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Industrie : à 30 ans, le groupe Andqo mise sur la diversification - Premium

Club des ETI NA
mardi 14 novembre 2023

Semso, filiale du groupe Andqo, est spécialisée dans la fabrication de robots. Crédits : Andqo

Le groupe girondin Andqo, spécialisé historiquement dans la maintenance industrielle, a multiplié les croissances externes depuis 2015. Et consolide progressivement une récente corde à son arc : la fabrication de machines, tant « catalogue » que sur-mesure.

30 ans, et encore plein d’ambitions. À Blanquefort, le spécialiste de la maintenance industrielle Aqmo a soufflé il y a peu ses bougies d’anniversaire… tout en célébrant un autre cap de franchi : atteindre le statut d’ETI, tout en restant le navire amiral du groupe Andqo. « Aqmo est née en 1993, et nous sommes cinq salariés à nous être associés pour reprendre l’entreprise il y a 13 ans, rappelle en préambule Eric Sainclair, président du groupe. Dès 1996, l’implication des salariés au capital faisait partie de la stratégie d’Aqmo, ce qui nous a permis de mener la reprise et de rester indépendants. » Autrefois fournisseur l’ex-Ford Aquitaine Industries, et très dépendant de ce client grand compte, Aqmo s’est affirmée au fil des ans, jusqu’à enclencher une stratégie de croissance externe - et de diversification - en 2015. « Nous avons acquis la société Semso dans les Pyrénées-Atlantiques, qui est spécialisée dans la fabrication de machines. À ce moment, la holding financière et passive, créée pour la reprise d’Aqmo, est devenue active », déroule Eric Sainclair. Cette holding, du nom de l’entreprise éponyme, changera de nom en 2022 pour devenir le groupe Andqo.

Aujourd'hui, Andqo compte six filiales réparties à Blanquefort, Pau et Hastingues (64), Cognac (16), Toulouse, Tours et Paris, pour un chiffre d’affaires global de 30 millions d’euros. Son cœur de métier reste la maintenance et l’amélioration industrielle. Notamment dans l’aérospatial et la défense, des secteurs qui représentent 40% du chiffre d’affaires. « Dans ces activités historiques, nous sommes tributaires du tissu économique local. Et ce qui génère du volume, ce sont les grands donneurs d’ordre tels qu’Ariane, Airbus ou Dassault. Jusque-là, ça nous a plutôt réussi car quelles que soient les crises, nous avons toujours réussi à maintenir un niveau d’activité en jouant sur les vases communicants pour équilibrer les charges », indique le président du groupe. Qui précise que pour assurer cette pérennité, Andqo mène aujourd’hui une stratégie de diversification, tant dans l’activité des filiales, que dans les secteurs de ses clients, même si ce n’est pas inné. « On reste un prestataire de proximité, avec des clients à 150 kilomètres maximum de nos sociétés. Souvent, on est happés par des donneurs d’ordre locaux qui nous aident », avoue ainsi Eric Sainclair.

De l'emballage de fromages à la tonte de bérets

Mais depuis l'acquisition de Semso, comme de Serem-Socorem près de Tours, le groupe Andqo est passé du statut de prestataire de maintenance à celui de fabricant de machines. Majoritairement dans deux secteurs : l’agroalimentaire et le pharmaceutique. En développant une gamme de machines commercialisées « sur catalogue », pour concentrer les briques technologiques sur des marchés récurrents. « Par exemple avec Serem-Socorem sur l’alimentaire, nous sommes un acteur identifié pour faire de l’emballage de fromages », illustre notre interlocuteur. D’autre part, Andqo pousse une stratégie de réalisation de projets sur mesure et de proximité. « On a récemment fait une machine de plus de 40 ans qui tond des bérets, et ça, on n’en fait pas tous les jours », sourit Eric Sainclair. Qui poursuit en citant un récent projet, livré par Semso : une machine permettant de déconstruire des baskets à partir de robots, pour le domaine du recyclage textile. Si Andqo doit aujourd’hui digérer ces nombreuses croissances externes, son président ne s’interdit pour autant pas de futurs rachats. « C’est un sujet permanent, et une question d’opportunités. Nous sommes identifiés comme un acteur capable de le faire, et nos croissances externes ne sont souvent pas planifiées de très longue date. »

Des difficultés de recrutement

Si le groupe enregistre annuellement une croissance organique de 5 à 10%, son président reconnaît que le principal frein reste le recrutement. Fort de 250 salariés, Andqo, « sous réserve des bons profils », pourrait facilement intégrer 20 nouvelles personnes. Eric Sainclair : « La désertion des formations techniques n’est pas nouvelle. Et même si en 2023 le discours a changé, la problématique reste la même. Sur des métiers techniques et des profils confirmés, comme dans tous les secteurs, on ne trouve personne. » A tel point qu’en 2022, Andqo a intégré en son sein une agence de recrutement et d’intérim, pour fluidifier les ressources humaines… et poursuit sa stratégie d’intéressement salarié. Que ce soit l’actionnariat salarié, historique, comme l'épargne salariale placée dans l’entreprise. « J’ai du mal avec le terme de fidélisation, je parle plutôt d’appropriation, note Eric Sainclair. Cette épargne a tous les avantages connus, et chaque année, les salariés peuvent y souscrire. Malgré les années de Covid, nous avons tous les ans entre 100.000 et 120.000 euros de souscriptions, et l’avantage c’est que l’argent reste dans la trésorerie de l’entreprise. Ce qui nous permet aussi de communiquer sur le fait qu’on a les reins solides. » Même si, insiste le président du groupe, « ce n’est pas seulement cela qui va faire rester nos salariés. Je suis convaincu que ceux qui restent sont ceux qui aiment leur travail, ce côté artisanal que l’on a ».

Groupe Andqo
Basé à Blanquefort, 6 filiales
250 salariés
CA global : 30M€

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