Boïko Cuisines lance sa franchise et vise la rentabilité en 2025 - Premium

« Boïko », le nom a une consonance vaguement slave ; c’est d'ailleurs un nom de famille très répandu en Ukraine. Mais ne cherchez aucune origine est-européenne dans le nom de Boïko Cuisines. « Au départ, je voulais appeler l’entreprise Oïko, d’après le nom de la déesse de l’habitat dans la mythologie grecque. Mais c’était déjà pris », regrette Lionel Bordes. Qu’à cela ne tienne, il ajoute au nom la première lettre de son nom de famille. Ce sera donc « Boïko », pour ce projet de franchise que l’entrepreneur béarnais s’apprête à lancer à l’échelle nationale. « Le site internet est créé, la franchise est lancée, et le premier franchisé est opérationnel depuis un mois du côté de Peyrehorade, il est sur le point de signer sa deuxième cuisine », raconte Lionel Bordes, satisfait. « D’ici mi-février, on commencera la communication à l’échelle nationale, sur des sites et des magazines spécialisés dans la cuisine comme L’Officiel des cuisinistes, Le bon cuisiniste… » Le concept : des artisans cuisinistes à domicile, se déplaçant à bord d’un camion-showroom, et proposant aux clients à la fois vente et installation. C’est dans ce dernier point que se niche l’innovation. « Des cuisinistes à domicile, ça n’existe pas encore, assure Lionel Bordes. Une franchise comme Venidom est plus dans la vente, ils sous-traitent la prestation de la pose. Nous, on ne fait appel à aucun prestataire, on vend et on pose nous-mêmes. » De ce double modèle doit découler une double rentabilité pour le franchisé. « Il n’a pas besoin d’avoir une zone de chalandise très importante, avec deux cuisines par mois il peut déjà se sortir un salaire », calcule Lionel Bordes.« On gère tout nous-même de A à Z »Autre avantage du modèle proposé par Boïko Cuisines : « Il est beaucoup plus facile de gérer le service après-vente si l’on s’est occupé de tout. Quand un prestataire est impliqué, il y a toujours la question de la responsabilité, de la réparation du préjudice… c’est très chronophage. Là, on gère tout nous-même de A à Z, c’est un réel confort. » L’entrepreneur parle d’expérience, car ce modèle, il l’a d’abord développé pour lui-même. « Quand j’étais avec mon camion, je faisais tout et je vivais très bien. » En 2013, nos confrères de Sud-Ouest lui consacrent un reportage. Et même s’il n’est à l’époque pas question de franchise, « des gens se sont mis à m’appeler de Bretagne, de Rhône-Alpes… ils pensaient que j’avais des franchisés dans toute la France ! » L'idée naît, elle fera lentement son chemin. Dix ans plus tard, la franchise est devenue réalité. Entre-temps, d’autres acteurs se sont positionnés sur ce marché, « mais je suis le seul à aller vraiment au bout du concept, un concept pensé pour un artisan cuisiniste qui veut travailler seul et maîtriser tous ses coûts, mais être entouré pour toute la partie marketing, communication, négociations avec les fournisseurs, logiciels… »Boïko Cuisines se veut en effet une franchise très complète. « Avec tous les outils que l’on a aujourd’hui, on peut accompagner un franchisé bien plus que sur l’aspect commercial et administratif », considère Lionel Bordes. Et de citer accompagnement psychologique, ou formation à différents aspects du métier d’entrepreneur et d’artisan : « Relation clients, gestion du stress et des conflits, de ses émotions et de celles du client, négociation… Ce sont des sujets sur lesquels, moi-même, je me forme depuis dix ans, et je pense qu’il y a un gros travail à faire dessus. Tous les mois, il y aura des formations en ligne pour les franchisés, pour les accompagner et aider à leur épanouissement », conclut-il… avant d’ajouter, comme pris d’un doute : « Pardon si ça fait un peu gnangnan… »Un objectif de dix franchisés pour 2025Le modèle économique de la franchise est classique, avec une rémunération sur les droits d’entrée, les frais de formation, puis les royalties. Celles-ci « vont faire partie des plus faibles du marché », assure Lionel Bordes. Le ticket d’entrée, formation comprise, s’élèvera à 60.000 euros, l’apport personnel minimum à 10.000 euros. « Et sous deux ans, on peut viser un salaire net minimum de 3.000 euros par mois », promet l’entrepreneur. Pour la franchise, « la rentabilité va commencer à se ressentir à partir de dix franchisés ». De quoi couvrir les coûts fixes, référencement du site, agence de marketing et les salaires des premiers employés.Le lancement de la franchise a nécessité 150.000 euros d’investissements : un tiers en fonds propres, le reste en dette bancaire. Boïko Cuisines vient également de boucler une levée de fonds auprès d’investisseurs privés, qui ont collectivement injecté 130.000 euros dans l’entreprise (dont le réseau Entreprendre Adour, à hauteur de 40.000 euros, et Discac, « un gros fabricant français de meubles de cuisine avec lequel je travaille depuis près de 13 ans », précise Lionel Bordes).La campagne de recherche des premiers franchisés débutera à la mi-février. Elle se concentrera d’abord sur le 64 et les Landes, prévoit Lionel Bordes. « Pau, Oloron, Dax, Mont-de-Marsan, Bayonne… Il y a déjà beaucoup à faire par ici. Du fait d’avoir un seuil de rentabilité très faible, on n’est pas obligés d’aller chercher des grosses zones de chalandise. Avec des zones de 20.000 habitants il y a de quoi faire. Moi j’ai très bien marché avec la ville d’Orthez », se souvient-il. Un déplacement à Paris, en mars, pour le salon de la franchise, est également prévu. Objectif : trouver trois franchisés en 2024, puis atteindre les dix en 2025. « Les dix premiers franchisés vont être capitaux pour la pérennité du réseau, prévient Lionel Bordes. On sera donc très vigilant sur les dossiers. Les plus grosses qualités, ça sera être bricoleur, avoir un bon sens relationnel, et un minimum de réseau local. » À la même échéance 2025, il prévoit d’employer trois personnes à temps plein « pour gérer l’administratif, la formation… Et à partir de 30 franchisés, on aura cinq employés en interne ». « J’ai mis un an à lancer ça, conclut-il. Tous les premiers investissements ont été faits en 2023, 2024 est l’année du lancement. 2025 sera la troisième année, celle où l’on ira chercher la rentabilité. »

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