La Brasserie Parallèle veut vendre un million de bouteilles de kéfir d'ici 5 ans
La Brasserie Parallèle, qui produit une boisson à base de kéfir, vient de déménager à Floirac. Elle peut désormais produire jusqu’à 1.000 litres par semaine, et espère franchir la barre du million de bouteilles vendues d’ici cinq ans. Son cœur de cible : les magasins bio.
Laurent Drège et Guillaume Soares ont lancé la Brasserie Parallèle en 2019. « J’étais ingénieur dans de grands groupes comme Engie, mais j’ai toujours été passionné par la gastronomie, se remémore Guillaume Soares. J’ai entamé une reconversion professionnelle et c’est en travaillant dans une brasserie que j’ai été piqué par le processus de fermentation. » Les deux associés décident alors de se lancer dans l’entreprenariat et se tournent vers une boisson méconnue : le kéfir.
Une boisson mystérieuse
« Le kéfir est un levain, développe Guillaume Soares. Une symbiose entre des bactéries lactiques et de la levure de bière. Il se nourrit avec du sucre, de l’eau, du jus de citron et un fruit, en l’occurrence de l’abricot pour nos boissons. Ainsi il se reproduit, en quelques sortes, sous forme de grains. » Mais le plus intéressant, c’est qu’on ne sait pas, aujourd’hui, le synthétiser. « C’est un grand mystère, renchérit Laurent Drège. Il est apparu dans plusieurs endroits sur Terre. Quant à sa découverte, l’hypothèse la plus probable est qu’un chercheur aurait trouvé des grains au Mexique, dans un cactus, avec l’eau qui fermente. »
Si le kéfir possède des vertus notamment pour le transit intestinal, c’est avant tout pour ses qualités gustatives que le duo de la Brasserie Parallèle l’a choisi. « Nous créons nos boissons qui sont certifiées bio comme une alternative à l’alcool. Surtout, les grains de kéfir se transmettent de la main à la main : nous voulons rendre la boisson accessible à tous. »
La Brasserie Parallèle propose trois parfums différents - Photo MB
28.000€ collectés grâce au crowdfunding
Les cofondateurs de la brasserie ont démarré leurs tests chez eux, il y a deux ans. Puis, accompagnés par Technowest, ils entament la production à plus grande échelle pour voir si leur projet est viable. « Nous produisions 200 litres à la fois, reprend Laurent Drège. Cela nous prenait deux semaines. Nous avons éprouvé le concept, ce n’était pas une évidence au départ que les gens s’intéressent à notre boisson. » Ils multiplient les prospections pour vendre leurs produits en B2B, à des magasins bio ou des CHR (cafés-hôtels-restaurants).
Alors en septembre dernier, ils lancent une campagne de crowdfunding. D’abord pour financer une partie de leurs matériels, ensuite pour se faire connaître. 28.000 euros ont été collectés en quarante jours, quand l’objectif de départ était de 10.000 euros. « Nous avons été agréablement surpris ! Cela nous permet de fédérer une vraie communauté, de nous faire un nom. »
De nouveaux locaux à Floirac
Depuis quelques mois, le duo a posé ses valises dans un bâtiment à Floirac. « Nous venons de produire notre premier brassin, se réjouit Guillaume Soares. Mais le kéfir est encore méconnu en France, chaque étape de développement est de la R&D interne. Il y a tout à inventer, pour professionnaliser l’approche. » (à lire également : La Ferme de l'or vert se donne trois ans pour être rentable) Désormais ce sont 1.000 litres qui peuvent être produits par semaine. « La demande est là, les magasins bio sont ouverts durant le confinement alors nous n’avons pas de mal à vendre nos boissons, affirme Laurent Drège. Le challenge, c’est de faire de la prospection. »
Les deux associés souhaitent rester dans le B2B, en trouvant des distributeurs dans les prochains mois à venir. « L’objectif est de sortir du département. De s’étendre à toute la région ainsi qu’à Paris. » Dans cinq ans ils espèrent avoir franchi la barre du million de bouteilles vendues, et tablent sur un chiffre d’affaires multiplié par deux chaque année. « D’ici trois ans, nous espérons nous imposer comme une marque nationale ».
La Brasserie Parallèle
Floirac
2 salariés
CA 2020 : 50.000€
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