Adaptation : La Pierre Saint-Martin et Gourette veulent pérenniser le ski de piste. - Premium

Tant que vous n’êtes pas monté dans son domaine, Jean-François Motes, directeur de La Pierre Saint Martin vous vouvoie. Une fois les pieds mis pour la première fois chez lui, vous devenez « tu » et le restez. C’est comme ça : entre montagnards, on se tutoie, et quand on est monté à La Pierre Saint Martin, on devient un montagnard. Dans ses bureaux au pied des pistes, des skis adossés aux murs, des raquettes, des tenues de neige remisées en attendant le retour de l’hiver. L’ensemble donne l’impression de tourner au ralenti. Ici, l’été est surtout consacré à préparer l’hiver. « Je fais en un week-end de ski le même chiffre d’affaires que je fais en une saison estivale complète », confirme Jean-François Motes.Adaptation : Artouste mise sur le train et la diversificationIci, pas question de se détourner de la pratique des sports de neige. Et si le réchauffement est aussi un enjeu, le terme « adaptation » prend un sens différent : il s’agit plutôt d’adapter la pratique du ski pour la pérenniser.À Gourette, une remontée du front de neige « Vous savez, nous sommes des montagnards. Un montagnard, ça s’adapte, explique Arnaud Libilbehety, directeur général de l’EPSA, organisme détenu par le département des Pyrénées-Atlantiques et qui gère en Béarn les stations de Gourette et La Pierre Saint-Martin. Notre démarche d’adaptation est permanente et remonte à déjà plusieurs années ». À Gourette notamment, le conseil départemental a engagé un programme de travaux visant à faire remonter le front de neige, passé de 1400 à 1600 mètres d’altitude. « On est monté d’un étage pour assurer la pérennité de l’exploitation et faire en sorte que même en période de faible enneigement, les débutants puissent skier ». Un investissement estimé entre 20 et 25 millions d’euros.« L’investissement était de toute façon nécessaire, compte-tenu des durées de vie des matériels, tempère Arnaud Libilbehety. Et il va nous assurer plusieurs décennies d’exploitation. Au-delà des investissements, l’adaptation, c’est aussi un travail quotidien qui consiste à travailler les pistes pour que la neige y tienne mieux : les revégétaliser pour assurer une meilleure stabilité du manteau neigeux, installer des barrières à neige en bord de pistes pour créer de stocks de neige ».La Pierre Saint-Martin mise sur la neige de culture et les nouvelles technologiesLa Pierre Saint-Martin se prépare elle aussi à investir massivement. « Nous avons prévu un plan de restructuration dans les 3 à 5 prochaines années, avec une vingtaine de millions d’euros qui seront consacrés à la restructuration des pistes », précise Jean-François Motes. Au programme en particulier, l’achat de nouveaux canons à neige. La neige de culture est un élément central de la stratégie de sa station. « Nous, on ne parle pas de réchauffement mais plutôt de dérèglement climatique, précise le directeur. Il y a évidemment une tendance au réchauffement, mais le plus frappant c’est le passage d’un extrême à l’autre dans des temps très rapides. L’hiver, on passe parfois de -4 à 20 en 24h ou 36h. Avant, quand on avait des fenêtres de froid, elles s’installaient pendant plusieurs semaines. Aujourd’hui, elles sont plus courtes. Il faut être prêts à produire le maximum de neige pendant ces intervalles ».L’adaptation de La Pierre Saint Martin passe aussi par de nouvelles technologies. « Pour le damage, par exemple, on utilise des relevés lidar du terrain, avec un système de géolocalisation des dameuses, explique Jean-François Motes. Le chauffeur sait en temps réel où il se trouve, quelle est la hauteur de neige à son emplacement, il peut égaliser de manière très fine ».Activité assurée jusqu'à l'horizon 2050Autant d’investissements importants, qui témoignent d’une double certitude : d’une part, que le ski est et demeure irremplaçable au cœur du modèle économique des deux stations. D’autre part, qu’il possède encore de beaux jours devant lui. Des études commandées à l’institut CLIMSNOW, modélisant l’avenir de l’enneigement de façon très fine dans les deux domaines skiables ont démontré que Gourette comme La Pierre Saint-Martin ont encore des décennies d’exploitation devant elles.« On n’est pas sur une optique de renonciation, car nous avons constaté que la clientèle montagne, la clientèle ski, est encore là et répond présent, martèle Arnaud Libilbehety. Cet hiver, les vacances de février ont fait partie des meilleures de ces dernières années. Cela ne veut pas dire que l’on pourra maintenir indéfiniment, mais c’est le cas de toute industrie, de toute activité humaine. Et les études que nous avons commandé nous ont montré qu’à l’horizon 2050, nous aurons encore une couverture de neige naturelle suffisamment fiable pour assurer une saison suffisamment large ».Station de montagne de La Pierre Saint Martin Chiffre d’affaires : 3,4 millions d’euros (hiver), 53.000 euros (été) 20 employés permanents, 80 saisonniers (hiver), 10 (été)

Adaptation : La Pierre Saint-Martin et Gourette veulent pérenniser le ski de piste. - Premium

« Le maître-mot c'est la confiance », la stratégie public/privé[...]

IA : comment générer de l’audio et de la vidéo à partir[...]

Management. Audrey Martin 2/5 : Comprendre l'autre favorise[...]

Arverne Group et le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne s'allient

La subvention de la semaine : aide à l'acquisition d'une[...]

Pourquoi Teréga s'engage auprès de Basket Landes

Jobdating organisé par la CCI Pau Béarn

Euralis : « de la pipette à la fourchette »

L’Hydromeeting 2025 réunira les acteurs de l’hydroélectricité ...