Recrutement : Ethypik veut boucler deux tours de table cette année - Premium

Deux ans après sa création, la jeune pousse Ethypik semble avoir trouvé un positionnement pérenne. La startup, qui se spécialisait au départ dans le recrutement de rue, a aujourd’hui élargi son activité à du recrutement virtuel, et même à du coaching. Et prône un « recrutement inclusif ». « Le recrutement de rue reste notre ADN, c’est un segment qu’on a professionnalisé pour toucher des profils invisibles et mettre en avant leurs talents, précise Nicolas Morby, fondateur d’Ethypik. Mais comme on parle d’inclusion, on se devait d’être sur tous les canaux de recrutements. » Un élargissement qui donne ainsi accès à un panel très large de profils, pour un même processus. D’abord, la détection des compétences transverses ou « soft skills » des candidats, puis un questionnaire spécifique aux métiers concernés. Avant de soumettre les profils retenus aux entreprises, clientes d’Ethypik. L’inclusion, vraie marque de fabrique « On a beaucoup appris en deux ans, reprend Nicolas Morby. On s’est surtout rendu compte que les recrutements étaient faciles, mais que le plus difficile était de maintenir les personnes en poste. Non pas car elles ne correspondaient pas aux besoins des entreprises, mais parce que ces dernières avaient souvent mal défini les postes à pourvoir. Être aide-soignant à Bordeaux ne demande pas les mêmes compétences qu'à Paris ! » Pour palier ces défections, Ethypik a développé une méthode, dite « ESS » Exploration, Sourcing, et Sélection. Ainsi, avant de démarrer les recrutements, la startup envoie une équipe comptant notamment un psychologue du travail, pour étudier le poste et le traduire en compétences techniques. « En réalisant ensuite un recrutement plus adapté, on a pu constater que les personnes retenues restaient beaucoup plus longtemps dans les entreprises. » Aujourd’hui, Ethypik vante une approche globale. Et est même, depuis peu, un organisme de formation. Pour former les managers à cette inclusion prônée, et donner aux salariés l’envie de s’engager plus dans leur entreprise. « Plus il y a de l'inclusion, plus le collaborateur se sent appartenir à sa société, défend Nicolas Morby. Pour cette dernière, c’est gage d'une meilleure performance économique, car il y a moins d’absentéisme. Et en plus elle embellit sa marque employeur. » Un focus sur les métiers en tension Après un chiffre d’affaires de 36.000 euros en 2020, Ethypik a enregistré l’année dernière 193.000 euros de CA. 50% de son activité provenait du recrutement de rue malgré la situation sanitaire, et le géant Suez a notamment fait appel à ses services. 30% des profils recrutés l’ont été via le digital, et 20% via des structures d’insertion par l’activité économique. « C’est une très bonne chose, car la quasi-totalité de nos clients sont des grands comptes ou des institutions, qui ne connaissent par forcément ces structures d’insertion. Ça permet de créer du lien entre ces deux univers, et de faire évoluer les mentalités de l’économie sociale et solidaire, se réjouit notre interlocuteur. Souvent, l’ESS est synonyme d'associations, ou de SCOP. Mais pas seulement ! » Si Ethypik travaille pour tous types de secteur, les recrutements se focalisent sur les métiers en tension. Santé, BTP, domaine bancaire ou logistique, « quel métier n’est pas en tension ? », lance Nicolas Morby. Les métiers des CHR (cafés-hôtels-restaurants) sont également concernés, même si « c’est un secteur particulier ». « En fait, beaucoup d’acteurs des CHR essayent de faire appel à nous mais on constate qu’ils ne sont pas prêts à payer car jusqu’à avant le Covid-19, ils n’avaient pas de difficultés de recrutements. Aujourd’hui il n’y a jamais eu autant de démissions car les gens se sont aperçu de la pénibilité de ce travail, et ça, personne ne s’y attendait. » L’entrepreneur souligne tout de même que les mentalités sont en train d’évoluer, et Ethypik est actuellement en discussions avec « un groupe girondin bien placé » dans le secteur des CHR. Lever 1M€ au second semestre Pour accélérer, la startup bouclera cette année deux levées de fonds. La première est d’ores et déjà lancée via le site Wedogood. Objectif : 200.000 euros en royalties, et non en dilutif. Une stratégie d’augmentation de fonds propres pour, d’ici six mois, boucler le second tour de table. Plus conséquent, lui, car Ethypik espère trouver un million d’euros. L’équipe de 13 personnes sera ainsi consolidée, avec 5 recrutements notamment dans le développement de la plateforme. « Nous avons plus de demandes que de personnes pour les réaliser, ce qui est plutôt un bon problème », plaisante notre interlocuteur. Ensuite, la startup s’étendra sur l’Hexagone. Elle est déjà présente à Paris, et souhaite ouvrir un bureau en Rhône-Alpes et un autre dans les Hauts-de-France. Un lieu stratégique car Ethypik y a noué un partenariat avec Nhood France de la famille Mulliez. Ensuite viendront, d’ici l’année prochaine, les pays frontaliers. Belgique, Luxembourg et Suisse. « Mais il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Nous allons d’abord accélérer à l’échelle nationale, car le plus important reste la satisfaction de nos clients. La meilleure façon de se planter, c’est d’aller trop vite », tempère Nicolas Morby.EthypikBasée à Bordeaux13 salariésCA 21 : 193.000€

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