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Cafés hôtels restaurants : la CCIBG veut 6 milliards

Écosystème
mercredi 18 novembre 2020

Photo d'illustration - Adobe Stock Thomas Dutour

La CCI Bordeaux Gironde vient d’envoyer, avec d’autres CCI de l’Hexagone et plusieurs organismes de professionnels des CHR (cafés hôtels restaurants), un dossier au Ministre de l’Economie. Tous demandent la prise en charge par l’Etat de 15% des pertes de chiffre d’affaires des entreprises du secteur.

« Ce n’est pas dans mes habitudes de défendre un métier plus qu’un autre », déclare en préambule Patrick Seguin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux Gironde. « Mais nous avons décidé avec d’autres CCI de l’Hexagone de mener une action forte pour les CHR, cafés hôtels restaurant. » Avec plusieurs organismes comme le collectif Resto Ensemble, Philippe Etchebest, l’UMIH (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie) ou le groupement national des indépendants, la CCIBG vient d’adresser un dossier au Ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Prise en charge de 15% des pertes du CA

« Les professionnels des CHR vivent une situation terrible, reprend Patrick Seguin. Nous avons tous appris qu’ils ne pourraient vraisemblablement pas rouvrir avant le 15 janvier prochain. Nous demandons très fermement au gouvernement d’appliquer le "quoi qu’il en coûte" qu’il avait affirmé il y a quelques temps. » Concrètement ce dossier demande la prise en charge par l’Etat de 15% des pertes de chiffre d’affaires des professionnels du secteur. Sinon selon le président de la CCIBG, « ce sont environ 600.000 entreprises qui pourraient disparaître. »

Œuvrant depuis le confinement fin octobre pour éviter « les trous dans la raquette », Patrick Seguin a poursuivi, rappelant que de nombreux restaurants indépendants ont plus de 10 salariés. « Ceux-là échappent aux aides existantes, et pour eux, c’est la double peine : ils sont fermés jusqu’en janvier, et perçoivent très peu d’aides. »

Cette demande formulée auprès du Ministère de l’Economie coûterait 6 milliards d’euros. « Bien peu, en comparaison des 100 milliards du plan France Relance, pour sauver une profession et l’art de vivre à la française. »

Les dossiers arrivent au Tribunal de Commerce

Depuis le 31 mars dernier, 422 jugements ont été rendus par le Tribunal de Commerce de Bordeaux. 200 liquidations judiciaires ont été prononcées, et concernent à 39% des entreprises de service, à 37% des commerces, le reste étant des activités techniques et administratives. Le nombre de dossiers déposés s’est envolé ces deux derniers mois, et l’on note une hausse de 17% par rapport à 2019. « Souvent les gens assimilent ce recours à une sanction, reprend Patrick Seguin. Pourtant 94% des liquidations prononcées le sont car les entreprises arrivent trop tard devant le tribunal. »

La cellule de crise mise en place par la Chambre de Commerce et d’Industrie le 29 octobre a enregistré 4.000 demandes depuis sa réactivation, soit 30% de plus qu’au premier confinement.

« Nous avons demandé au gouvernement l’annulation du Black Friday, mais ce dernier nous a répondu que c’était impossible juridiquement, fustige Patrick Seguin. A défaut, nous demandons la réouverture des commerces non essentiels le 27 novembre. » Avant de conclure, « il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités. »

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