La maison Casteigt s'ouvre un marché en Amérique du Nord - Premium

Créé en 1989, la maison Casteigt porte bien son nom : c'est une affaire de famille avec Jean Marc, le père, Marie Sophie la fille, Pierre le fils et Nicolas le gendre. L'héritage familial aurait dû conduire le premier vers la charcuterie mais c'est le poisson roi des gaves qui aura ses faveurs. Il aura la reconnaissance par ses pairs qui le nomment en 1999 premier maître artisan saurisseur de France suivi en 2005, d'un prix Goût et Santé. Ecoresponsable avant l'heure, Jean Marc ne peut se résoudre à faire incinérer les peaux de saumon dont il découpe les filets. « J'avais du mal avec l'idée de jeter les peaux après chaque production. Je me suis alors demandé ce que je pourrais bien faire pour les écouler de façon responsable. On tanne les peaux de crocodile ou de python alors pourquoi pas le saumon ? Mais on ne s'improvise pas tanneur comme cela. En découvrant les techniques, j'ai su tout de suite que je ne voulais pas de méthodes chimiques. Le recours au chrome est répandu et naturellement plus économique que le tannage végétal. Ce dernier procédé a aussi ses contraintes en termes de durabilité de la coloration.» Entre qualité et durabilité, l'artisan ne se résout pas à abandonner l'idée et fait alors appel à des consultants pour l'aider à trouver le graal. La quête aura duré deux années et pas loin de 200 K€ en R&D au terme desquels une méthode « free metal » (sans produits chimiques) sera trouvée en Toscane (à défaut d'avoir le savoir-faire auprès d’un tanneur français). Le procédé sera alors breveté et depuis, le produit est décliné sous de multiples formes, des mocassins à la casquette en passant par des grips de golf ou des ceintures. Communiquant par nature, il n'a pas manqué d'en adresser deux au couple présidentiel français… Des manteaux en peau de saumon Le champ des possibles semble infini puisque ses peaux de saumon habillent ici le tableau de bord d'une voiture de collection, les selles d'une moto ou d'un cheval et plus généralement tout ce qui touche à la maroquinerie. Plus originale mais pas étonnante cette diversification : « Je fonctionne à l'opportunité à partir du moment où le projet est dans le respect des valeurs qui font l'ADN de la maison. Quand un constructeur me propose d'intégrer mes peaux à la décoration de ses yachts écologiques, j'y vais. Quand un sportif de haut niveau cherche à tester ses planches de kite sous lesquelles il placé du cuir de saumon, j'en suis. Et le plus drôle c'est qu'au premier test il est chronométré à une seconde du record mondial de vitesse.» Les grands noms de la maroquinerie, Jean Marc Casteigt en a rencontré beaucoup. Il a permis de faire découvrir les vertus de ses peaux à nombre d'entre eux, en glissant, avec un clin d’œil pour le Conseil Régional, qu'il aimerait bien entrer dans les ateliers Hermès, de plus en plus aquitains… Avec son partenaire du Québec, les perspectives de marché sont intéressantes. Il aura fallu deux années de discussion pour formaliser cette filière d'importation. Dans le colis, un accord à formaliser avec Ecofaune Boréale, Centre de transfert technologique en fourrure nordique émanation du ministère de l’Économie et de l'Innovation du Québec qui s'intéresse de près au brevet du palois. Mais la maison Casteigt et son pilote ne font pas de business pour le business. Pourquoi vendre ce brevet là où l’on peut créer un partenariat : «Ce projet me rend fier. Mon but est de sublimer l'animal. Un transfert de compétence me rendrait heureux. La réussite d'un projet, c'est le partage de la valeur, en veillant à ce que dans la chaîne, il n'y en ait pas certains qui se gavent au détriment des autres.» Sa quête du zéro déchet, il la poursuit avec la problématique des têtes de saumon. En jeter 100 kg chaque semaine ne lui convient pas du tout. Le voilà donc parti à la recherche de partenaires dans l'agroalimentaire pour ne plus incinérer mais valoriser ces déchets autrement que pour en faire de l'engrais. Médical, cosmétiques. Réponse dans les mois qui viennent.A l'heure du lancement de Placéco Béarn, Jean Marc Casteigt participe, lui, à Québec,au lancement officiel officiel de sa ligne de produits haut de gamme en cuir de saumon avec son partenaire E3M technologies. Un mousquetaire à l'assaut de l'Amérique du Nord. Alexandre Dumas aurait aimé. https://cuirsaumon.ca/ Maison CASTEIGT46 rue Montpensier PAUCA 2022 : 0,7 M€4 salariés

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