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LGV vers l'Espagne et soutien à la RSE au programme de rentrée de la Région

Écosystème
vendredi 17 septembre 2021

Alain Rousset, président du conseil régional, entouré de Bixente Etcheçaharreta, son porte-parole, et François Poupard, directeur général des services de la Région

Alain Rousset, président du conseil régional, a affiché vendredi son ambition de faire de la Nouvelle-Aquitaine « la première région écoresponsable de France ». Derrière les grandes feuilles de route consacrées à la transition écologique ou à la création de pôles régionaux autour de la santé, il annonce un système de bonus-malus visant à soutenir la RSE des entreprises, et se dit prêt à défendre bec et ongles le projet de ligne à grande vitesse vers l’Espagne.

Réélu en juin à la tête du conseil régional, Alain Rousset a dressé vendredi lors de sa conférence de rentrée les grandes lignes directrices de son nouveau mandat, avec comme objectif affiché la construction d’une région écoresponsable. « Être écoresponsable, c’est se préoccuper de l’emploi, se préoccuper du climat, se préoccuper des territoires. Il faut qu’on donne de l’espoir, de l’espérance, qu’on trace une voie, qu’on porte une visibilité et une longueur dans l’action publique », explique le président socialiste. Pas de « stop and go », donc, mais la promesse d’une action publique inscrite dans le temps long, sur tous les sujets structurants que sont la mobilité, la transition écologique, la formation et la souveraineté industrielle.

Le développement économique et le soutien à l’innovation sont présentés comme les fils rouges de l’action régionale. « Plus de 90% des principes actifs de nos médicaments, et plus de 90% de notre électronique proviennent de Chine. Il faut qu’on sache reconquérir ces compétences. Mais on ne va pas fermer une usine en Chine pour la rouvrir en France, il faut des sauts technologiques », illustre Alain Rousset, citant des réussites régionales comme Fineheart, qui développe une pompe cardiaque miniaturisée, le spécialiste des cellules souches TreeFrog Therapeutics et sa spectaculaire levée de fonds, ou le landais DRT, dont les résines biosourcées constituent déjà des alternatives aux produits de l’industrie pétrochimique. « C’est le paradoxe de cette crise, nous n’avons jamais eu autant de projets d’innovation en Nouvelle-Aquitaine », remarque le président.

Pour les activités moins sujettes aux innovations de rupture, Alain Rousset prône une démarche globale mêlant outils technologiques et sobriété, et se dit prêt à soutenir « la nécessité d’adaptation ». Il annonce pour ce faire la présentation prochaine en conseil régional d’un budget supplémentaire de 140 millions d’euros, et évoque la mise en place d’un système de bonus-malus visant à soutenir financièrement les entreprises qui s’engagent dans une démarche RSE (responsabilité sociale et environnementale). « Les aides de la Région de plus de 2 millions d’euros sont déjà conditionnées à ce type d’objectifs », remarque Alain Rousset, selon qui le dispositif pourrait par exemple encourager les projets d’économie circulaire visant à réutiliser des matériaux de production. « Nous avons déjà démontré que la RSE améliore de 13% la compétitivité des entreprises, nous allons maintenant essayer de la massifier, de l’industrialiser », ajoute-t-il.

Une LGV vers Dax et l’Espagne… bien avant 2037 ?

Indiquant travailler « d’arrache-pied » avec Bordeaux Métropole sur le sujet du RER Métropolitain, Alain Rousset a par ailleurs affirmé son intention d’accélérer le projet de ligne à grande vitesse (LGV) en direction de Dax et de l’Espagne, avec la volonté affichée d’obtenir un développement simultané à celui de la LGV vers Toulouse, dont les équipes de coordination sont en cours de constitution, sous l’égide du préfet de Haute-Garonne et d'Occitanie, Étienne Guyot. « Jean Castex m’a dit : on ira à Dax, mais sans donner de date, et je suis inquiet quand je vois qu’on renvoie à 2037 les travaux. Le souci de la Région va donc être de cranter tout ça le plus tôt possible », indique Alain Rousset, selon qui la LGV espagnole atteindra la frontière française à l’horizon 2026-2028. « Il y a peut-être eu des remontrances de la part de Bruxelles. On ne peut pas vouloir décarboner les transports et réduire la place de l’avion sans aller vers un réseau ferré européen », ajoute-t-il, admettant que les élections présidentielles de 2022 restent une variable à l’impact difficilement mesurable.