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Les golfs, une filière économique méconnue en Nouvelle-Aquitaine

Écosystème
mercredi 28 juin 2023

Avec 21 structures, la Gironde a généré un chiffre d'affaires de 47 millions d'euros en 2021. Photo d'illustration : golf de Lacanau, Adobe Stock Amelie

Quel est le poids de la filière du golf en Nouvelle-Aquitaine ? Cette question, la ligue régionale se l’est posée, et publie une étude sur les retombées économiques - directes comme indirectes. Une façon de mettre un coup de projecteur sur la discipline, et de changer l’image des pratiquants ? Éléments de réponse avec Anne Ridoux, présidente de la ligue de golf de Nouvelle-Aquitaine.

Pourquoi avez-vous réalisé cette enquête ?
Nous voulions montrer que le poids économique des golfs est lié à l’attractivité touristique de notre région, et n’est pas négligeable. En 2021, les 95 structures ont généré un chiffre d’affaires de 147 millions d’euros, dont 39% liés aux parcours, 31% liés à la structure hôtelière et 20% liés à la vente d’équipements. Sur ce chiffre d’affaires, presque 40 millions d’euros sont indirects - hôtels, restaurants annexes. Évidemment, ces résultats sont très variables selon les départements, la Gironde est largement en tête avec 21 structures, et enregistre un développement très important lié au bassin de population autour de la métropole.

La Nouvelle-Aquitaine comptait, en 2021, 100.000 pratiquants dont la moitié étaient licenciés. En forte progression, le golf est le troisième sport le plus pratiqué dans la région - générant ainsi 1.620 emplois.

Êtes-vous surprise du résultat de l’étude ?
Oui, parce qu’on pensait que les Pyrénées-Atlantiques seraient en tête - il y a une forte fréquentation touristique, au point que l’on manque de structures et que les golfs sont presque saturés. Donc, l’un des enseignements de l’étude, c’est qu'il faudrait que l’on crée de nouveaux golfs là-bas. Mais il y a un manque de foncier disponible, et nous sommes sur un temps long - entre le projet et l’ouverture, il se passe souvent sept ans. Il y a par exemple un projet important au golf d’Arcangues, de créer une structure plus écologique, de neuf trous.

La Gironde a généré un chiffre d’affaires de 47 millions d’euros, suivie des Pyrénées-Atlantiques (26M€), de la Charente-Maritime (18M€) et des Landes (16M€).

Justement, en ces temps de sécheresse et de pénurie d’eau, les golfs peuvent avoir mauvaise réputation…
Les normes pour la préservation de l’environnement sont très importantes, c’est l’un des sujets majeurs au niveau de notre ligue comme de la fédération. Les nouveaux golfs se sont tout de suite mis aux normes exigées, en matière de consommation d’eau ou de produits phytosanitaires, qui seront totalement interdits en 2025. Il y a l’amélioration des systèmes d’arrosage, la réutilisation de l’eau également. Beaucoup de clubs se trouvant près de stations d’épuration ou de sites très consommateurs essayent de récupérer puis réutiliser la ressource pour arroser leurs parcours au lieu qu’elle finisse directement dans la nature sans être revalorisée.

Est-ce que cette étude est une façon d'améliorer votre image ?
Oui, c’est un sujet particulièrement d’actualité - améliorer notre image, car on sait que l’on souffre de clichés. Le golf est pratiqué par des gens de tous les âges, la discipline s’est bien rajeunie, et il y a aussi bien des femmes que des hommes. On veut que notre discipline ne soit plus considérée comme réservée aux nantis, aux cols blancs. Également, nous avons des relations étroites avec le CRT [ndlr, le Comité régional du tourisme de Nouvelle-Aquitaine] car si les golfs en bord d’océan attirent évidemment beaucoup de monde, il y a des structures plus reculées, en Haute-Vienne par exemple. Nous devons valoriser notre patrimoine, informer les gens, développer les services de réservation en ligne et l’attractivité pour les faire vivre.

Dans son étude, la ligue de golf souligne que les structures restent fragiles, avec « un résultat d’exploitation quasi-nuls ou négatifs » - conséquence notamment de la dépendance aux aléas climatiques. Également, les structures ont investi 18 millions d’euros en 2021, répartis presque équitablement entre les bâtiments, les terrains, la gestion de l’eau et la transition environnementale, ainsi que le matériel.

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