A Salies, la transformation des thermes à nouveau sur les rails - Premium

Quel est votre projet à Salies-de-Béarn ?C’est la création d’un resort. Trois éléments le composent : les thermes et son spa, l’ancien village vacances rénové en hôtel et résidence de tourisme et la reconstruction de l’ancien hôtel de France et d’Angleterre. Chacun de ces actifs venant constituer le resort pour son offre de soins et d’hébergement. Avec initialement un planning de mise en service progressif de l’ensemble de ces équipements. C’est toujours le projet d’actualité. Ce qu’il faut comprendre c’est qu’on est sur un sujet de séquençage qui a été modifié pour différents paramètres. On avance progressivement, c’est le cas avec les travaux qui sont en cours pour cette intersaison. En cours de réalisation aussi, parallèlement aux travaux à l’intérieur des thermes, il y a des travaux de sécurisation sur le puits d’eau thermal qui seront achevés également fin mars-début avril. Aujourd’hui, on a un seul puits, il n'y en a pas de secours, et l’objectif c’était aussi de sécuriser tout le parcours de l’eau thermale jusqu’à l’établissement. Un projet identique mais des travaux retardés ?Le séquençage des travaux est impacté par plusieurs effets qui sont pas du fait de France Thermes ou des Thermes de Salies. Au fur et à mesure de l’avancée des études techniques, je parle notamment des thermes, on a eu des découvertes malheureuses puisque ce bâtiment a été très sous-entretenu pendant des dizaines d’années. On est dans une configuration qui est très exigeante, car le sel, l’eau et les matériaux de construction ne font pas toujours très bon ménage. On a des éléments structurels et fonctionnels de l’établissement, qui à l’œil nu ne se voient pas comme étant défaillants, mais au fur et à mesure des études techniques s’avèrent en très mauvais état et nécessitent des reprises additionnelles ou complémentaires.« Nos travaux doivent tenir au maximum dans la période habituelle d’intersaison »Avec quelles conséquences ?Cela a un impact à la fois économique bien sûr, mais aussi dans le planning et dans l’exécution des travaux. Avec un objectif aussi, c’est que nos travaux doivent tenir au maximum dans la période habituelle d’intersaison qui historiquement va de novembre à mars. L’objectif est de ne pas arrêter l’activité toute une année parce que c’est le seul établissement thermal de Salies et on n’a pas la possibilité de transférer les clients ou les curistes sur d’autres sites. L’exigence c’est aussi cadencer nos travaux par rapport aux périodes d’intersaison ou de basse saison pour nous évidemment mais aussi pour tout l’écosystème qui vit autour de l’activité thermale, les hébergeurs, les commerçants… qui ont un intérêt à ce que les thermes restent ouverts. Dans un contexte d’évolution des coûts en général ?Les conséquences de ces découvertes nécessitent qu’elles soient financées donc il a fallu qu’on revienne sur notre plan de financement puisqu’il y a des coûts additionnels relativement importants qui en même temps sont dans un contexte d’évolution des coûts de travaux et des taux d'intérêt. C’est exactement ce qui nous a occupé ces derniers mois. Ce qui nous a permis à l’intersaison de lancer une seconde tranche de travaux. Je rappelle qu’à l’intersaison dernière, on a notamment réalisé en avance de phase la constitution des bureaux de tout le pôle administratif au premier étage des thermes qui étaient des locaux désaffectés et la réfection d’un peu plus d’un tiers de la toiture qui a été rénové.Sur cette intersaison, on est également en avance phase. On a de très gros travaux structurels de reprise des bassins de la partie ludique, la reprise de certains organes techniques, et des travaux de rafraichissement ou d’amélioration de confort des vestiaires par exemple. Et puis des travaux de préparation qui se poursuivent également au village vacances. On a fait un gros travail de préparation sur ce qu’on appelle le curage, c’est-à-dire d’enlever tous les éléments existants, et tout un travail de désamiantage qui est en partie réalisé. On est vraiment sur le maximum de travaux anticipés pour qu’au moment où on va entamer les travaux les plus lourds, on ait un temps d’exécution le plus court possible pour limiter l’impact sur la fermeture de l’établissement.« On a un surcoût de l’ordre de 30% »L’investissement initial était chiffré à 26 millions d’euros. Comment financez-vous cet investissement y compris le surcoût ?C’est un triptyque. Il y a une grosse partie de fonds propres, une partie en dettes qui est aujourd’hui levée et stabilisée et puis une part de subventions. En sachant qu’on a trois actifs avec des plans de financement qui sont légèrement différents du fait de leur nature et des supports de financement. Ça, c’est un peu notre cuisine interne. Il nous reste à financer le complément du besoin, qui n’est pas neutre, sur lequel on est en train de finaliser le montage. On a un surcoût de l’ordre de 30%. Evidemment il faut à la fois organiser cette prise en charge de surcoût sur nos plans de financement, sur les conditions de financement de ces surcoûts, c’est en train de se finaliser. Vous menez également deux autres projets à Vittel et Vichy. La tenue de front de ces trois dossiers a-t-elle pénalisé l'avancée de Salies ? Chaque projet est indépendant et proportionné. Les sujets de financement de Vittel ou Vichy étaient bien antérieurs, parce ce sont des très gros projets et beaucoup étaient déjà calibrés avant même qu’on s’attaque à Salies-de-Béarn. Les financements à la fois en dettes et en contributions des collectivités publiques sous forme de subventions sont acquises. Il n’y a pas d’interférence entre chaque projet. Initialement les travaux devaient se terminer fin 2024. A quel horizon est désormais prévue la réouverture ? On attaquerait les travaux à la fin de la saison 2024. C’est tout l’objet du travail de calendrier qui est en cours mais l’idée est qu’au printemps 2025 les thermes puissent rouvrir rénovés et quelques semaines ou quelques mois après, le village vacances. Il y a une durée de travaux qui est asynchrone. On a potentiellement une livraison qui serait anticipée sur la partie des thermes. Dans un laps de temps assez proche, la partie hébergement arriverait ensuite.Combien de personnes travailleront sur le site ?Tout le site ouvert, on est à une centaine de personnes environ que ce soit des activités de soins, de restauration, d’hébergement, d’entretien, techniques. Avec une organisation qui est le modèle France Thermes en resort. Et toutes les activités seront exercées par la même entreprise d’exploitation. Des recrutements sont prévus ?On aura sur la partie hébergement la constitution d’une équipe puisqu’il n’y a pas cette activité dans la société qui exploite actuellement l’établissement. Dans les thermes, il y aura aussi une montée de puissance de l’activité qui va nécessiter aussi de renforcer les équipes puis probablement sur des compétences additionnelles. On a déjà fait des recrutements sur la structure actuelle et on va compléter évidemment au fur et à mesure de l’ouverture des nouvelles activités ou des activités rénovées.La cure thermale premium Depuis la pandémie, la clientèle a évolué. Quels sont les atouts du modèle resort ?On est à la fois tiers de confiance sur l’ensemble du séjour en proposant une gamme de services homogènes avec une facilité de réservation et une facilité d’usage. On se rend compte que les attentes de la clientèle évoluent sur l’activité thermale conventionnée. L’activité thermale représente une grosse moitié de notre activité donc c’est conséquent. On doit être évidemment très à l’écoute et essayer d’anticiper ces mutations et les attentes de nos curistes. L’idée c’est vraiment de répondre à cette attente de services additionnels, de prise en charge la plus individualisée possible. Je rappelle que le modèle de cure thermale qui existe aujourd’hui n’est pas vraiment fait pour l’individualisation. Il y a une espèce de travail de contorsion qui s’opère pour arriver dans un modèle qui est fait pour faire plutôt de la masse à réussir quand même à personnaliser le soin et la prise en charge de nos curistes. Ça c’est un peu le talent des équipes d’exploitation et de soins qui sont capables d’être très à l’écoute du fait de leur formation et de leur capacité d’empathie.De nouveaux services pour des consommateurs plus exigeants ?Cette qualité de services est très attendue par nos nouveaux consommateurs de cure thermale avec une exigence qui ne fait que croître. On y répond à Salies en proposant deux gammes de services avec notamment l’introduction de ce que l’on appelle dans notre jargon la cure thermale premium, c’est-à-dire les soins avec prise en charge conventionnée par l’Assurance Maladie, mais avec des services complémentaires à la charge du curiste ou parfois pris en charge pour partie par leur mutuelle. Ce qui permet de répondre à un niveau d’encadrement qui n’est pas forcément disponible dans la cure thermale classique ou conventionnée standard. C’est vraiment un objectif de services pour accroître aussi la satisfaction des curistes qui viennent en cure thermale avec une exigence et un regard un peu différent de nos clientèles historiques. Avez-vous des projets dans le viseur et notamment en région Nouvelle-Aquitaine ?On reste très actif sur les sujets de développement. On a néanmoins des gros postes à l’intérieur du groupe. Vichy et Vittel sont de très très gros sujets qui représentent plusieurs de dizaines de millions d’euros d’investissement sur lesquels on réalise des rénovations et des extensions d’offres voire des créations d’offres. On est en train de manager ces différents projets. Parallèlement, on regarde d’autres sujets sur lesquels je ne peux pas en dire plus à ce stade. Et la Région Nouvelle-Aquitaine fait partie des potentielles destinations. Vous affichez un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros. Quel est votre CA prévisionnel pour 2024 ?C’est une année un peu particulière puisqu’on a beaucoup de sujets de rénovation. On a des perturbations dans les périodes d’ouverture de pas mal de nos établissements. On n'a pas d’ambition de développement du chiffre d’affaires de façon immédiate. Evidemment ça arrivera dans un second temps quand tous les établissements auront retrouvé leur période d’ouverture intégrale. On a des sites comme Vichy et Vittel qui sont au tout début de leur rénovation avec des établissements qui sont fermés, on sera pas comparable en terme de période d’ouverture.France Thermes Basé à ParisPlus de 1.100 salariés en saison70 M€ de CA

A Salies, la transformation des thermes à nouveau sur les rails - Premium

Sur le même sujet

L’ADT 64 lance la 6e édition des trophées du tourisme

Le cluster Tourisme Béarn se rêve en acteur transfrontalier

Tourisme 64 : bilan en demi-teinte pour les vacances d’hiver

À Lons, Aedifim Santé affiche ses ambitions en Pyrénées-Gasc ...

Pau : Geodays #4 au Palais Beaumont en juin

Une rencontre consacrée à la cybersécurité des entreprises à ...

Le Forum des mobilités bas carbone se tiendra à Pau en mai

J-1 avant la prochaine édition de B to Biarnes avec Patrice ...

Le Deeptech Tour fera étape à Pau en avril

Le Cercle des Dirigeants en Mouvement annonce son lancement

Le programme « 360 export » à la rencontre des entreprises b ...

Quinzaine de la création d'entreprise : deux événements en B ...

Comment Marboré a gagné son indépendance

Lacq : m2i veut faire passer ses phéromones de synthèse « à une autre échelle »

DigitÉco #11 : votre IA, open source ou propriétaire ?

VIDEO - Revivez le premier anniversaire de Placéco Béarn

DigitÉco #10 : IA et santé, enjeux et perspectives

J-1 avant la soirée anniversaire de Placéco Béarn !

Megam : le déménagement en Béarn a porté ses fruits