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Métropole : 40 M€ pour booster les activités fluviales (2/3)

Stratégie
mercredi 28 octobre 2020

Bordeaux Métropole prévoit un plan d’investissement, dans les six ans à venir, pour étoffer les équipements fluviaux. Cap sera donné à des infrastructures multi-usagers afin de booster le tourisme fluvial, le transport de marchandises et le service Bat3.

« La Garonne et l’estuaire de la Gironde peuvent être une réponse à toute une série de préoccupation de mobilité, de transport de marchandises et facteur de développement économique. Il s’agit de redonner au fleuve une part plus importante, renouer avec son effervescence passée », affirme avec conviction Jean Touzeau, vice-président de Bordeaux Métropole, en charge de la valorisation du fleuve. De fait, compétente depuis 2017 en matière d’équipements fluviaux, Bordeaux Métropole affiche sa volonté de s’impliquer dans le développement tout azimut du fluvial.
Outre un geste commercial, voté ce mois d’octobre, pour soutenir les acteurs de la croisière face une conjoncture compliquée (lire notre article : le secteur de la croisière en pleine galère 1/3), Bordeaux Métropole vient d’élaborer un schéma directeur pour aménager le fleuve dans les six ans à venir. Plus d’une quarantaine de projets ont ainsi été listés, dont la Métropole pourrait assurer la maîtrise d’ouvrage sur plus de la moitié d’entre eux. Son coût est évalué à près de 40 M€, « un montant qui paraît tout à fait réalisable pour la Métropole », selon Jean Touzeau, qui précise, que l’application de ce schéma, « passera tout d’abord par un dialogue avec chaque commune pour définir ses possibilités en termes d’équipements et savoir ce qu’on priorise ».
De fait, les pistes d’amélioration ne manquent pas. Ce vaste plan semble répondre à un premier constat : une saturation des équipements actuels, soit près d’une vingtaine de pontons sur la zone métropolitaine auxquels s’y ajoutent des infrastructures tels que port de plaisance, ligne de mouillage, cales de mise à l’eau, terre-pleins techniques… « Nous sommes en effet partis d’un constat d’une saturation des équipements existants mais aussi d’un manque d’équipements qui empêche le développement d’initiatives, dans le tourisme fluvial, les BAT3 et le transport de marchandises, secteur pour lequel nous avons beaucoup de retard », constate l’élu métropolitain.

Des pontons multi-usagers

Des grandes lignes de ce schéma, ressort ainsi la volonté de rénover ou de construire des infrastructures, non plus spécialisées, mais utilisables par une grande diversité d’acteurs (croisiéristes, Bat3, clubs sportifs, bateau-taxis…). Certains chantiers vont d’ores et déjà dans ce sens avec l’actuelle rénovation du port Garonne de Bègles et la création du ponton Belvédère qui servira tant pour les paquebots fluviaux que les Bat3 et le SDIS. « Le projet pour le quarter Lissandre prévoirait ainsi la création d’un ponton Quai Élisabeth Dupeyron pour un arrêt Bat3, Day cruise et pour de la plaisance », ajoute jean Touzeau.
L’urbanisation exponentielle de certains quartiers tels que Brazza, Euratlantique, Floirac, priorise également une construction de nouveaux pontons dans ces zones encore non desservies et ce, afin de limiter une concentration au niveau du port de la lune. « Des ouvertures doivent se faire également pour créer des liens sur le Libournais, Pauillac, l’estuaire… Il y a des pistes possibles pour développer encore davantage le tourisme fluvial », estime le vice-président à Bordeaux Métropole et maire de Lormont. De fait, la construction de pontons serait envisagée pour du Day Cruise, à Ambés, Sainte-Barbe, Saint-Louis-de-Montferrand, etc…Ce schéma prévoit par ailleurs la création de multiples autres infrastructures : une capitainerie vers Saint-Michel et une jetée Bordelaise pour accroître l’offre de restauration en bord de fleuve, une station-service flottante près du chantier naval CNB, à Brazza, un ponton pour l’aviron…etc.

Doubler le nombre de BAT3

Le service de BAT 3, qui draine près de 400.000 passagers par an à bord des trois bateaux actuels, serait quant à lui renforcé. « Le bilan d’utilisation est très positif et constitue un atout de mobilité mais également touristique. Le schéma directeur de la Métropole vise ainsi à doubler le nombre de bateaux en service. Ce plan va être lancé dans le cadre d’un appel d’offres de délégation de service public sur le transport métropolitain », précise Jean Touzeau. Le nombre d’arrêts, actuellement au nombre de 5, sera augmenté avec de nouveaux touchers possibles vers Belcier, Floirac, Bègles, Bouliac, Villenave d’Ornon et en aval du pont Chaban-Delmas, à Saint-Louis-de-Montferrand, Bassens, Parempuyre…
De même, un service de navettes intra-bassins à flot sera étudié pour desservir la Cité du Vin, le musée de la Mer et le nouveau quartier des bassins à flot, ce qui nécessiterait la rénovation des estacades à l’entrée des bassins à flot.

Transport de marchandises : la piste du dernier kilomètre

Afin d’éviter les livraisons journalières en camion en plein centre-ville, la piste d’une livraison de la marchandise par fleuve se profile. Des créations de zones logistiques sont envisagées au pied de la passerelle Saint-Jean, près du Marché d’intérêt National à Belcier, à Bouliac, au pied du pont François Mitterrand, en s’appuyant sur des partenariats pour le financement. Ce transport pourrait prendre la forme d’un transbordement de déchets au niveau de l’usine Astria de Bègles. « Il peut aussi y avoir des connections possibles entre Lastresne et Ambès avec une implication forte du Grand Port Maritime de Bordeaux qui a des propriétés foncières et qui répondrait à des problématiques d’engorgements routiers », estime Jean Touzeau. « Sur la zone portuaire de Bassens, le poste 440, disponible, avec un hangar pour stocker la marchandise, serait par exemple vite opérationnel et particulièrement approprié pour une logistique dite « du dernier kilomètre ». Il permettrait depuis cette zone multimodale de Bassens, desservie par le routier et le rail de relier en péniche l’hyper-centre de Bordeaux pour de la livraison par exemple de fruits et légumes ». 

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