Pourquoi ces marques basques s’unissent derrière Pepitak - Premium

Elles s’appellent Olatu, Dohatsu, Euskaren, Volt, Pirate, Akiloukap, Petrigegi, Ura Spirits. Ensemble elles forment désormais « Pepitak », « pépites » en basque, un groupement de marques de produits du Pays basque. « C’est une idée qui me trottait dans l’esprit depuis quelques années » explique Pierre Crusel, PDG d’Olatu. Des acteurs qui se connaissaient tous plus ou moins, croisés au détour d’une livraison, ou voisins dans les rayons d’une épicerie. Alors l’idée, c’était d’aller plus loin, et de s’entraider. « On avait des problématiques depuis quatre ou cinq ans, et je me suis dit que si moi, je les ai, ils doivent les avoir aussi ». Des problématiques de fidélisation client, de logistique ou encore de commercial. Quelques coups de téléphone et de bons repas plus tard, les neuf marques lançaient le projet « Pepitak ».Catalogue communComme le dit l’adage, ensemble, on est plus fort. Ainsi, la mission, c’est d’apporter une réponse commune à ces problématiques partagées. Pour la partie commerciale par exemple, l’idée, c’est d’avoir une gamme plus complète à proposer aux clients. « Face à des distributeurs qui ont une gamme très large, nous n’avions que des jus de fruits à proposer » souligne par exemple Pierre Crusel. Désormais, avec Pepitak, l’idée, c’est d’avoir un catalogue commun, et ainsi de proposer chacun les produits des différentes marques. Une stratégie qui peut permettre d'engranger de nouveaux marchés pour les différentes marques. « Il y a des clients que nous avions, que Turbulente n’avait pas, c’est une super porte d’entrée pour eux » poursuit Pierre Crusel. De même que le fait de pouvoir commander les produits ensemble permet souvent aux clients de dépasser le fameux « franco » de livraison. Avec Pepitak, les marques veulent aussi éviter le phénomène « d’oubli de commande », puisque lorsque les clients finiront leur stock d’un produit, ils « penseront à commander les autres aussi ». Un même catalogue, et des commerciaux regroupés. Trois agents ont été spécialement formés pour apprendre le discours autour de chaque produit afin de mieux le vendre. Grouper le catalogue, le discours commercial, mais pas seulement. Toute la distribution, facturation, logistique a été centralisée auprès d’Agintza, la SAS derrière la marque Olatu. « Quand on s’est lancé en octobre, on s’est dit qu’il était trop tôt pour monter une structure totalement, alors on apprend à se connaître, on est comme un couple » sourit Pierre Crusel. Concrètement, Agintza gère la prise de commande, la facturation, la livraison. « On a mis en place tout un procédé de transmission du coût de commande, et un tableau en ligne pour suivre les avancées commerciales » précise Pierre Crusel. Autant d’activités qui étaient gérées de manière indépendante jusqu’à présent par chaque marque. « Ça nous libère beaucoup de temps » souffle Julien Binet, cofondateur des kombuchas de la marque Turbulente, basée à Guéthary. Ce temps supplémentaire précieux, qui permet « de se concentrer davantage sur la production en elle-même », poursuit Julien Binet. Car ces marques, particulièrement sollicitées en pleine saison, manquent parfois de temps pour poursuivre leur propre développement. « Une fois que la saison arrive, on n’a plus le temps de démarcher une nouvelle adresse ou d’aller faire des visites de courtoisie ou même de lancer de nouveaux produits » poursuit-il. « Tout ça devient super compliqué quand on est amené à produire et livrer quotidiennement ».Outil de production commun ?À terme, les neuf envisagent d’aller encore plus loin en centralisant la communication et le marketing autour des marques, « et faire des économies d’échelles ». Des économies aussi en termes de matières premières. Sur leurs premiers mois d’exploitation, les différentes marques ont par exemple testé les commandes groupées d’étiquettes de produits. « On a économisé 10.000 euros » assure Pierre Crusel. Dans la même démarche, Pepitak aimerait grouper ses achats par exemple de bouteilles en verre. De quoi absorber une partie de l’augmentation du prix de cette matière première. Économie aussi quand il s’agit par exemple de participer à des salons « et de diviser les frais ». Des petites économies d’échelles à droite à gauche pour permettre aux différentes marques indépendantes de gagner quelques points de marge. D’autant que les prix ont été fixés ensemble, « avec une marge plus faible qu’un distributeur classique » assure Pierre Crusel. Un distributeur qui gère la zone Pays basque, Landes, Béarn. Chaque marque reste indépendante sur la partie nationale. Pour l’instant adossée à l’entreprise Agintza, l’idée serait peut-être d’évoluer sous une autre forme, créer des collaborations entre les marques, voire même produire ensemble en investissant par exemple dans un outil de production. « On fait étape par étape » tempère l’entrepreneur derrière Olatu. Reste derrière un objectif commun : « Devenir la référence de la distribution qualitative au Pays basque » soulignent les deux entrepreneurs.

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