Placéco Gironde, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Nouvelle-Aquitaine : le Medef monte au créneau des européennes

Écosystème
mardi 19 mars 2024

Fabrice Le Saché, vice-président Europe du Medef national, entouré de François Perrin, président du Medef Nouvelle-Aquitaine et Mathias Saura, président du Medef Gironde, échangeaient lundi avec les adhérents néo-aquitains - crédit AL

Bien décidé à renforcer son influence auprès des institutions européennes, le Medef réunissait lundi ses adhérents néo-aquitains à Bordeaux pour recueillir leurs retours et alimenter les propositions qu’il portera auprès des principales têtes de liste aux élections du 9 juin. L’occasion, aussi, de sensibiliser les adhérents face à ce que le mouvement patronal qualifie de « risque de décrochage réel ».

À sa façon, le Medef aussi a débuté sa campagne des européennes. Fin janvier, le mouvement patronal a initié, à Strasbourg, un « tour de France » des Medef territoriaux, pour identifier et recueillir les priorités et les spécificités locales exprimées par ses adhérents. Lundi, c’est à Bordeaux que s’est arrêté Fabrice Le Saché, vice-président du Medef en charge de l’Europe, pour une rencontre avec une trentaine de patrons, accueillis dans les locaux du négociant Millésima.

Et c’est autour de l’export que se sont naturellement concentré les débats. « Chaque région s’exprime sur ses sujets les plus sensibles. On a la chance d’être une région d’export avec l’aéronautique, la viticulture, le cognac », rappelle Mathias Saura, président du Medef Gironde. Un sujet régional, mais aussi d’actualité, puisque la rencontre intervient à quelques jours du vote crucial du Sénat, programmé jeudi 21 mars, sur l’accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada (projet CETA), qui soulève la question du rôle, mais aussi du poids de l’institution dans les négociations commerciales avec le reste du monde.

« Il faut faire attention, chaque barrière protectionniste est un enjeu pour des milliers d’emplois. Nous appelons évidemment à la ratification du CETA. C’est un accord qui nous avantage, puisque les flux commerciaux progressent au bénéfice de la France, tout en nous permettant d’étendre la protection des IGP », fait valoir Fabrice Le Saché. « Ne pas avoir d’accords commerciaux, c’est être à la merci de représailles », abonde François Perrin, président du Medef Nouvelle-Aquitaine, en référence aux sanctions prises à l’encontre des vins ou des spiritueux français par les Etats-Unis, puis la Chine. D’où la nécessité, pour le mouvement patronal, de porter au niveau européen les problématiques des chefs d’entreprise français.

Faire entendre le patronat français à Bruxelles et Strasbourg

Reste à faire entendre la voix du mouvement patronal à Bruxelles et à Strasbourg. Une nécessité, pour Fabrice Le Saché, face au « risque de décrochage réel » qui menace le Vieux continent face aux économies américaines et asiatiques, accélérée par le point de bascule que représente l’élection d’une nouvelle Commission. « Il y a un besoin impérieux de réorienter le paquebot européen vers un cap de compétitivité et de croissance », défend-il. Par quel levier ? « Il faut retrouver une Europe fondée sur des projets identifiés, que ce soit l’Europe du Lyon-Turin, des batteries ou du photovoltaïque, c’est en crantant l’Europe sur des projets économiques qu’on la portera positivement ».

Outre la mobilisation de sa base en France, le Medef indique vouloir renforcer ses effectifs à la Commission et au Parlement, avec sept à huit personnes sur place chargées du lobbying, et la création prochaine d’une maison des Entreprises de France à Bruxelles. Des moyens encore modestes vis-à-vis de la concurrence : « Les grandes ONG ont 70 personnes sur place, le patronat allemand en a 30 », indique le vice-président.

Les chefs d’entreprise néo-aquitains se mobiliseront-ils sur des élections européennes, traditionnellement marquées par de faibles participations ? « 70% des règles qui régissent la vie de nos entreprises au quotidien trouvent une origine à Bruxelles ou à Strasbourg. Et 60% de notre économie dépendent du marché intérieur, directement ou indirectement. On ne peut pas ne pas s’intéresser à l’Europe », s’exclame Fabrice Le Saché.

Sur le même sujet