Forte hausse en 2022 pour Lectra malgré un environnement dégradé

Fournisseur de solutions industrielles et de technologies pour les industries utilisatrices de tissus, le groupe Lectra (2.500 personnes dans le monde) indique avoir réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 521,9 millions d’euros, en hausse de 35% (à données réelles). Au cours de l’année écoulée, plusieurs facteurs ont eu un impact sur l’activité. Dont la guerre en Ukraine. « Dès le début du conflit, la société a décidé d’arrêter ses opérations en Russie en cessant l’activité de sa filiale Lectra Russie et en stoppant toute livraison de produit ou de service, expose d’emblée la direction, qui souligne que l’exposition directe du groupe à l’Ukraine et à la Russie est faible, avec en 2021 une contribution de ces deux pays inférieure à 1% de son chiffre d’affaires ». Concernant les facteurs macroéconomiques liés, les conséquences ont là encore été limitées pour le groupe « en raison de sa faible exposition aux coûts de l’énergie et d’une dépendance limitée aux matières premières les plus touchées ».

Le groupe, qui a toutefois dû répercuter en janvier puis en juillet la hausse de ses coûts de revient sur ses prix de vente, a par ailleurs subi la gestion de l’épidémie de Covid-19 en Chine, dont les effets négatifs se sont fait sentir à l’échelle de l’Asie. Concernant son périmètre, Lectra a signé en fin d’année dernière l’acquisition de la société néerlandaise TextileGenesis, quelques mois après avoir renforcé ses liens avec Glengo Teknoloji, désormais distributeur exclusif à l’échelle du groupe sur un marché turc en plein expansion. Au-delà, les commandes de licences perpétuelles de logiciels, d’équipements et de leurs logiciels et de services non récurrents sont restées stables en 2022 (202,5 millions d'euros), pendant que la valeur annuelle des commandes de nouveaux abonnements logiciels augmentait de 34%, « démontrant le succès des offres SaaS pour l’industrie 4.0 », souligne la direction dans un communiqué.

Une structure financière renforcée

Dans ce cadre, le résultat opérationnel courant progresse de 54% (68,5 millions d’euros), pour un résultat net annuel en hausse de 55% à 43,8 millions d’euros. Si le groupe concède que « le cash-flow libre courant (43,7 millions d’euros) est en légère diminution par rapport à 2021, du fait d’une augmentation temporaire du besoin en fonds de roulement », il affiche par ailleurs des capitaux propres en hausse à 452,2 millions (vs 400,8 millions à fin 2021) et une trésorerie nette positive de 11,4 millions, moins de deux ans après avoir signé un très gros chèque pour acquérir son concurrent américain Gerber Technology. S’appuyant sur ces fondamentaux financiers et sur une ambition initiée dès 2017, Lectra veut pousser les feux afin de « s’imposer comme acteur incontournable de l’industrie 4.0 sur ses trois marchés sectoriels stratégiques, la mode, l’automobile et l’ameublement ». Au travers de la nouvelle feuille de route stratégique qu’il vient de bâtir pour la période 2023-2025, Lectra veut « tirer pleinement profit de son changement de dimension (…) pour accélérer sa croissance » et prévoit de poursuivre sur la voie de l’abonnement au détriment des licences perpétuelles pour « augmenter significativement le volume du SaaS dans son chiffre d’affaires », tout en continuant à saisir les opportunités de croissance externe.

Lectra se donne ainsi un objectif de chiffre d’affaires entre 522 et 576 millions d’euros en 2023, soit une croissance comprise entre 2 et 12% à cours de change constants, pour un EBITDA courant qui oscillerait entre 90 et 113 millions d’euros. L’ambition à l’horizon 2025 est de dépasser les 700 millions de chiffre d’affaires, dont 10% via l’offre SaaS.