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Après une levée de fonds, Armin prévoit d'exporter son Armagnac à l'international

Stratégie
vendredi 02 juin 2023

Edgar Anagnostou, Edouard Boyer et Augustin Chatenet, les 3 co-fondateurs d'Armin

Dépoussiérer l'un des plus anciens spiritueux français et lui redonner toutes ses lettres de noblesse. C'est l'ambition d'Armin, une société qui commercialise un Armagnac produit sur le territoire des Landes de Gascogne. L'entreprise qui vient de clôturer une levée de fonds de plus d'1 million d'euros prévoit d'étoffer son équipe commerciale et envisage de s'exporter bientôt à l'international.

« L'histoire de cet alcool s'est écrite il y a plusieurs siècles et continue de s'écrire. » Pour Edgar Anagnostou, Edouard Boyer et Augustin Chatenet, les 3 co-fondateurs d'Armin, l'Armagnac est un trésor tombé dans l'oubli. « Cet alcool est le plus ancien spiritueux français. Il est né ici, il y a 700 ans. C'est un breuvage historique de la Gascogne. Or trop peu de gens connaissent son histoire. Avec mes associés, nous avons réalisé que beaucoup le considèrent comme un alcool vieillot, qui appartient à un autre temps. C'est pour changer cette vision que nous avons créé Armin. »

Une centaine d'investisseurs

Incarner l'Armagnac, montrer le savoir-faire et le faire savoir, telles sont les ambitions des fondateurs d'Armin. Fin avril, ils ont bouclé une levée de fonds d'1,1 million d'euros avec pour objectif de poursuivre leur développement. « Nous avons créé Armin en 2020 avec l'envie de faire rayonner cet alcool. Depuis le départ, nous avons fonctionné uniquement avec de la vente en direct. Nous essayons d'être les plus en contact possible avec les revendeurs partenaires, mais aussi avec les clients. C'est pour cette raison que nous avons eu envie que cette levée de fonds soit participative. » Une levée de fonds qui intervient un peu plus de 2 ans après une première, en love money, d'un montant de 600.000 euros. Une centaine d’investisseurs ont pris part à cette seconde opération de crowdfunding sur Tudigo, avec à la clé, une somme qui devrait permettre aux 3 associés d'atteindre les objectifs qu'ils se sont fixés pour 2023. « Parmi les participants nos clients, nos partenaires mais également divers professionnels de l'industrie. »

Pour Augustin Chatenet, ce qui a séduit les différents investisseurs c'est avant tout l'authenticité de la démarche. Car si le siège social d'Armin est à Paris, la production, elle, est implantée sur le territoire des Landes de Gascogne. « On travaille avec un domaine qui nous permet de créer un produit de qualité. Il est situé en Bas-Armagnac. Sur place, notre cœur de gamme est distillé dans le plus vieil alambic de France. On travaille aussi avec des artisans qui sont des sommités dans leur domaine. Dans le procédé de fabrication, l'équipe se sert par exemple des fûts fabriqués par Gilles Bartholomo, le dernier tonnelier de la région, qui fait un travail exceptionnel. »

Armin se veut authentique dans sa production mais aussi dans sa communication. Le nom de la société vient du nom d'un chef franc. « Il s'appelait Armin. Ca signifie « puissant guerrier » en langue germanique. Son nom est à l'origine de l'étymologie du mot Armagnac. Nous avons voulu que notre packaging intègre bien cette histoire. » La bouteille a elle aussi adopté un esprit Gascon, avec un coq imprimé sur les deux faces et qui est devenu l'emblème d'Armin.

600 points de vente en France

Mais chez Armin, la recette du succès ne réside pas que dans la fabrication. « Nous innovons aussi en proposant des cocktails à base d'Armagnac. Cet alcool n'est pas uniquement destiné à être bu seul et dans un verre ballon. Il existe d'autres façons de le savourer. Et c'est cette vision moderne que nous essayons d'implanter un peu partout en France. »

Aujourd'hui l'Armagnac Armin est présent dans plus de 600 points de vente. « Parmi nos partenaires, nous avons 50% de bars, d'hôtels ou de restaurants et 50% de cavistes. A chaque fois, on essaie d'aller dans chaque ville, pour expliquer notre produit et son histoire. Pour l'instant, on est implantés principalement dans les grandes métropoles. » Grâce à la levée de fonds, l'équipe espère bientôt pouvoir étendre son maillage territorial et s'exporter à l'international. « A l'instar du cognac qui s'exporte à 98%, nous voulons pouvoir faire connaître cette pépite française, en Europe mais aussi outre-Atlantique. »

Pour y parvenir, Augustin Chatenet et ses associés prévoient d'étoffer leur équipe commerciale. « C'est le nerf de la guerre. Pour nous faire connaître et avoir un impact en France, mais aussi à l'étranger, il faut des personnes qui portent notre marque et nous représentent. » Enfin dernier point, l'équipe souhaite aussi déployer une communication plus forte. « C'est la triade gagnante. Il faut qu'Armin et son histoire soient connus partout. » Pour Augustin Chatenet, l'entreprise doit se faire un nom donc, mais doit également s'imposer dans un secteur qui reste concurrentiel. « La différence peut aussi venir de notre production qui se veut éco-responsable. » Dans les prochains mois, l'équipe a pour objectif de réduire son impact écologique en diminuant le poids du packaging. « On va modifier nos bouteilles pour qu'elles soient moins lourdes et qu'on puisse ainsi réduire l'empreinte carbone du transport. »

L'entreprise s'est donc fixé des objectifs clairs pour 2023 avec une volonté d'accélération à court terme. « Pour l'instant je ne souhaite pas communiquer sur les chiffres exacts, mais je peux dire que notre chiffre d'affaires a doublé chaque année depuis notre création en 2020. Avec cette levée de fonds réussie, tout est à construire désormais et nous allons tout faire pour être à la hauteur de nos ambitions. »