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Alimentation : la Ferme de l'or vert se donne trois ans pour être rentable

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lundi 26 octobre 2020

Fatima Hamaidi est la cofondatrice de la Ferme de l'or vert - Photo MB

À Bruges, la Ferme de l’or vert produit depuis quelques mois de la spiruline artisanale. Ses fondateurs espèrent devenir rentables d’ici trois ans, et misent sur un chiffre d’affaires de 90.000 euros pour atteindre la stabilité. Mais la concurrence étrangère est importante : 90% de la spiruline que l’on trouve en magasins ne vient pas de France.

« Après avoir fait des études de commerce j’ai travaillé dans le domaine de la direction générale, se remémore Fatima Hamaidi. Cela ne me correspondait pas, j’avais envie de me rapprocher du monde de l’agriculture, d’être en extérieur. » En avril 2019 elle crée la Ferme de l’or vert avec Arthur Florean. Après plusieurs mois à chercher un terrain puis réaliser les travaux, le duo vient de boucler sa première récolte de spiruline. Mais au fait, c’est quoi cet aliment ?

Un superaliment aux propriétés intéressantes

« La spiruline est à mi-chemin entre la microalgue et la cyanobactérie, déroule Fatima Hamaidi. Elle est très nutritive et permet de combler les besoins quotidiens en fer, vitamines et protéines. Elle se consomme rarement fraîche, et le plus souvent, est vendue sous sa forme déshydratée. »

La culture de ce produit se fait dans des bassins d’eau saumâtre, sous une serre pour maintenir une température suffisante. « Sa récolte suit sa saisonnalité. Là par exemple la spiruline va entrer en hibernation, car on ne chauffe pas les serres. »

Un projet dimensionné pour deux

À la Ferme de l’or vert aucun pesticide, conservateur ou additif n’est utilisé, et l’ambition des gérants est avant tout de se faire connaître localement. « La Fédération des spiruliniers de France recense une centaine de fermes aux quatre coins de l’Hexagone. L’idée n’est pas de vendre nos produits ailleurs, car nous ne voulons pas empiéter sur la zone géographique des autres. » Actuellement la vente s’effectue directement à la ferme, mais le duo sera présent sur certains marchés dans les mois à venir.

Le projet de Bruges a été dimensionné pour deux, et Fatima Hamaidi et Arthur Florean ne comptent pas embaucher. « Nous avons investi 150.000 euros dans cette ferme. Pour l’instant nous avons un seul bassin de 200 m², qui nous a permis de récolter entre 20 et 25 kg par mois. L’année prochaine notre objectif est d’utiliser quatre bassins, pour récolter entre 80 et 100 kg. »


La spiruline est à mi-chemin entre la microalgue et la cyanobatérie - Photo MB

Se faire une place malgré la concurrence étrangère

Selon Fatima Hamaidi, 90% de la spiruline vendue en magasins vient de l’étranger. « Le leader mondial du marché est la Chine. Le problème c’est que les grands producteurs, qui récoltent des quantités énormes de spiruline, utilisent un procédé de séchage ultra rapide pour la déshydrater. Le produit perd en qualité. Nous, nous utilisons une méthode de séchage à basse température, qui prend entre 7 et 8 heures. »

Pourtant le marché français est énorme, récent, et ses acteurs se structurent encore. Les spiruliniers de l’Hexagone ne produisent que 20% de la consommation française de spiruline. « Le métier existe depuis une dizaine d’années, toutes les machines sont créées au fur et à mesure. C’est encore en développement ! » (à lire également : La Brasserie Parallèle veut atteindre le million de bouteilles vendues d'ici 5 ans)

« Nous visons la rentabilité pour 2023 »

La spiruline est vendue 200 euros le kg. « Notre première récolte a été faite en août, et nous espérons réaliser 4.000 euros de ventes par mois. Il nous faudrait un chiffre d’affaires de 90.000 euros par an pour, dans trois ans, atteindre la rentabilité. »

Si le duo vise à gagner en productivité au fil du temps, les aléas du métier peuvent pénaliser les résultats de la ferme. « Cet été nous avons eu une fuite dans notre bassin, confie Fatima Hamaidi. Alors nous en avons construit un second en un jour pour transvaser la spiruline. C’est aussi ça, lorsqu’on se lance dans une nouvelle activité ! »

La Ferme de l'or vert
Fatima Hamaidi et Arthur Florean
07 71 79 49 07

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