Risques ESG : Ulula s'implante à Bordeaux et vise le marché européen - Premium

Ulula, entreprise sociale certifiée B-Corp, développe depuis 8 ans une solution pour répondre aux risques ESG (environnement, social et gouvernance) des grandes entreprises dans leur chaîne d’approvisionnement. « Notre raison d’être, c’est améliorer les conditions de travail et l’impact extra-financier de nos clients, en se focalisant sur la collecte d’informations auprès des ouvriers et des communautés de la chaîne d’approvisionnement », présente Antoine Heuty, fondateur d’Ulula. La société peut, via n’importe quel téléphone mobile, avoir un engagement anonyme avec les ouvriers, dans n’importe quelle langue, et lui poser des questions sur ses conditions de travail. « J’ai travaillé durant une quinzaine d’années dans des pays émergents et j’ai vu sur le terrain les problèmes engendrés, en termes d’impacts sociétaux et environnementaux, reprend Antoine Heuty. Et j’ai constaté que même avec la meilleure volonté du monde, les entreprises manquent d’outil et de pratique pour anticiper les risques auxquelles elles font face. » Aujourd’hui, Ulula est présente dans une trentaine de pays, et s’adresse à des entreprises d’une certaine taille, étant obligatoirement régulées. « Les entreprises sujettes à cette régulation ont un devoir de surveillance dans leur chaîne d’approvisionnement. Nous, nous sommes plus positionnés sur le droit social et humain que sur le droit environnemental. Nous leur permettons d’aller chercher des informations en temps réel, plus loin dans la chaîne d'approvisionnement et à un coût plus faible. »1,5M de personnes atteintes En pratique, lorsqu’une entreprise se rapproche d’Ulula, elle lui explique dans quel pays elle fait face à des inquiétudes, ou si elle s’engage dans une démarche de transparence. « Nous sommes capables d’aller dans à peu près tous les pays », précise le fondateur. Ensuite, ils définissent ensemble un programme de travail : enquêtes auprès d’ouvriers sur leurs conditions de travail générales, sur les inégalités hommes-femmes ou plus spécifiquement sur les ouvriers migrants, « on est capable de se focaliser sur un problème en particulier ». Après une mise en relation avec ses fournisseurs et le déploiement de la technologie, l’entreprise cliente obtient les résultats. Libre à elle, ensuite, de prendre des mesures en cas de manquements avérés. Ainsi, Ulula a atteint depuis son lancement 1,5 million de personnes, et a notamment aidé à identifier des violations des droits de l’homme dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).Bordeaux, porte d’entrée du marché européen Jusqu’à maintenant, Ulula comptait une clientèle plutôt nord-américaine, avec quelques clients européens. « Depuis quelques années, l’Europe se positionne en pointe sur les sujets ESG, analyse Antoine Heuty. On a constaté un développement d’affaires important, et nous avons décidé d’ouvrir notre bureau pour l’Europe ici, à Bordeaux. » L’entreprise compte une quarantaine de clients, et ambitionne de doubler son portefeuille en 2022. Avant le Covid-19, elle enregistrait une croissance allant de 25 à 50% par an, et espère reprendre son rythme de croisière. « Le secteur a été dynamisé par la pandémie, car la vérification digitale est un enjeu fort pour les entreprises », commente notre interlocuteur. Le choix de Bordeaux, outre l’origine d’Antoine Heuty, est l’attractivité de la ville, qui offre un vivier de talents en termes d’ingénieur informatique, de gestion et d’analyse de données. Le cœur de cible d’Ulula, plutôt des multinationales que des PME, ira lui, bien au-delà du Port de la Lune. Encore en phase de démarrage, Ulula ambitionne de recruter trois à quatre personnes en 2022, avant d’étoffer son équipe pour atteindre la dizaine de salariés bordelais d’ici deux ou trois ans. « La France est un peu en pointe sur le sujet car depuis 2017, lorsqu’une entreprise compte plus de 5.000 salariés, elle a ce devoir de vigilance. C’est un moment clef, aujourd’hui, car cela va se généraliser au niveau européen. » Si ce domaine d’activité est une niche, Ulula compte trois concurrents à l’échelle mondiale, essentiellement en Asie. « Mais on se connaît tous, l’idée n’est pas vraiment de se battre contre eux mais de faire évoluer les pratiques générales des entreprises. Mon concurrent principal, c’est le statu quo », conclut Antoine Heuty. UlulaBasée à Bordeaux, siège social au Canada30 salariésCA : n. cContact : antoine@ulula.com

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