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CHR : À Bordeaux, plusieurs professionnels veulent un cadastre des terrasses

Écosystème
vendredi 01 juillet 2022

Au 1er janvier 2022, la Ville de Bordeaux avait identifié 900 terrasses. Crédits : Adobe Stock Citeapix

Alors que la Ville de Bordeaux mène, depuis l’année dernière, une refonte des critères d’attribution des terrasses, une soixantaine de professionnels viennent de constituer un collectif pour porter plusieurs propositions.

Les terrasses bordelaises font l’objet, depuis quelques jours, d’une pétition ayant récolté plus de 700 signatures, lancée par une soixantaine de professionnels des CHR. À l’initiative de Benjamin Cini, cofondateurs du bar Jaqen Craft Beer, ce collectif s’est baptisé Team Terrasse. L’objectif ? « Dénoncer un manque d’écoute [des élus bordelais] et un sentiment d’injustice », présente Benjamin Cini. Mais surtout, de dénoncer « une décision prise par la majorité municipale de remettre en question l’existence de nombreuses terrasses, pour certaines attribuées de manière exceptionnelle au lendemain de la crise sanitaire », précise les signataires dans un courrier adressé aux élus. Ces « terrasses Covid » étaient en effet apparues en 2020 puis en 2021, à l’initiative de la mairie, pour soutenir la reprise économique du secteur. « Cette mesure devait prendre fin au 31 août dernier, mais la municipalité avait décidé d’accorder une tolérance jusqu’à la fin de l’année », précise Marc Etcheverry, conseiller municipal en charge du dossier.

Depuis le premier janvier, donc, les bars, cafés et restaurants se retrouvent dans une situation d’avant-crise. « Mais quand on a eu la terrasse, cela nous a permis de retrouver un chiffre d’affaires légèrement supérieur à 2019, affirme le fondateur du Jaqen. Et quand la mairie nous a forcé à enlever les tables extérieures, nous avons eu une perte de 32% par rapport à 2019. » Des résultats liés, selon lui, à un changement de comportements des clients, mais aussi des établissements qui se sont parfois transformés.

S'adapter aux mutations

Au 1er janvier dernier, Bordeaux comptait près de 900 terrasses identifiées. Un état des lieux qui n’est « peut-être plus d’actualité, nuance Marc Etcheverry, même s’il n’y a pas eu d’explosion du nombre depuis ». Les critères d’attribution se basent sur le RMPA, le règlement municipal de police administrative, qui comporte un volet spécifique aux terrasses. Plusieurs règles sont en vigueur, comme ne pas prendre plus de la moitié de l’espace de circulation sur un trottoir, avoir également une capacité d’accueil intérieur ou disposer de toilettes en intérieur. Des « règles de bon sens, qui permettent de garantir un accueil optimal », selon Marc Etcheverry. Cependant, ce RMPA datant des années 2010, la municipalité travaille depuis 2021 à une nouvelle version. « Pour s’adapter aux mutations qu’a pu rencontrer Bordeaux ces dernières années, avec une forte attractivité, une zone touristique assez forte mais aussi aux changements de consommations et à l’activité économique », énumère le conseiller municipal. Ce travail devrait voir le jour en 2023, après consultation des parties prenantes : représentants professionnels, syndicats ou associations de petits bars.

Un cadastre pour faire du cas par cas

C’est bien dans cette perspective que s’inscrivent la « team terrasse » et sa pétition. Ayant eu connaissance de la réforme en cours, Benjamin Cini assure que les services municipaux « n’ont pas pris la peine de consulter le terrain ». Et ce terrain, du moins la soixantaine d’établissements signataires, veulent faire entendre deux propositions majeures. À court terme, ils proposent « un schéma d’extension et d’attribution de terrasses d’été », qui serait en vigueur de mars à octobre. Pour « coller à une nouvelle réalité », les épisodes caniculaires. À plus long terme, ils demandent la création d’un cadastre, à la manière « de ce qui existe dans l’urbanisme ». « Pour moi, c’est le sujet principal, reprend Benjamin Cini. Cela permettrait de ne pas appliquer les règles de manière brutale et uniforme, mais d’aboutir à une organisation au cas par cas ; tout en ayant une information disponible à tous sur simple consultation. »

« Nous sommes tout à fait à l’écoute de ce collectif, tient à souligner Marc Etcheverry. Pour preuve, nous avons reçu M. Cini à plusieurs reprises, et notamment la semaine dernière. Nous avons bien reçu un document mentionnant le cadastre et il est très important d’avoir des commerçants force de proposition. » Pour autant, l’élu ne souhaite pas commenter les différentes propositions, « car les services techniques vont l’étudier, et prendre en compte l’avis de tout le monde. On ne va pas réduire notre travail à ces propositions ».

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