Plan de dévasement : le Département ajoute 5 millions d’euros

En 2019, le Département, propriétaire et gestionnaire de la Charente, a lancé un chantier de dévasement visant à réduire les inondations du fleuve entre Rochefort et Saintes. Un projet au départ estimé à sept millions d’euros sur huit ans réparti comme suit : 48% par le Département, 40% par l'Etat et 12% par les collectivités concernées. Objectif : « Extraire les sédiments accumulés au fond de la Charente grâce à une drague aspiratrice stationnaire papillonnante appelée Grande mulette, explique Françoise de Roffignac, vice-présidente du Conseil départemental de la Charente-Maritime, en charge de la politique de l'eau et de l'environnement avant d’ajouter que, la Grande mulette dispose d’un bras qui désagrège la vase ensuite aspirée et mélangée avec l’eau par une pompe puis refoulée dans une canalisation flottante ». Et par la même occasion, réduire l’impact des inondations, stopper l’envasement, préserver les prélèvements des eaux destinés à la production d’eau potable et sauvegarder les espèces aquatiques du fleuve.

La carte montre la zone draguée entre 2019 et 2023 dans le secteur de Port d'Envaux à l'A837. Crédit photo : Géofla

Depuis le début des travaux, « 400.000 m3 de sédiments ont été enlevés sur les 600.000 m3 prévus, on est donc environ à 60% de l’avancée du projet », indique l’élue. Mais les mouvements de l'eau, dus à une météo pluvieuse depuis une dizaine de mois et une canicule l’été dernier, ne jouent pas en la faveur du fleuve. Il a bien du mal à redescendre, surtout du côté de Saintes, plusieurs fois en vigilance orange crues depuis le début de l’année. « Le budget estimé au départ est revu à la hausse, entre les effets météorologiques et l’augmentation des coûts, on sera plutôt aux alentours de 12 millions d’euros. Une somme que va absorber le Département sur plusieurs années », ajoute Françoise de Roffignac. 

Les sédiments transportés vers des terres agricoles

Le plan de dévasement ne profite pas qu’aux habitants et espèces aquatiques mais également aux agriculteurs. Les sédiments récoltés pendant le dragage sont transportés vers des espaces agricoles et, mélangés avec la terre, permettront d’améliorer la structure du sol. Six agriculteurs de la région ont accepté de se prêter au jeu puisqu’il s’agit d’une première.

Sur le schéma ci-dessus on peut constater l'évolution du dragage jusqu'aux terres agricoles. Crédit photo RC2C.