Alstom, numéro 1 du dépôt de brevets en 2022 en Nouvelle-Aquitaine - Premium

En 2022, le site Alstom de La Rochelle a déposé 67 brevets auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Il arrive en tête du palmarès 2022 de Nouvelle-Aquitaine des déposants de brevets, qui comptait en tout 503 demandes. « Nous étions dans un contexte particulier avec le développement de la nouvelle génération de TGV, Avelia Horizon, donc nous avons fait particulièrement attention et fourni des efforts importants pour la protection intellectuelle de ce produit avec une révision régulière des équipes de conception autour des solutions mises en œuvre », explique Christian Boneill, responsable innovation sur le site Alstom de La Rochelle pour la partie engineering qui compte 350 personnes, avec un large panel de métiers (informaticiens, mécaniciens, électromécaniciens…). La gestion en elle-même des brevets n’est pas réalisée directement sur place. « Nous évaluons les sujets potentiels qui peuvent faire l’objet d’un brevet, nous travaillons sur des idées et nous les soumettons à un comité de sélection international au sein du groupe. Je fais le relais entre les inventeurs sur le site et l’équipe centrale pour déposer le texte du brevet et le formuler », précise le responsable avant d’ajouter : « Dans le cadre de notre processus d’innovation, des trophées sont attribués chaque année à l'échelle du groupe Alstom et nous sommes fiers d'avoir eu cinq innovations reconnues à cette occasion ». Concernant les brevets déposés en 2022, une part significative concernait la structure du train et les savoir-faire associés, et notamment la masse du TGV pour optimiser son industrialisation et donc son coût. Certains brevets étaient aussi en lien avec la modularité du produit selon ses besoins d’exploitation. En effet, l’innovation principale de cette cinquième génération de TGV porte sur sa modularité pour convertir facilement les rames de la première à la seconde classe et inversement (lire notre article).Amélioration continue Les équipes ont aussi déposé des brevets concernant l’optimisation du système de diffusion de l’air dans le train, par exemple. « Nous avons certains savoir-faire que nous préférons ne pas breveter mais garder en secret industriel. L’aérodynamisme, par exemple, a été un axe important de travail afin de contribuer à réduire la consommation énergétique du train, avec un gain de 20% par rapport à la précédente génération, mais cela n’a pas été nécessairement breveté. Nous avons un rituel dans l’équipe pour s’assurer que les idées au quotidien soient protégées », précise Christian Boneill. L’éco-conception est également un critère réglementaire et de conformité avec notamment le recyclage des produits et le bilan carbone du train qui est réalisé depuis l’extraction des différentes matières pour le fabriquer jusqu’à son démantèlement. Une quinzaine de personnes travaillent sur ce point à La Rochelle. Un peu plus de 20% de la masse du train est composée de matériaux recyclés. « Les matériaux utilisés doivent avoir une tenue dans le temps sur 30 à 40 ans ». L’équipe innovation est donc dans une démarche d’amélioration continue sur l’optimisation du produit et son industrialisation. « Cela passe également par la mise en œuvre de nouvelles méthodes de travail afin d’améliorer la collaboration entre le personnel et nos clients », ajoute le responsable. Avec l’augmentation de la cadence de production du TGV M, qui passera d’ici 18 mois d’une voiture tous les huit jours à une tous les deux jours, l’amélioration de la logistique va aussi être un enjeu important.

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