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ZFE : Bordeaux Métropole prône l’approche pédagogique

Écosystème
mercredi 11 janvier 2023

Les vignettes Crit'Air 4 et 5 devraient être interdites de circulation intra rocade à Bordeaux à partir de 2024, d'abord sans contravention - crédit AL

En attendant les modalités concrètes de mise en œuvre de la future ZFE métropolitaine, attendue pour le début de l’été, Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, s’est prononcé mercredi en faveur d’une approche pédagogique, avec des restrictions limitées aux vignettes Crit’Air 4 et 5, un an de sensibilisation sans verbalisation. L’accompagnement des particuliers et des professionnels pourrait représenter une enveloppe de 40 à 100 millions d’euros.

Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, est revenu mercredi à l’occasion de ses vœux à la presse sur l’épineux dossier de la future Zone à Faibles Emissions (ZFE) bordelaise, dont la mise en œuvre est attendue début 2024, en commençant par en souligner le bien-fondé. « Les statistiques peuvent se discuter, mais il y a des morts et une espérance de vie qui baisse en raison de la pollution, donc il faut qu’on le fasse dans l’intérêt de la population, sans que ce soit perçu comme une mesure punitive ». Reste à trouver le bon équilibre entre coercition, pédagogie et accompagnement, pour une ZFE dont seul le contour – l’intra rocade – a pour l’instant été défini.

Les vignettes Crit’Air 4 et 5 concernées

En attendant l’arrêt des modalités définitives, Alain Anziani a esquissé les contours de cette mise en place. Sur le volet calendaire, il évoque une année 2023 consacrée à la pédagogie et aux phases de concertation ouvertes en novembre dernier, avant une entrée en vigueur de la ZFE début 2024, avec une première année « à blanc », sans sanction pour les contrevenants. Les procès-verbaux, assortis d’une contravention de 68 euros, interviendraient quant à eux à partir de 2025.

À ce stade, le président de la Métropole se dit favorable à une exclusion ne concernant que les vignettes Crit’Air 4 et 5, correspondant donc aux véhicules essence immatriculés avant 1997 et aux diesels mis en circulation avant le 1er janvier 2006. « Pour les vignettes Crit’Air 3, on verra plus tard », affirme Alain Anziani. La mesure concernerait de ce fait environ 7% du parc automobile métropolitain. « C’est un volume important mais pas monstrueux, on doit pouvoir avancer sans peur et sans reproche à condition d’être bien préparés », estime-t-il encore.

Entre 40 et 100 millions d’euros pour l’accompagnement

Outre la communication pédagogique et la sensibilisation, la Métropole planche sur l’accompagnement financier dédié aux particuliers ou aux professionnels directement concernés par la mesure. « Nous serons prêts au mois de juin », indique Alain Anziani, selon qui les différents scénarios à l’étude correspondraient à des enveloppes comprises entre 40 et 100 millions d’euros. 

L’exécutif métropolitain devra également se pencher sur la délicate question des dérogations, notamment en direction des professionnels qui rentrent quotidiennement dans la métropole depuis les territoires voisins. « Je ne sais pas s’il faut aller aussi loin qu’à Toulouse, où ni les artisans, ni les fournisseurs des commerçants, ne sont concernés, ça fait tout de même beaucoup de monde, commente Alain Anziani. On peut en revanche imaginer des pass pour les personnes qui se rendent rarement sur la Métropole, ou des couloirs qui ne seraient pas soumis aux contrôles pour accéder par exemple aux parc relais des transports en commun ».