1.500 chaises destinées à Notre-Dame de Paris : commande historique pour Bosc - Premium

La livraison finale est prévue pour le mois d'octobre 2024. « Nous allons commencer à faire acheminer les premières pièces dès cet automne. Il faudra ensuite qu'on tienne à un rythme de 140 envois par mois environ », explique Sylvain Bastia, responsable commercial et petit-fils du fondateur de l'entreprise. En tout, ce sont 1.500 chaises qui devront être livrées au diocèse de Paris, avant l'inauguration de la cathédrale. Début 2023, Laurent Ulrich, l’archevêque de Paris, avait lancé un appel d'offres privé et fermé pour la réalisation de ces pièces de mobilier. Depuis l'incendie de Notre-Dame, il y a quatre ans, un budget global de six millions d'euros a été alloué à l'aménagement intérieur de la cathédrale. Pour l'heure, le montant destiné aux chaises prévues pour la nef n'a pas été communiqué mais il n'en demeure pas moins que cette opportunité a des chances d'être un tremplin pour Bosc. L'entreprise pourrait voir, dans les prochains mois, sa notoriété et son carnet de commandes dopés.Monter en gamme pour s'adapter au marchéDe mémoire de landais, Hagetmau est la commune de l'assise et de la chaise, comme le raconte Sylvain Bastia. Sa famille possède l'entreprise du même nom, depuis trois générations. « La société a été fondée en 1964 par mon grand-père. A l'époque, plus de 3.000 personnes travaillaient dans l'ameublement sur la commune. C'était un domaine porteur ici. Puis, à la fin des années 2000, il y a eu un retournement du marché. Dans d'autres départements, certaines marques ont commencé à s'imposer, à produire en grande quantité et à faible coût. Les petites entreprises locales, comme nous, ont dû faire évoluer leurs pratiques. » Les Bastia ont alors fait le pari de monter en gamme et de lancer la marque Bosc.« C'était en 2013 et je dois dire que les débuts ont été difficiles. Alors que nous avions toujours été une entreprise à taille humaine, nous avons commencé à démarcher des prescripteurs et des gros clients comme les hôtels ou les restaurants. Nous qui fabriquions uniquement des chaises en bois, plutôt rustiques, avons du intégrer de nouveaux métiers pour pouvoir faire évoluer nos gammes. Nous avons notamment développé la tapisserie et la couture notamment. » Des recrutements et l'achat d'un nouveau centre d'usinage à commande numérique ont permis d'augmenter la cadence. « C'est une machine qui coûte entre 200.000 et 250.000 euros et qui permet d'automatiser certaines actions qui sont habituellement faites par l'homme », explique le responsable commercial et futur gérant. Aujourd'hui, l'entreprise dont les locaux s'étendent sur 3.000 mètres carrés, semble avoir trouvé son rythme de croisière. « A l'heure actuelle, nous expédions surtout en France et nous avons 16 salariés, dont 13 en production. Nous avons réussi à nous maintenir à flot et nous faisons partie des deux dernières entreprises d'Hagetmau spécialisées dans la fabrication de chaises et de canapés. Nous sommes connus pour être ceux qui ont su tenir debout et se réinventer », conclut Sylvain Bastia dans un sourire. Des images de synthèse qui permettent d'imaginer ce que rendront les chaises Bosc au sein de Notre-Dame - Diocèse de ParisUn mobilier qui verra se succéder des millions de visiteurs Une notoriété qui pourrait expliquer que l'entreprise ait été sélectionnée lors de l'appel à projets. « Le diocèse avait désigné cinq designers. Ils ont chacun dû choisir une entreprise avec laquelle ils souhaitaient collaborer. Parmi eux, il y avait une bretonne, Ionna Vautrin. C'est elle qui nous a contactés. Elle a entendu parler de notre travail et apparemment, elle a été séduite. Elle nous a proposé de travailler ensemble. Elle s'est occupée de la partie design et nous, nous avons apporté notre regard technique sur la conception. » Les chaises ont été imaginées comme « modernes et discrètes », avec des « formes arrondies et une assise suffisamment basse pour que les fidèles puissent prier à genoux. »Après la première présentation du prototype, un grand oral a permis à l'équipe de défendre son modèle, avant l'annonce du verdict final. « Pour être honnêtes, tout au long de la procédure, nous ne nous pensions pas favoris. En face de nous, il y a avait des grosses entreprises comme Alki, au Pays basque et finalement, nous l'avons emporté. » Une immense fierté pour la famille Bastia qui, peu à peu, a pris conscience de l'enjeu d'un tel projet. « Ces chaises vont être installées dans l'un des monuments les plus visités de Paris. La cathédrale reçoit chaque année 15 millions de personnes qui seront ainsi susceptibles de connaître notre marque et notre savoir-faire », s'exclame Sylvain Bastia. Une consécration pour Bosc, que lui et son équipe, ont voulu partager avec d'autre acteurs locaux. L'entreprise a tenu à travailler avec un artisan d’Hagetmau spécialisé dans le tournage sur bois : Xavier Favaro, ébéniste. Aujourd'hui, l'entreprise prévoit également de s'agrandir et pourrait embaucher une ou deux personnes supplémentaires. « Nous avons d'autres clients, à côté de ce marché, et nous ne devons pas perdre la cadence. » Le chiffre d'affaires de la société devrait atteindre les 1,4 million cette année, « hors marché Notre-Dame », précise Sylvain Bastia. « Pour l'instant, je ne peux pas communiquer à ce sujet, mais évidemment, cette commande représentera une plus-value assez conséquente. En 2023, nous prévoyons ainsi de développer la marque et de la structurer. Nous allons notamment avoir besoin de commerciaux pour faire connaître notre enseigne mais aussi de refaire à neuf notre showroom, pour attirer plus de clients. Enfin, autre projet, nous souhaitons investir dans un second centre d'usinage. Il pourrait nous permettre d'augmenter nos volumes et de satisfaire nos clients qui pourraient devenir encore plus nombreux dans les prochains mois. »

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