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A Bègles, les salariés de la papeterie vont entamer les négociations pour reprendre l'usine

Écosystème
mardi 24 août 2021

La papèterie fêtera bientôt ses cent ans - Crédits : Association Avenir papeterie de Bègles

Les anciens salariés de la papeterie de Bègles, qui portent un projet de reprise de l’usine, vont entrer en négociation avec l’actuel propriétaire, le groupe Etex. Les mois à venir s'annoncent cruciaux pour eux, entre garanties financières à apporter et soutiens à fédérer. Claude Duthil, le président de l’association, estime à 10 millions d’euros le montant des investissements nécessaires.

À Bègles, la papeterie attend toujours un repreneur, après l’annonce du groupe Etex en octobre 2020, de se désengager du site. Le français Global Hygiène s’était positionné sur le projet, entamant des négociations exclusives avec l’actuel propriétaire, tandis que des salariés de la papeterie étaient en parallèle montés au créneau, créant l’association Avenir papeterie de Bègles. Mais depuis le 1er août, le groupe Etex n’est plus en négociation exclusive avec Global Hygiène. Une annonce pleine d’espoir pour l’association, qui porte son propre projet de reprise. « C’est un début de bonne nouvelle, car maintenant nous entrons dans la course », se réjouit Claude Duthil, président de l’association.

Pour rappel, Avenir papeterie de Bègles porte un projet de réindustrialisation en plusieurs étapes. « Nous avons différents secteurs d’activités en vue, mais d’abord il faut trouver une activité capable de libérer de l’argent rapidement, développait en mai dernier Claude Duthil. Nous proposons de produire de la pâte à papier pour la vendre en Chine, pays qui manque de cette matière première. » Au bout de deux ans s’enclencherait la deuxième phase : utiliser cette même pâte à papier pour la transformer en matériaux d’isolation et notamment en ouate de cellulose, « car on sait qu’il y a une forte demande à ce niveau ». Enfin troisième et dernière phase, les anciens salariés réfléchissent à une diversification d’activité. Pour redémarrer la production, 10 millions d’euros d’investissements seraient nécessaires.

A lire : Papeterie de Bègles - tout comprendre des projets de reprise

Des soutiens économiques

Avant l’arrêt des négociations exclusives, le collectif de salariés s’était rendu à Bercy, accompagné du sénateur Fabien Gay (PCF). « Nous avons été reçus par les membres du cabinet d’Olivia Grégoire, secrétaire d’Etat en charge de l’Économie Sociale et Solidaire, détaille Claude Duthil. Nous avons exposé le projet et ils nous ont dit que l’on cochait plusieurs cases, notamment pour le plan France Relance. »

Cette première prise de contact a permis à l’association de consolider son projet, et surtout de rencontrer un potentiel partenaire financier. « Le Crédit Mutuel du Sud-ouest nous a contactés et nous a octroyé une aide, se réjouit Claude Duthil. En contrepartie ils nous ont demandé notre modèle économique, pour qu’ils le présentent à leur hiérarchie. Une rencontre a été organisée avec l’un des responsables du Crédit Mutuel, qui est prêt à participer à la recherche des fonds nécessaires. »

Une reprise au plus tard le 31 décembre ?

Avec les vacances estivales, l’association est actuellement en « stand-by ». Une première réunion devrait se dérouler le 6 septembre avec les négociateurs du groupe Etex. « Ce qu’ils veulent ce sont des garanties financières, ce qui est logique, reprend Claude Duthil. Nous avons la possibilité, vu l’emplacement, que le terrain de 6,5 hectares nous serve de garantie. » Pour s’assurer de la viabilité financière, Avenir papeterie de Bègles travaille entre autres avec la CCI Bordeaux Gironde, et a lancé des études de marché pour étayer son « business plan ». « Désormais nous avons tous les acteurs nécessaires autour de nous. Il ne nous manquait plus que la Région, ce qui est en cours car nous rencontrerons son président Alain Rousset, le 1er septembre. C’est une date clef car s’il décide de nous suivre, cela facilitera la concrétisation de notre projet. »

Selon Claude Duthil, Etex souhaiterait que la reprise soit soldée au 31 décembre 2021. « Pour qu’ils ne recommencent pas une année comptable avec le site », précise-t-il. Si la reprise est actée, le redémarrage de l’activité se fera en deux temps. Les équipes plancheront d’abord à la remise en marche et aux normes de l’usine, qui pourrait se faire « en trois ou quatre semaines », puis la phase de reprise, de recrutement du personnel et de sa sensibilisation sera enclenchée. « Nous démarrerons avec environ 22 personnes, pour être à 80 salariés en juin 2022. C’est à cette période que nous devrions commencer la production », espère Claude Duthil.

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