Sortie de crise : le groupe Arom remet le couvert - Premium

À Eysines, le laboratoire a repris du service, mais le groupe Arom n’a pas encore retrouvé sa vitesse de croisière. « Aujourd’hui, toute l’équipe commerciale est là, mais elle travaille sur septembre et octobre. À la différence d’un restaurant, il ne nous suffit pas d’ouvrir la porte pour que les clients reviennent, il y a une certaine inertie dans notre reprise d’activité puisque les événements se préparent souvent deux ou trois mois à l’avance », explique Jérémie Oudin, coprésident et directeur général du groupe Arom, premier traiteur de Nouvelle-Aquitaine en chiffre d’affaires. Comme l’ensemble des acteurs de l’événementiel, le groupe a subi un coup de frein massif dès le printemps 2020, avec l’arrêt quasi-total des événements professionnels qui constituent le principal fonds de commerce de Lacoste Traiteur, la marque phare du groupe. Il a dû dans le même temps gérer la fermeture administrative des restaurants dont il assure l’exploitation, au stade Matmut Atlantique et à la Cité du Vin. Si les deux premiers ont aujourd’hui repris du service, son troisième établissement, le Carré du Lac à Bruges, a été fermé faute de perspectives, et certains reports d’activité imaginés pendant la crise n’ont pas fonctionné comme prévu. « On pensait faire un carton avec DabbAwala, notre offre de livraison de plateaux repas en entreprise, mais finalement les gens sont restés chez eux », se souvient Didier Oudin, président et fondateur d’Arom. Résultat des courses, le groupe conclut l’année 2020 avec un chiffre d’affaires en baisse de 80% (13 millions d’euros en 2019), réduit ses effectifs de 70 à 35 salariés et recourt massivement au chômage partiel.Capitaliser sur la marque Lacoste Pour sauver leur trésorerie, les Oudin père et fils décident de placer l’entreprise sous mandat ad hoc, afin d’obtenir la possibilité de renégocier leurs créances et faciliter l’obtention du prêt garanti par l’Etat qui leur est d’abord refusé. « Heureusement, on a eu un prêt covid de la région débloqué en août dernier, qui nous a permis de voir venir, mais il a fallu ensuite faire appel au commissaire au redressement productif pour aller chercher une aide de l’Etat, avant de pouvoir aller demander le complément de PGE fourni par les banques », raconte Didier Oudin. Si certains fonds n’ont pas encore été versés, le groupe Arom s’estime désormais armé pour préparer la reprise. « Le mandat ad hoc nous a permis de renégocier une grosse partie de notre dette. Maintenant, nous avons un prêt qui va nous permettre d’envisager du développement », ajoute-t-il. Dans les projets immédiats figure la modernisation de certains éléments du laboratoire de 1600 m² qui constitue le cœur du réacteur du groupe, la numérisation des processus internes, notamment commerciaux, et la rénovation de la boulangerie exploitée au Haillan.Les deux coprésidents poursuivent en parallèle la réflexion stratégique sur le positionnement du groupe et la rationalisation de ses différentes marques. « On a coupé toutes les branches mortes sur lesquelles on travaillait à perte. La crise du Covid nous a fait comprendre que ce n’était plus possible », résume Jérémie Oudin, qui souhaite désormais capitaliser sur Lacoste Traiteur, la « pépite » historique d’Arom. « Ce sont les mariages et les événements privés qui nous ont maintenu l’an dernier. Lacoste est déjà reconnu sur le marché du mariage, mais la crise nous incite à renforcer notre présence sur le marché des particuliers, tout en remettant Lacoste au cœur du système », éclaire-t-il. Arom développe par ailleurs une activité de sous-traitance, dans la foulée du contrat signé avec Melchior, qui équipe en frigos connectés les espaces de repos des entreprises. « Nous avons un laboratoire, un savoir-faire, et un planning horaire à remplir, résume Jérémie Oudin. D’un côté, on conserve et on augmente la qualité Lacoste. De l’autre, on monte une équipe dédiée pour du produit à façon, en ciblant des développements pérennes ». Une démarche pragmatique à laquelle souscrit son père. « On a compté, un simple coup de clé le matin pour ouvrir le bâtiment représente 1300 euros de frais de fonctionnement par jour, 365 jours par an. On a donc besoin de faire tourner notre laboratoire avec du bon chiffre d’affaires, sans tomber dans de la dinette », commente Didier Oudin, qui met désormais l'expérience acquise ces douze derniers mois au profit d'autres entrepreneurs au travers de l'association 60.000 Rebonds.Groupe AromZAC Mermoz, 33320 Eysines05 56 57 59 67

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