs de la laine

Écosystème
mercredi 10 avril 2024

En Nouvelle-Aquitaine, 2.300 tonnes de laine sont produites chaque année. Crédits : IN

Le cluster RésoLAINE entend fédérer la centaine d’entreprises textiles « laine » de Nouvelle-Aquitaine. En mettant l’accent sur du réseautage de proximité, mais aussi sur des actions en faveur du développement économique et de la R&D. Explications.

La Région Nouvelle-Aquitaine aime innover. Elle le prouve une nouvelle fois, en créant « le premier cluster laine de France ». Baptisé RésoLAINE, il est officialisé depuis le 3 avril dernier, après une année de préfiguration. Co-porté par l’association dédiée à la filière Lainamac, et par la CCI Bayonne Pays basque, il ambitionne de fédérer la centaine d’entreprises textiles « laine » de Nouvelle-Aquitaine. « Lainamac est spécialisée dans l’artisanat textile, la montée en compétences des artisans et artisans d’art, localisés sur le secteur de la tapisserie d’Aubusson, explique à Placéco Géraldine Cauchy, directrice de la structure. En nous rapprochant de la CCI, l’objectif et d’aller au-delà de cette filière textile métiers d’art, et d’embrasser l’ensemble des secteurs d’activités liés à la laine - à la fois sur le volet plus industriel, agricole, tech… »

40% des entreprises ciblées par RésoLAINE sont des PME. Elles sont principalement implantées sur trois bassins « de savoir-faire historiques » : la région d’Angoulême (16) et sa fameuse charentaise, les Pyrénées-Atlantiques et le béret basque, et le sud de la Creuse avec la tapisserie.


Car la Nouvelle-Aquitaine est une terre de laine. Elle représente 20% des ressources nationales en la matière, et en produit chaque année 2.300 tonnes. « Au global, ce sont une douzaine de secteurs d’activité clefs qui sont présents sur la région, reprend Géraldine Cauchy. Le tricotage, le tissage, la teinture, la confection… Mais par exemple, nous n’avons pas d’outil de lavage spécifique - des entreprises collaborent par exemple avec le dernier lavage semi-industriel de France, localisé dans le massif central, et avec un petit acteur dans les Pyrénées. »

Accompagner les jeunes entreprises

Alors pour accélérer, RésoLAINE s’est dotée d’une feuille de route constituée de quatre axes. Objectif : pouvoir intervenir à la fois sur le champ du développement économique, de l’innovation, de la formation et l’emploi, et bien sûr sur la promotion des filières. Sur l’aspect économique, le cluster pourrait aider au montage de projets, et participer à la création d’un vrai réseau entre les professionnels. « Dès cette année, nous créerons une plateforme pour nos adhérents. Avec une cartographie des acteurs, pour faciliter le réseautage de proximité », esquisse ainsi la directrice de Lainamac. Le cluster entend également jouer un rôle dans l’incubation et l’accélération d’entreprises.

Quant au volet R&D, « il s’agit de continuer de mettre au point des débouchés textiles et hors textiles, trouver des voies massives de transformation de la laine », affirme Géraldine Cauchy. Qui précise : « On estime que seulement 10% de la laine néoaquitaine peut être transformée par des entreprises de la région, pour les 90% restants, il faut trouver des débouchés ailleurs. » Des études techniques et de marchés pourraient à l’avenir être lancées, tout comme des partenariats de recherche. Avec, en bout de chaîne, la mise en place de lots de laines tracés (voire labellisés), et une plateforme permettant aux entreprises de sourcer la matière.

Sur l’aspect industriel, évoqué par la directrice de Lainamac : « La laine a perdu des marchés sur lesquels elle était maître, avant. L’objectif est à la fois de reconquérir ces marchés perdus, mais aussi d’en conquérir de nouveaux. L’un des plus intéressants pour la laine de mouton, concerne les articles de literie, de matelasserie par exemple. Il y a aussi des marchés tels que du calage dans les emballages - c’est de la mousse qu’on utilise, alors qu’on pourrait tout à fait utiliser des flocons de laine bien propres. On parle aussi de filtration, la laine a des vertus de dépollution, et c’est en lien avec notre littoral. » Et de conclure, prudente : « Il ne s’agit que de pistes très larges, ce ne sont pas encore des débouchés sur lesquels le cluster a pu travailler. »

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